J'avais apprécié la découverte de Mathias Enard avec "La perfection du tir" (chronique ici). Ici, je le redécouvre dans un style plus historique, assez différent mais néanmoins très intéressant car il est porté par une belle plume. Reste plus qu'à découvre "Zone" souvent compris comme son meilleur livre...
++ La quatrième de couverture ++
13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu'il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l'invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d'un pont sur la Corne d'Or, projet retiré à Leonardo da Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l'étrangeté byzantine, Michel Ange, l'homme de la Renaissance, esquisse avec l'Orient un sublime rendez-vous manqué. Par l'auteur du très remarqué "Zone" (prix Décembre 2008 et prix du livre Inter 2009).
+++ Mon avis +++
Avalé en un week-end, le livre fut un vrais plaisir d'immersion dans le passé. Doué d'un style qui me plaît assez bien j'ai goûté à la vision qu'avait Mathias Enard du projet de pont de Michel-Ange à Constantinople en 1506.
L'auteur prend le parti de raconté la vie de Michel-Ange durant cette période, retraçant une partie de l'histoire qui n'est que peu connue ou vaguement imaginée. Il nous offre quelques brèves informations dans la fin du livre qui corroborent son récit mais il reste que celui-ci n'est bien sur que pure fiction.
A priori, je me suis demandé si j'accrocherais ainsi à la vie de ce Michel-Ange. Il y a un tas d'autres personnages qui me paraîtraient plus intéressant. Néanmoins l'immersion de cet artiste dans un pays qu'il ne connait pas, sentir sa lutte contre Leonard de Vinci, sa détermination permanente à vouloir réussir, son côté tourmenté, dur, refermé et l'état contemplatif dans lequel il se plonge en fait un personnage finalement intéressant. Bref un personnage et une histoire plutôt ténébreuse.
Mais que fait notre sculpteur architecte en ce pays impie? Il est là pour construire un pont entre les deux rives de la corne d'or. Le Grand Vizir l'a invité à réussir là où Léonard de Vinci à échoué. Mais il faudra à Michel-Ange du temps pour dessiner. Il se perdra dans de nombreuses esquisse, goûtera aux saveurs du corps d'un danseuse, se plongera dans l'amitié d'un poète avec qui il entretiendra une relation ambiguë, proche de l'amour, mais qu'il ne portera jamais jusqu'à son terme. Bref, un personnage tout en doute qui finalement offrira un plan qui ne verra jamais le jour suite à un tremblement de terre et à sa fuite du pays.
Le style emprunté est agréable avec des chapitres très courts qui permettent d'avancer rapidement et légèrement dans l'histoire. Cela demande peut-être le temps de s'accrocher mais une fois pris dans cette histoire du passé on se laisse porté, voir même transporté par certains chapitres superbement écrits. Seraient-ils inspirés du style de Kipling? Auteur qui a lui même fourni le titre au livre de Mathias Enard... Je n'en sais rien. Mais toujours est-il que "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" est un chouette ouvrage. Un texte qui tient presque autant de la nouvelle que du roman par sa longueur intermédiaire, soit quelques 150 pages.
A découvrir pour qui veut, mais moi je continue à apprécié ce que je découvre de Mathias Enard. Peut-être que ce livre-ci ne sera pas son meilleur ouvrage, nous verrons bien par le futur, mais il a néanmoins reçu le le prix Goncourrt des Lycéens 2010 (si cela représente quelque chose pour vous). En attendant le titre de "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" est tout simplement génial. Etonnant qu'un auteur de fantasy n'y ai jamais pensé.
L'auteur prend le parti de raconté la vie de Michel-Ange durant cette période, retraçant une partie de l'histoire qui n'est que peu connue ou vaguement imaginée. Il nous offre quelques brèves informations dans la fin du livre qui corroborent son récit mais il reste que celui-ci n'est bien sur que pure fiction.
