Xavier Mauméjean fait partie de mes bonnes découvertes en ce début 2011 avec son "Rosée de feu". Ici avec "La vénus anatomique" que je lui ai acheté lors du "Trolls et Légendes", je confirme cette impression positive.
++ La quatrième de couverture ++
Voici une singulière uchronie. En 1752, Julien Offray de La Mettrie, qui vient de publier L'Homme-machine, ouvrage condamné et brûlé pour matérialisme, est tiré de sa retraite de Saint-Malo par un ordre du roi. Enrôlé dans le Secret du Roi, cet ancêtre de l'espionnage, il lui faut gagner la Prusse et participer, en compagnie de Vaucanson, de Fragonard l'anatomiste, frère du peintre, et de Casanova, à une grande œuvre : fabriquer une Vénus anatomique, une femme artificielle. Le siècle des Lumières mérite ici pleinement son surnom tant une technologie débridée anticipe largement notre XXIe siècle.
La Vénus anatomique a reçu en 2005 le prix Rosny aîné décerné par l'ensemble des participants à la Convention française de science-fiction.
La Vénus anatomique a reçu en 2005 le prix Rosny aîné décerné par l'ensemble des participants à la Convention française de science-fiction.
+++ Mon avis +++
C'est avec plaisir que je me suis plongé dans ce roman! Déjà Xavier Mauméjean m'avait énormément plu avec son "Rosée de feu" en ce début 2011, du coup le rencontrer au festival Trolls et Légendes et recevoir une dédicace fut un vrais plaisir (merci pour le petit dessin d'ailleurs!). Mais ici avec "La vénus anatomique" il change de ton. On est en plein siècle des Lumières et Xavier Mauméjean se prête au jeu de la langue, empruntant pour l'occasion la plume de Julien Onfray de La Métrie. Rien que le jeu de langue nous invite dans le siècle de Voltaire et c'est avec un certain style que l'on se retrouve bercé et emporté dans une aventure qui n'a rien a envié au meilleur des livres de capes et d'épées.
L'époque le veut alors de La Métrie s'insurge par son matérialisme fort contre l'obscurantisme religieux. Bien sur, cela lui apporte des ennemis comme la Chambre Ardente et ses mousquetaires noirs. Mais aussi des amis haut placé car il se voit invité par l'Empereur Frédéric II pour participer à un concours qui vise à créer le nouvel Adam. Dans cette aventure, il se verra accompagné par Casanova, Fragonard l'anatomiste et l'ingénieur Vaucanson. Bien évidemment, les choses ne seront pas simples car le progressisme matérialiste ne plaît pas à tous, et après quelques aventures dignes d'Alexandre Dumas nous héros se retrouvent finalement à Berlin, dans le Panopticon, cette énorme bulle représentée par la magnifique illustration de couverture de Manchu est le centre névralgique de ce concours. Même là les choses ne sont pas aisées, il faut réussir à créer un être neuf : un nouvel Adam. Mais le personnage prendra forme, sous le corps d'un automate. Bien sur pour nous moderne cet automate a quelque d'irréel mais on se laisse porté par le style et le jeu et on y croît franchement, malgré le manque de plausibilité de certaines choses.
Xavier Mauméjean livre ici un texte vraiment agréable. Comme je l'ai dit, le ton utilisé nous plonge immédiatement dans l'ambiance et c'est un vrais bonheur. On sent d'ailleurs que le style est vraiment maîtrisé et il ne reste qu'un pas à faire pour croire que les philosophes des Lumières font partie des favoris de monsieur Mauméjean, lui-même philosophe de son état. Par instant on se croirait vraiment dans un livre de capes et d'épées, mais le questionnement philosophique s'invite aussi. D'autres tons s'invitent ici et là dans ce roman pour fournir un livre qui croise les genres, entre lettres philosophiques voltairiennes, roman de capes et d'épées, aventure uchronique ou steampunk, Mauméjean nous offre ici un roman qui peut se rapprocher des thèmes abordés par Mary Shelley avec son Frankenstein ou les Robots d'Asimov.
Bref, je vous avouerais avoir avalé ce livre avec un réel plaisir du début à la fin. La plume des Lumières ici utilisée est un vrais plaisir qui se combine à merveille avec les genres littéraires ici abordés. Un conte philosophico-imaginaire plus que recommandable! Qu'on se le dise.
