"La dernière lame" - Estelle Faye

Un premier roman pour Estelle Faye, un roman young adult pour la nouvelle collection Pandore chez Le Pré aux Clercs.

++ La quatrième de couvertue ++

Un monde qui ressemble à notre Renaissance, menacé par la montée des océans grouillant de créatures maléfiques, où règne la violence, la famine et la misère. L’Église des Cendres prospère sur tout ce désespoir, menée par la mystérieuse Marie aux yeux verts. Dans une des dernières villes émergées, Joad tente d’apaiser les souffrances et se prépare à affronter l’Armée des Cendres. Joad et Marie vont s’engager dans une course dont l’enjeu n’est rien de moins que le sort du monde.

++ Mon avis ++

C'est aux Imaginales 2012 que Xavier Mauméjean me touchait un mot de sa nouvelle collection Pandore dédiée au young adult, m'invitant par ailleurs au lancement de celle-ci. J'y suis donc allé, curieux malgré mon a priori pour ces genres jeunesses et young adult. La première chose qui me plaisait était qu'il lançait de nouveaux auteurs dans le monde de l'édition. C'est le cas notamment pour Estelle Faye qui voit ainsi son premier roman paraître.

L'auteure, présentée également comme scénariste et réalisatrice de cinéma en est ici à son premier roman. Aujourd'hui, un deuxième roman, adulte cette fois, est paru aux Moutons  électriques. Une histoire plutôt orientée conte chinois pour ce dernier.

Pour en revenir à "La dernière lame", ce roman nous dépeint un monde possiblement futur et probablemnt post-apocalyptique. En tout cas, c'est l’impression que nous en laisse le scénario de la montée des océans. Pour le reste, rien ne laisse voir clairement qu'il s'agit de notre monde d'autant plus que l'imaginaire générale est plutôt de l'ordre de la fantasy. J'ai d'ailleurs lu ce roman tel quel, comme un roman de fantasy. L'univers abordé est bien  monté, très sombre et dirigé par une faction religieuse qui n'est pas sans rappeler nos Catholiques d'autrefois. Ceux-ci font tout pour annihiler la science qui peine encore à exister, en ce y compris la médecine. 

Au niveau de l'histoire on va suivre différente personnes. D'abord Marie, fille d'un médecin, à qui on va effacer la mémoire. Elle va devenir un bras armé efficace de l'Eglise des Cendres pour la lutte contre les hérétiques. Elle est intéressante dans le fait que en tant que femme, elle prend la place des hommes, les contrarient en ne restant pas à sa place d'être dévalué comparé à l'homme. Ensuite c'est le médecin Joad que l'on va suivre, qui lui aussi a eu la mémoire effacée.  Leur rencontre va offrir un affrontement plutôt détonant. D'autres personnages plutôt secondaires vont également apparaître pour finalement prendre des rôles important dans la trame de l'histoire. Ce détail est intéressant et amène quelque chose de plutôt pas mal. J'aime assez quand des personnages secondaires arrivent à avoir une telle importance sur une histoire. Par contre le personnage final arrive un peu trop facilement et se développe un peu trop en second plan à mon goût pour le rôle qui lui est dévolu finalement. Par ailleurs, autre gros défaut pou moi, c'est la difficulté d'identification avec  les personnages principaux. On peine à s'attacher à Marie, qui malgré elle, devient un être maléfique mais sans plus trop de contraste ni de psychologie hélas. Joad arrive seulement page 117, dans la deuxième partie, et c'est plutôt à lui que l'on s'accrochera, lentement. Peut-être parce qu'il a cette fêlure qui fait que l'on s'attache à lui, d'autant plus que c'est un  "gentil". Par contre, point positif, ce sont les décors présentés, très cinématographiques en très évocateurs. Et puis l'action, on sent que c'est quelque chose que l'auteur aime développer. Cependant, personnellement, j'aimerai voir des personnages plus travaillés, avec une psychologie plus fine.

Au niveau du style, on est avec des phrasés courts Un style direct, percutant et qui vise inévitablement un public jeune qui choisira l'évasion, l'action, le dépaysement et l'aventure. Le côté descriptif est peu développé, même si comme je le dis plus haut Estelle Faye arrive à créer des décors évocateurs. 

Bref, au final, je dois bien avouer que je suis déçu. J'ai eu  du mal à bien accrocher à l'ensemble du livre. Ce n'est pourtant pas bien gros, mais il faut également avouer que je ne suis pas a cible de ce type d'ouvrage. Et à la décharge d'Estelle Faye, je suis assez réfractaire à la lecture jeunesse et par extension au  young adult. Dommage pour moi. Ceci dit, c'est une première approche un peu décevante pour moi, mais qui ne m'empêchera pas de lire son prochain livre qui aborde la fantasy sous un tout autre style et cette fois plutôt pour l'adulte que je crois être devenu. "La dernière lame" est donc bien à réserver au public adolescent. Et pour terminer,  je conseillerais peu-être à la collection Pandore de retirer les petits textes du type de celui en couverture, cela fait peut-être un peu too much selon moi.