A priori, je me suis demandé si j'accrocherais ainsi à la vie de ce Michel-Ange. Il y a un tas d'autres personnages qui me paraîtraient plus intéressant. Néanmoins l'immersion de cet artiste dans un pays qu'il ne connait pas, sentir sa lutte contre Leonard de Vinci, sa détermination permanente à vouloir réussir, son côté tourmenté, dur, refermé et l'état contemplatif dans lequel il se plonge en fait un personnage finalement intéressant. Bref un personnage et une histoire plutôt ténébreuse.
Mais que fait notre sculpteur architecte en ce pays impie? Il est là pour construire un pont entre les deux rives de la corne d'or. Le Grand Vizir l'a invité à réussir là où Léonard de Vinci à échoué. Mais il faudra à Michel-Ange du temps pour dessiner. Il se perdra dans de nombreuses esquisse, goûtera aux saveurs du corps d'un danseuse, se plongera dans l'amitié d'un poète avec qui il entretiendra une relation ambiguë, proche de l'amour, mais qu'il ne portera jamais jusqu'à son terme. Bref, un personnage tout en doute qui finalement offrira un plan qui ne verra jamais le jour suite à un tremblement de terre et à sa fuite du pays.
Le style emprunté est agréable avec des chapitres très courts qui permettent d'avancer rapidement et légèrement dans l'histoire. Cela demande peut-être le temps de s'accrocher mais une fois pris dans cette histoire du passé on se laisse porté, voir même transporté par certains chapitres superbement écrits. Seraient-ils inspirés du style de Kipling? Auteur qui a lui même fourni le titre au livre de Mathias Enard... Je n'en sais rien. Mais toujours est-il que "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" est un chouette ouvrage. Un texte qui tient presque autant de la nouvelle que du roman par sa longueur intermédiaire, soit quelques 150 pages.
A découvrir pour qui veut, mais moi je continue à apprécié ce que je découvre de Mathias Enard. Peut-être que ce livre-ci ne sera pas son meilleur ouvrage, nous verrons bien par le futur, mais il a néanmoins reçu le le prix Goncourrt des Lycéens 2010 (si cela représente quelque chose pour vous). En attendant le titre de "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" est tout simplement génial. Etonnant qu'un auteur de fantasy n'y ai jamais pensé.
+++ Mais encore +++
Lecture commune partagée avec : Aniouchka, A little bit dramatic, Angelebb.
+++ Le livre +++
- Broché: 153 pages
- Editeur : Leméac (15 août 2010)
- Collection : Romans
"Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" - Mathias Enard
Reviewed by Julien le Naufragé
on
lundi, mars 19, 2012
Rating:
Je ne connaissais pas Mathias Enard avant de lire ce roman, j'ai beaucoup aimé sa façon d'écrire, son style. C'est percutant par moments, plus doux parfois...je ne suis pas totalement rentrée dans l'histoire mais la plume de l'auteur a tout rattrapé pour moi. Même si l'histoire ne m'a pas totalement emportée, j'ai trouvé la prose de Mathias Enard très agréable à lire, lyrique et poétique sans l'être trop toutefois.
RépondreSupprimerUne assez bonne lecture finalement...
@ A-Little-Bit-Dramatic : "La perfection du tir" prend un autre rythme, une plume moins poétique, plus dure, mais néanmoins personnelle. A découvrir peut-être également...
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup le titre. Jamais entendu parler de cet auteur sinon.
RépondreSupprimerA part Parle leur de batailles..., je n'ai jamais rien lu de Mathias Enard. C'est vrai que le style est beau, agréable à lire. J'ai d'ailleurs lu quelque part que Mathias Enard touchait à beaucoup de sujets, de sorte que tous ses livres sont très différents les uns des autres. En tout cas, je pense lire d'autres livres de cet auteur.
RépondreSupprimer@ Tiger Lilly : Loin du monde imaginaire, Enard offre une fiction intéressante! A découvrir.
RépondreSupprimer@ Aniouchka : De fait, mon autre lecture de Enard m'a offert un style et un sujet très différent. Je compte continuer à découvrir cet auteur aussi. ;-)
Moi aussi j'ai beaucoup aimé et on peu tout de même noté l'audace de l'auteur en contant un fait méconnu du très grans artiste Michel-Ange!
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