"Mort d'un parfait bilingue" de Thomas Gunzig

Si j'avais déjà lu un recueil de nouvelles de Thomas Gunzig, je n'avais encore jamais lu de roman. Le cadre du Winter Time Travel Challenge et le Challenge Littérature belge m'ont permis de sortir ce livre qui attendait depuis trop longtemps dans ma pile à lire.


+++ La quatrième de couverture +++
« Maintenant on se demandait vraiment quel effet ça pouvait bien faire une balle dans le ventre ou un éclat d'obus dans la figure, on se demandait comment c'était une vie sans jambes ou sans bras, une vie à plus rien y voir et on se demandait enfin à quoi ça pouvait servir qu'on se les gèle, qu'on nous réveille à des heures impossibles, que les camions de transport militaire soient aussi pourris, si ça aidait à gagner la guerre ou si c'était juste à l'image de l'univers : nul du centre à la périphérie.»

Racontées à la manière d'un Ravalec grinçant nourri de Franz Kafka, les aventures d'un jeune homme tenant de Gaston Lagaffe autant que de Bardamu, amoureux par nature, cruel par instinct de survie et ironique par nécessité, au pays de la sale guerre.


+++ Mon avis +++

Thomas Gunzig est loin d'être un inconnu en Belgique. Certes il est connu pour ces livres mais il est également chroniqueur radio avec ses excellentissimes "Cafés Serrés" sur La Première où il parle d'actualité avec un humour incisif et ravageur qui me fait énormément rire. On le retrouve également au sein de l'équipe du Jeu des Dictionnaire, toujours sur La Première radio. Mais avec "Mort d'un parfait bilingue" il réalise son premier roman, sorti en 2001, et qui fait suite à 3 recueils de nouvelles.

Avec un pitch un tantinet obscur, ce livre me faisait envie mais n'arrivait pas à sortir de ma pile de livres à lire. Cependant, voilà que je lis chez Cachou que Thomas Gunzig se réclame de l'uchronie pour ce livre. Il ne m'en fallait pas plus pour le lire! Alors me voilà parti dans un obscur pays en guerre, quelque part en Europe, mais dans un état qui a tout d'un Sarajevo en post-traumatique. On est en 1978 et c'est le bordel! Il y'a des mercenaires partout et ceux qui font le loi sont les durs et ceux qui ont le pognon. Pour parfaire le tableau, ces mercenaires sont sponsorisés et passent à la télé, absurdité d'un monde en guerre surmédiatisé, où deviennent les héros du quotidien en devenant le nouveau reality-show. Même s'il y'a quelque chose de sombre et triste, Thomas Gunzig nous traite le sujet avec l'humour désabusé qu'on lui connait. Cela dit, plus on avance, et plus c'est noir. Et plus c'est noir, plus cela en devient absurde.

On regrettera néanmoins de retrouver ici et là des restes de fautes d'orthographes qui font désordre surtout quand se retrouve à acheter le livre en bel édition. Espérons que le texte a été revu et corrigé pour sa version poche.

"Mort d'un parfait bilingue" est sympathique mais encore loin du niveau actuel de l'auteur. Ca sent le premier roman, un peu haché et parfois décousu, mais un livre qui aborde de manière absurde les manipulations médiatiques c'est toujours bon à prendre.


+++ Mais encore +++

L'avis de Cachou sur ce même livre.

Septième lecture pour le Winter Time Travel Challenge, défi littéraire qui a pour thème l'uchronie.

Mon billet de présentation
Les autres billets de ce Challenge
Le billet du RSF blog qui a lancé ce Challenge
L'uchronique c'est quoi? Allez voir sur Wikipedia



Quatrième lecture pour le Challenge Littérature belge.
Les autres billets de ce Challenge en suivant ce lien-ci.



Le Challenge Littérature belge :
- modalités et inscriptions
- recensement des articles






+++ Le livre +++

J'ai lu ce livre dans son édition de chez Au Diable Vauvert. Il est à présent également disponible au format poche chez Folio.
  • Poche: 304 pages
  • Editeur : Gallimard (11 septembre 2002)
  • Collection : Folio
  • Broché: 252 pages
  • Editeur : Au Diable Vauvert (9 avril 2001)
Free Blog Counter
"Mort d'un parfait bilingue" de Thomas Gunzig "Mort d'un parfait bilingue" de Thomas Gunzig Reviewed by Julien le Naufragé on dimanche, mars 13, 2011 Rating: 5

7 commentaires:

  1. Je n'ai pas trop fait attention aux fautes je dois dire. L'auteur nous a dit souffrir de dysorthographie, du coup il doit tout le temps être recorrigé, c'est possible que certaines fautes aient échappées aux correcteurs ^_^.
    J'aime aussi beaucoup les "Café serré" sur la Première, que je peux entendre parfois en allant à mes cours.

    RépondreSupprimer
  2. Décidément, ça fait du bien de passer par ici :D J'ai lu "Mort d'un parfait bilingue" à l'école (on avait un genre de challenge littérature belge, nous aussi...) et j'en étais sortie très perplexe (rien que le titre oO), avec la conscience assez aigue de manquer de... maturité, je pense. Je m'étais promis de le relire plus tard, et... nous sommes "plus tard", je suis sûre que je l'aborderais d'un tout autre oeil. Je ne connais pas Thomas Gunzig à travers les médias que tu cites, et je n'ai pas du tout suivi ce qu'il a pu écrire ensuite... mais je serais curieuse de voir le reste de sa production : est-ce aussi "décalé" ?

    RépondreSupprimer
  3. @ Cachou : je ne fais pas souvent attention à ça. Mais il y'en a que j'ai vue et que d'autres ont trouvé sur d'autres blogs. Mais j'ai quand même bien aimé. Je continuerai un jour sur un autre livre. Mais aussi avec ses "cafés serrés".

    @ Livraison : Bien heureux de voir que ton naufrage en ses pages est purement volontaire! ;-) Il y'a "Kuru" de l'auteur qui me tente bien. Ou alors "Le plus petit zoo du monde". Mais j'ai tout de même envie d'aller voir plus loin. Jette un oeil sur la page des "cafés serrés" sur La Première, ça vaut le détour!

    RépondreSupprimer
  4. J'ai écouté le Café serré de ce matin, mais il m'en faudra plus d'un pour me faire une idée ^^ Sur ce, je vais m'en boire une petite djate.

    RépondreSupprimer
  5. Essaye plusieurs fois oui, ils ne sont pas tous du même niveau bien sur! ;-) Bon café au passage!

    RépondreSupprimer
  6. Au contraire de ma très chère collègue de livraison, je n'ai pas encore lu "Mort d'un parfait bilingue". Je sais que ça se fera, je ne puis dire quand mais ça se fera. D'autant que j'étais un inconditionnel du jeu des dictionnaires...

    RépondreSupprimer
  7. @ Christophe P : c'est vrais qu'il participe aussi au jeu des dictionnaire avec la bande de joyeux drilles. De mon côté je crois que je vais m'attaquer maintenant à certains de ses ouvrages plus récents.

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Concours

Fourni par Blogger.