L'époque le veut alors de La Métrie s'insurge par son matérialisme fort contre l'obscurantisme religieux. Bien sur, cela lui apporte des ennemis comme la Chambre Ardente et ses mousquetaires noirs. Mais aussi des amis haut placé car il se voit invité par l'Empereur Frédéric II pour participer à un concours qui vise à créer le nouvel Adam. Dans cette aventure, il se verra accompagné par Casanova, Fragonard l'anatomiste et l'ingénieur Vaucanson. Bien évidemment, les choses ne seront pas simples car le progressisme matérialiste ne plaît pas à tous, et après quelques aventures dignes d'Alexandre Dumas nous héros se retrouvent finalement à Berlin, dans le Panopticon, cette énorme bulle représentée par la magnifique illustration de couverture de Manchu est le centre névralgique de ce concours. Même là les choses ne sont pas aisées, il faut réussir à créer un être neuf : un nouvel Adam. Mais le personnage prendra forme, sous le corps d'un automate. Bien sur pour nous moderne cet automate a quelque d'irréel mais on se laisse porté par le style et le jeu et on y croît franchement, malgré le manque de plausibilité de certaines choses.
Xavier Mauméjean livre ici un texte vraiment agréable. Comme je l'ai dit, le ton utilisé nous plonge immédiatement dans l'ambiance et c'est un vrais bonheur. On sent d'ailleurs que le style est vraiment maîtrisé et il ne reste qu'un pas à faire pour croire que les philosophes des Lumières font partie des favoris de monsieur Mauméjean, lui-même philosophe de son état. Par instant on se croirait vraiment dans un livre de capes et d'épées, mais le questionnement philosophique s'invite aussi. D'autres tons s'invitent ici et là dans ce roman pour fournir un livre qui croise les genres, entre lettres philosophiques voltairiennes, roman de capes et d'épées, aventure uchronique ou steampunk, Mauméjean nous offre ici un roman qui peut se rapprocher des thèmes abordés par Mary Shelley avec son Frankenstein ou les Robots d'Asimov.
Bref, je vous avouerais avoir avalé ce livre avec un réel plaisir du début à la fin. La plume des Lumières ici utilisée est un vrais plaisir qui se combine à merveille avec les genres littéraires ici abordés. Un conte philosophico-imaginaire plus que recommandable! Qu'on se le dise.
+++ Mais encore +++
Ce livre est finalement devenu une lecture commune partagée avec : Cachou et Guillaume Le Traqueur Stellaire.
Ce livre peut également être considéré comme Steampunk. Je l'inclue donc comme première participation au Défi Steampunk lancé par Lord Orkan Von Deck!
Ce livre peut également être considéré comme Steampunk. Je l'inclue donc comme première participation au Défi Steampunk lancé par Lord Orkan Von Deck!
+++ Le livre +++
- Broché: 343 pages
- Editeur : Le Livre de Poche (13 septembre 2006)
- Collection : Science-fiction
"La vénus anatomique" de Xavier Mauméjean
Reviewed by Julien le Naufragé
on
vendredi, mai 27, 2011
Rating:
Un bon moment même si je n'avais pas toutes les clés au moment de ma lecture.
RépondreSupprimerDe mon côté, j'ai quelques réserves sur le style, mais certainement aussi parce que je suis en pleine analyse voltairienne avec mes élèves...
RépondreSupprimerRoman amusant sinon.
En tous les cas, on sent l'influence du style des Lumières rien que dans la rédaction de cette note.
RépondreSupprimerJe regrette de ne l'avoir pas acheté dans ma solderie hier...
Oui le style est impeccable, mais les transitions entre les différents tableaux de l'intrigue sont trop brutales, un peu bâclées, peut-être que le roman est trop court !
RépondreSupprimer@ Efelle : c'est clair que cela donne envie de creuser les thèmes et les personnages historiques. Ce qui est bien en soit.
RépondreSupprimer@ Cachou : C'est pas de chance ça. Moi je vais seulement me mettre à Voltaire et ses Lettres Philosophiques.
@ Marcel : Fonce c'est du bon. Au pire du moyen. Mais moi j'ai trouvé ça bon, alors je te le conseille!
@ Guillaume44 : Tu as raisons sur les transitions, je l'ai aussi ressenti même si au final j'en garde un avis très positif.
C'est un absolu et incontournable chef-d'oeuvre que je présenterai en parallèle à mon café littéraire de vendredi prochain que je consacre au Cousin de Fragonard de Patrick Roegiers.
RépondreSupprimer@ Christian.jannone : Voilà une excellente idée. Pour ma part ce roman m'a donné envie de lire Julien de la Mettrie et Voltaire.
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