++ Livre ++

  • Broché: 451 pages
  • Editeur : Le Pré aux Clercs (8 novembre 2012)
  • Collection : Pandore
  • Illustration : Benjamin Carré
"La dernière lame" - Estelle Faye "La dernière lame" - Estelle Faye Reviewed by Julien le Naufragé on jeudi, janvier 17, 2013 Rating: 5

9 commentaires:

  1. Je pense que j'opterai plutôt pour "Porcelaine" pour découvrir cette nouvelle auteure...

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  2. Pour ma part, j'ai vraiment été étonnée et emportée par ce livre et, surtout, par son ambiance, qui a fait naître des images incroyables dans mon esprit (le très gros point fort de l'écriture d'Estelle Faye, je pense). J'ai accroché à la plume de l'auteur au point de faire plusieurs trajets en France pour commander puis acheter le livre, pour apprendre qu'en fait depuis peu, les Moutons sont à nouveau distribués en Belgique...

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  3. @ Lorhkan : Je le lirai aussi celui-là.

    @ Cachou : Je suis curieux de voir la suite. Son écriture est assez évocatrice comme tu le dis, sur le reste j'ai moins accroché.
    Les Moutons Electriques étaient distribués par les Belles Lettres en Belgique, cela a changé? Sinon, tu peux commander en direct chez eux, mais alors cela court-circuite le réseau des libraires.

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  4. J'ai déjà essayé de commander directement chez eux, ils veulent un paiement par carte de crédit... Par contre, non, ce n'est plus les Belles Lettres mais Harmonia Mundi maintenant (je ne sais pas en quoi ça a arrangé la chose, la dernière fois que j'avais demandé, Mnemos et ActuSF n'étaient plus recevables à cause d'Harmonia Mundi. Ils doivent de nouveau couvrir la Belgique je suppose...).

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  5. Y'a des avis plutôt mitigés sur celui-là, même si j'ai bien envie de découvrir l'auteur. Du coup je pense que je vais plutôt m'intéresser à Porcelaine de mon côté.

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  6. @ Cachou : Haaaa les distributeurs en Belgiqu. Quel plaisir! Tout cela nous fait galérer. et encore n est bien motivé!

    @ Vert : Elle reste à découvrir oui! E vais me pencher sur la nouvelle électronique si 'arrive à me l'acheter avec paypal. pour le livre, je profiterai de sa présence au Trolls et Légendes.

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  7. Ben motivée, je ne vais pas le rester longtemps. J'ai tenté cette fois-ci la commande à aller chercher vite après (et non après 6 mois comme quand je commande un truc aux Quatre Chemins alors que je vais deux fois l'an - au maximum - à Lille) dans la librairie du centre commercial où je vais parfois en France et je ne le ferai plus. Je ne sais aller que le samedi en France pour l'instant et le quart d'heure (oui, quinze minutes)(entières)(voire plus si l'on prend en considération le fait que je n'ai pas regardé tout de suite l'heure) que j'ai passé à essayer de trouver une place de parking pour pouvoir mettre les pieds au Furet du Nord m'a retiré toute envie de retenter l'expérience... Du coup, je me passerai des livres "inaccessibles" en Belgique sans râler et si je tombe sur eux lors d'un passage en France, tant mieux, mais plus de commandes.

    Bref, ça m'a découragée de lire "Porcelaine" (mauvais souvenir associé au livre, toussa), je sens qu'il va attendre un peu que mon enthousiasme revienne.

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  8. Je voudrais dire que ce n'est pas spécialement young adult. J'en lis pas mal, de la jeunesse et de l'ado, et je n'ai pas retrouvé dans La Dernière Lame des caractéristiques de ces littératures. A part si on dit qu'on donne aux ados des bouquins un peu moins bons que la moyenne parce qu'ils sont censés être moins exigeants et moins remarquer ces failles...
    Bref, je n'ai pas aimé non plus ce livre, qui je trouve en plus de ses défauts (et qualités) est "mal vendu". Je pense honnêtement qu'un ado risque de s'ennuyer vu le rythme du récit. Peut être qu'il n'y verra pas la même chose que nous - sans doute même - mais pourquoi accrocherait-il plus à ces personnages ou à cette intrigue bancale ?
    Mais comme tu l'as dit, il y a des qualités dans les descriptions et le style n'est pas inintéressant. Son deuxième roman a l'air plus prometteur (et au ton plutôt jeunesse là malgré son placement non particulier, d'après mon libraire).

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  9. @ Cachou : Ouais, bon, je comprends oui. Là, à ce niveau là, la motivation en prend un coup. Ici sur Liège, dans le pire des cas, il y a la Fnac. Mais attention une fois le délai "nouveauté" passé, c'est galère pour avoir un truc, les petites librairies sont plus rapides alors. Enfin sur Liège.

    @ Lelf : C'est bon d'avoir ton retour dessus, car moi je ne lis jamais ou peu de jeunesse. Du coup, tu confirmes mon ressenti. Néanmoins, comme toi, j'attends de voir ce que cela va donner. Il y a des choses prometteuse dans son style, reste à voir sur la construction d'ensemble du récit et sur les personnages. Mais comme d'habitude, c'est toujours un ressenti perso.

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