Cela faisait déjà un moment que l'envie de me lire un Robert Silverberg me travaillait. La présence de ce livre dans ma PàL et le Winter Time Travel Challenge m'ont permis de succomber à cette envie furieuse.
+++ La quatrième de couverture +++
La dernière mode, c'est le tourisme temporel. Visitez la Rome des Césars, le Golgotha le jour de la crucifixion du Christ, les venelles de Constantinople lors du sac de la ville par les Croisés.
Mais ne vous écartez pas du chemin qui vous a été tracé, sous peine de disparaître dans un paradoxe temporel.
+++ Mon avis +++
Au vu de l'article de Pitivier sur son blog, et vu la présence de ce livre sur le site Uchronies, je me suis finalement dit que je lirais cet ouvrage dans le cadre du Winter Time Travel Challenge. S'il est considéré comme uchronie par certains, il est un livre sur les voyages temporels avant tout. Mais à mon avis, le site de Uchronies.com a tendance à voir l'uchronie sur un sens très (trop?) large, y compris les voyages temporels, alors que l'uchronie part sur le principe d'un point de divergence dans l'histoire. Enfin bref... Revenons au livre.
Silverberg est un auteur que j'aime bien, même si je ne l'ai pas encore beaucoup lu. Tout au plus quatre ou cinq livres. Celui-ci avait un pitch fort sympathique : le tourisme temporel. Bien sur, qui dit voyage temporel, dit paradoxes temporels. Au premier cliché et attaché automatiquement le deuxième. Mais avant d'arriver à ce soucis de paradoxes qui pimentent le livre, on a d'abord une longue partie où Silverberg décrit la société des Guides Temporels, il nous y décrit la formation de notre héros et quelques uns de ces voyages au travers de l'histoire. Par la même occasion, Silverberg nous site quelques paradoxes théoriques et on s'imagine très bien le foutoir que cela peut-être si tout cela était réel. Cette partie là est à mon goût bien trop longue, ce qui traine un peu l'histoire en longueur mais en fait un petit guide de voyage temporel assez sympathique. Après la moitié du livre, voir les deux tiers, cela s'emballe et part en vrille temporelle. Un des voyageurs qui accompagnent notre guide décide de se tirer dans le temps et de vivre sa vie... créant au passage quelques paradoxes que nos Guides vont devoir redresser tout en essayant d'attraper notre fouteur de merde temporel. Mais je ne vous en dit pas plus!
Silverberg joue habilement des paradoxes et nous promène ainsi sur la ligne historique avec plaisir. On sent qu'il maîtrise assez bien l'histoire de Byzance que pour nous y balader, et ça c'est un vrais plaisir. Il y'a tout de même un truc qui m'a fait tilter et qui ne me semblait pas juste mais je ne saurais plus le décrire en détail maintenant. Passons.
D'un autre coté Silverberg a la fâcheuse tendance dans ce livre (et d'autres?) à y mettre beaucoup de sexe. Les hommes aiment s'ébattre sexuellement avec les femmes, d'ailleurs celles-ci n'ont jamais grand chose à dire, voir rien du tout. Juste des figures décoratives. Cela a d'ailleurs un petit côté irritant. Puis voilà, que en trois pages Silverberg nous démonte toute cette image qu'il revoie à travers le livre. Il y décrit au travers de son personnages ce qu'est l'Amour et ce que l'instant sexuel a d'abandon complet de chacun envers l'autre. Le moment ultime où chacun se livre à l'autre, s'offre à l'autre pour le plaisir de l'autre. J'étais étonné de lire ce passage qui casse en trois pages tout ce que l'on pensait croire de lui et de la relation sexuelle telle qu'il la présente entre hommes et femmes depuis le début de ce livre.
Au final "Les temps parallèles" est un sympathique bouquin. Surement pas ce qui se fait de meilleur chez Silverberg (enfin je crois!). Une plume fluide qui se laisse bien lire mais un roman qui perd un peu sur son rythme général, l'aventure tardant un peu trop à se mettre en place je pense. Néanmoins, Silverberg est un bon conteur, et ce sera avec plaisir que je continuerai à découvrir son oeuvre.
Au fait, encore une belle illustration de Manchu!
+++ Mais encore +++
Mes autres lectures de Robert Silverberg sur ce blog.
