Un classique du polar hard-boiled, voilà ce qu'il me fallait après avoir lu "La trilogie berlinoise" de Philip Kerr. Sympathique découverte ici, pour une œuvre classique de ce genre qu'il me plaît à (enfin) découvrir. Dashiell Hammett est une bonne entrée en matière.
+++ La quatrième de couverture +++
Depuis que le maire Elihu Willsson leur a demandé de l'aide pour briser les grèves de mineurs, les truands règnent en Maîtres à Personville. Son fils Don, patron de presse fait appel au célèbre détective de l'agence Continental pour y mettre un terme. Mais Don est assassiné avant d'avoir pu lui parler... Avec des méthodes aussi expéditives que celles des criminels, le détective s'emploie alors à nettoyer la ville gangrenée par la corruption, le chantage et le vice.
+++ Mon avis +++
Ma première impression fut que ce n'était pas tellement bien écrit. Cependant, je faisais cette lecture en parallèle de celle de "La Horde du Contrevent" de Alain Damasio (chronique ici). Mauvaise idée! Ce dernier étant tellement bien écrit et de plus directement en français, il gagnait sur le style d'office. Sans oublier qu'il fut un coup de cœur! J'ai donc judicieusement laissé ce livre mariné quelques temps avant de le reprendre et de plonger dans l'histoire, le chapeau sur la tête, le flingue coincé dans le pantalon. Un homme averti en vaut deux...
Repris en main, ce livre se révèle être bien mieux que ma première impression. Bien sur, il accuse son âge : 1928 pour sa première sortie US. Mais même si l'histoire nous paraissait d'un certain classicisme cliché, il n'est rien moins que original de par la coupure qu'il créé avec la littérature policière du siècle précédent. En cela, il n'a pas pris une ride tant ce style a imprégné des œuvres qui ont suivi Dashiell Hammett, tant au niveau polars que science-fiction d'ailleurs.
Avec seulement 5 romans et une soixantaine de nouvelles, on en a fait le chef de file de l'école hard-boiled, ces romans noirs des durs à cuire avec ces personnages violents plutôt dépourvus de sentiments. Si l'auteur nous dépeint une Amérique noire, engluée dans la corruption et les affaires louches, c'est parce que lui-même, Dashiell Hammett, a été enquêteur au sein de l'Agence Pinkerton et qu'il a été confronté à tout cela. Et si cela semble cliché et exagéré, peut-être y ajoute-t-il une pointe de fiction, mais si ce n'est pas loin de la vérité, alors cette période de notre histoire devait être bien noire et difficile à vivre.
Mais revenons au texte. D'office, à lire la quatrième de couverture et ce que je viens de vous mettre ci-dessus, on sent qu'il y'a un lien fort entre l'expérience de Dashiell Hammett et sa fiction. On sent également qu'il y' derrière cela un certain intérêt social du personnage, renforcé par la réalité quand on sait qu'il a démissionné de son poste lorsque l'Agence Pinkerton fut recrutée pour casser des grèves. Notre détective, celui du roman donc, se retrouve à enquêter à Personville, ville tellement pourrie que même ses habitants l'appellent Poisonville. Meutres sur meurtres vont se perpétrer, et notre détective découvrira toute la fange pourrie qui tient la ville en main, du riche véreux aux membres de la pègre locale. S'ensuivra toute une enquête à travers laquelle notre brave gars n'hésitera pas à se salir les mains pour mettre un peu d'ordre dans cette ville pourrie. Pour peu, notre homme passerait pour un Batman des temps anciens sans déguisement, car à Poisonville, tout comme à Gotham City, il faut faire le ménage! Et le plus tôt sera le mieux!
"Moisson Rouge" profite de tous les clichés du genre. Et pour preuve, il est la naissance de ces clichés! Non? Les mecs sont des durs à cuire, il ont la violence au bout des ongles et ont la gâchette facile. S'ils sont dans la rue pour y régner, il faut savoir en imposer, alors le flingue, la chapeau vissé sur la tête et l'argent facile sont tout ce qu'il faut pour en imposer. Et surtout : faut pas les faire chier! On retrouve là tout ce qu'on peu imaginer d'un roman noir ou d'un film noir. Pour preuve, une fois de plus, "Le Faucon maltais", autre livre de Dashiell Hammett, qui a été porté à l'écran avec Humphrey Bogart comme acteur (extrait vidéo ici).
Bref, l'œuvre de Dashiell Hammett tiens du classique pur genre. Ouvrage que j'ai été heureux de découvrir et qui profite d'une retraduction complète qui apporte surement un réel plus à cette œuvre. Si je n'ai pas été à 100% conquis par cette lecture, je pense que je retenterai l'aventure hard boiled avec un autre livre de Dashiell Hammett. Mais cette fois-ci, en lui réservant toute l'attention qu'il mérite, celle que André Gide lui a surement porté avant de l'encenser.
+++ Mais encore +++
A lire également, source d'infos de ma chronique :
Repris en main, ce livre se révèle être bien mieux que ma première impression. Bien sur, il accuse son âge : 1928 pour sa première sortie US. Mais même si l'histoire nous paraissait d'un certain classicisme cliché, il n'est rien moins que original de par la coupure qu'il créé avec la littérature policière du siècle précédent. En cela, il n'a pas pris une ride tant ce style a imprégné des œuvres qui ont suivi Dashiell Hammett, tant au niveau polars que science-fiction d'ailleurs.
Avec seulement 5 romans et une soixantaine de nouvelles, on en a fait le chef de file de l'école hard-boiled, ces romans noirs des durs à cuire avec ces personnages violents plutôt dépourvus de sentiments. Si l'auteur nous dépeint une Amérique noire, engluée dans la corruption et les affaires louches, c'est parce que lui-même, Dashiell Hammett, a été enquêteur au sein de l'Agence Pinkerton et qu'il a été confronté à tout cela. Et si cela semble cliché et exagéré, peut-être y ajoute-t-il une pointe de fiction, mais si ce n'est pas loin de la vérité, alors cette période de notre histoire devait être bien noire et difficile à vivre.
Mais revenons au texte. D'office, à lire la quatrième de couverture et ce que je viens de vous mettre ci-dessus, on sent qu'il y'a un lien fort entre l'expérience de Dashiell Hammett et sa fiction. On sent également qu'il y' derrière cela un certain intérêt social du personnage, renforcé par la réalité quand on sait qu'il a démissionné de son poste lorsque l'Agence Pinkerton fut recrutée pour casser des grèves. Notre détective, celui du roman donc, se retrouve à enquêter à Personville, ville tellement pourrie que même ses habitants l'appellent Poisonville. Meutres sur meurtres vont se perpétrer, et notre détective découvrira toute la fange pourrie qui tient la ville en main, du riche véreux aux membres de la pègre locale. S'ensuivra toute une enquête à travers laquelle notre brave gars n'hésitera pas à se salir les mains pour mettre un peu d'ordre dans cette ville pourrie. Pour peu, notre homme passerait pour un Batman des temps anciens sans déguisement, car à Poisonville, tout comme à Gotham City, il faut faire le ménage! Et le plus tôt sera le mieux!
"Moisson Rouge" profite de tous les clichés du genre. Et pour preuve, il est la naissance de ces clichés! Non? Les mecs sont des durs à cuire, il ont la violence au bout des ongles et ont la gâchette facile. S'ils sont dans la rue pour y régner, il faut savoir en imposer, alors le flingue, la chapeau vissé sur la tête et l'argent facile sont tout ce qu'il faut pour en imposer. Et surtout : faut pas les faire chier! On retrouve là tout ce qu'on peu imaginer d'un roman noir ou d'un film noir. Pour preuve, une fois de plus, "Le Faucon maltais", autre livre de Dashiell Hammett, qui a été porté à l'écran avec Humphrey Bogart comme acteur (extrait vidéo ici).
Bref, l'œuvre de Dashiell Hammett tiens du classique pur genre. Ouvrage que j'ai été heureux de découvrir et qui profite d'une retraduction complète qui apporte surement un réel plus à cette œuvre. Si je n'ai pas été à 100% conquis par cette lecture, je pense que je retenterai l'aventure hard boiled avec un autre livre de Dashiell Hammett. Mais cette fois-ci, en lui réservant toute l'attention qu'il mérite, celle que André Gide lui a surement porté avant de l'encenser.
+++ Mais encore +++
A lire également, source d'infos de ma chronique :
+++ Le livre +++
- Poche: 302 pages
- Editeur : Editions Gallimard (13 octobre 2011)
- Collection : Folio Policier
- Traduction : Nathalie Beunat et Pierre Bondil (Traduction entièrement révisée, 2009)
"Moisson Rouge" - Dashiell Hammett
Reviewed by Julien le Naufragé
on
dimanche, janvier 22, 2012
Rating:
Il me semble avoir vu trois libres adaptation de ce roman, faudra que je prenne le temps de le lire.
RépondreSupprimer@ Efelle : C'est assez sympathique. Pour ma part, je m'attaquerai une fois au "Faucon maltais" qui a son adaptation ciné également.
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