L'avis de Pitivier sur ce même livre.
Mon billet de présentation
Les autres billets de ce Challenge
Le billet du RSF blog qui a lancé ce Challenge
L'uchronique c'est quoi? Allez voir sur Wikipedia
+++ Le livre +++
- Poche: 316 pages
- Editeur : Le Livre de Poche (12 avril 2006)
- Collection : Science-fiction
- Traduction : Henri-Luc Planchat
- Illustration : Manchu
"Les Temps Parallèles" de Robert Silverberg
Reviewed by Julien le Naufragé
on
mardi, mars 15, 2011
Rating:
J'avais déjà décidé de m'y plonger à l'occasion et tu confirmes là ce choix. Intéressant ce que tu relèves concernant les personnages féminins et le traitement qu'en donne l'auteur car je l'avais déjà remarqué au sein d'autres ouvrages. Le revirement que tu annonces par contre est une première dans la petite partie de son oeuvre que j'ai déjà abordée.
RépondreSupprimerTu apprécieras certainement "L'oreille interne", sur le sujet de la télépathie (et sur la vieillesse), et "L'homme stochastique" (sur le "prospectivisme").
RépondreSupprimer@ El JC : On retrouvait déjà cette propension à faire de la femme un beau pot de fleur dans "L'homme dans le labyrinthe" lu au Cercle d'Atuan. Du coup j'étais positivement étonné par ces lignes. Même si son oeuvre est loin, bien loin, de mettre la femme en valeur. J'ai aussi "Les Déportés du Cambrien" dans ma PàL que tu avais déjà chroniqué sur ton blog.
RépondreSupprimer@ Marcel Trucmuche : Content de te revoir en ces pages. Je n'ai pas encore lu ces deux ouvrages mais j'y ai déjà pensé. A l'occasion, je me les achètes. En attendant, j'ai "Les déportés du cambrien" dans ma PàL. Ce sera déjà un bon début. Merci pour les conseils de lecture.
Hum... Pas sûr que cela soit fait pour me plaire, le détail que tu relèves sur les personnages féminins risque de trop m'énerver...
RépondreSupprimer@ Cachou : Je ne suis pas une femme, mais à force d'avoir côtoyer des féministe, cela m'imprègne. Alors ce côté "femme faire-valoir" est un peu énervant à la longue. Ce qui explique que j'étais étonné par le passage sus-mentionné. De toute façon, je crois que tu ne manques pas de lectures ;-)
RépondreSupprimerJe l'ai lu en novembre dernier dans le cadre du challenge Juste pour lire et car j'adore les voyages dans le temps. Ce bouquin est intéressant mais je crois qu'il est surtout très ancré dans l'époque à laquelle il a été écrit (1969), que ce soit au niveau du sexe et de l'amour libre ou des paradis artificiels comme exutoire. Dans mon article, je relevais aussi le côté macho des personnages et que même Pulchérie n'étais pas considérée comme l'égale de Jud même si celui-ci était un peu moins macho.
RépondreSupprimerMais c'est une lecture sympa pour ce qui concerne les voyages.
@ Frankie : Tu as raison en disant qu'il est ancré dans son époque. On ressent d'ailleurs le côté soixante-huitard dedans. Mais s'il met en avant ces libertés, il oublient celles des femmes en ne créant que des héros macho et des femmes objets. Néanmoins j'arrive à le lire en passant outre cela, d'autant que Silverberg est un bon conteur.
RépondreSupprimerCela dit, le voyage temporel est un thème que j'aime bien aussi.
Ce sujet de tourisme temporel n'est pas sans rappeler "Les voies d'Anubis" de Tim Powers. Voir aussi "Voici l'homme" de Moorcock, et le maintenant réputé "Sans parler du chien" de Connie Willis, qui a bien creusé ce sujet de voyage dans le temps.
RépondreSupprimer@ Marcel Trucmuche : Pour "Sans parler du chien" c'était sympa, même si sur la longueur j'ai parfois décroché. Question d'humeur et d'humour. Il faut que les deux collent ensemble au bon moment. "Les voies d'Anubis", j'espère le lire bientôt. Le Moorcock, le titre ne me dit trop rien. Faudra que je creuse cela un jour.
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