Un roman considéré comme mineur dans l'oeuvre de Robert Charles Wilson, mais un livre qui possède un ton juste et profond sur les relations familiales.
++ La quatrième de couverture ++
États-Unis, fin des années 1950. Karen, Tim et leur sœur Laura possèdent le don de voyager entre les mondes. Mais dans leur famille on n'en parle pas, ou alors au prix d'une raclée. Et on déménage. Tous les ans, une nouvelle ville. Pourquoi ce silence ? Pourquoi cette fuite ? Qui est ce menaçant homme en gris qui les retrouve à chaque escale et semble partager leur étrange pouvoir ?
Canada, de nos jours. La vie ordinaire que Karen s'est efforcée de mener depuis quarante ans vole en éclats le jour où son mari la quitte et où son fils de quinze ans, Michael, se révèle capable d'utiliser le talent maudit. En quête de réponses, elle se rend avec lui à Los Angeles pour retrouver sa sœur, hippie sur le retour qui a choisi de vivre dans une Californie parallèle. C'est le point de départ d'une épopée fantastique qui les emmènera à travers plusieurs dimensions d'un bout à l'autre du continent nord-américain.
Mais il faut faire vite : l'homme en gris a toujours une longueur d'avance.
Roman d'aventures haletant, immersion dans un univers fantastique unique, Les fils du vent est avant tout une réflexion d'une finesse psychologique rare sur les liens familiaux.
Canada, de nos jours. La vie ordinaire que Karen s'est efforcée de mener depuis quarante ans vole en éclats le jour où son mari la quitte et où son fils de quinze ans, Michael, se révèle capable d'utiliser le talent maudit. En quête de réponses, elle se rend avec lui à Los Angeles pour retrouver sa sœur, hippie sur le retour qui a choisi de vivre dans une Californie parallèle. C'est le point de départ d'une épopée fantastique qui les emmènera à travers plusieurs dimensions d'un bout à l'autre du continent nord-américain.
Mais il faut faire vite : l'homme en gris a toujours une longueur d'avance.
Roman d'aventures haletant, immersion dans un univers fantastique unique, Les fils du vent est avant tout une réflexion d'une finesse psychologique rare sur les liens familiaux.
+++ Mon avis +++
"Les fils du vent" de Robert Charles Wilson est considéré comme une oeuvre mineure dans sa bibliographie. Pourtant ce livre possède une richesse énorme dans son côté profondément humain. Le ciment des oeuvres de Robert Charles Wilson est d'ailleurs se situe là, car s'il écrit de la SF c'est surtout pour parler des hommes, de leur vie, de leurs malheurs, de leur manière de gérer l'angoisse et de répondre face à une menace. Les thèmes abordés sont généralement éculés mais Robert Charles Wilson sait jouer de ces clichés SF pour mettre l'humain à l'avant, pour en faire un sujet saisissant tout en gardant le rythme haletant de l'aventure.
Dans ce roman, ce sont les liens familiaux qui sont au centre de la loupe wilsonienne. Karen, Tim et Laura sont trois enfants de la famille Fauve, une famille toujours sur le départ, toujours prête à fuir. Des enfants soumis à la force brute d'un père violent. Une agressivité qui empeste et empoisonne l'univers familial. Et puis les enfants grandissent, quittent ou fuient cet univers malsain. Karen devient adulte et mère également. Elle se remémore un étrange rêve qui devient presque un cauchemar... Sauf que celui-ci n'est pas un rêve, car ce voyage dans un autre monde, Karen l'a vécu avec son frère et sa soeur. D'ailleurs cette soeur, elle va renouer contact avec, et la retrouver dans un autre univers, un monde où les hippies ont eu une chance et où il ont leur place en Californie. Du frère? Pas de nouvelles depuis qu'il a fuit le domicile parental. Tout ce que l'on sait, c'est qu'il est en guerre contre le père. C'est également le seul à s'être opposé à sa violence, cette agressivité qui a marqué les trois anciens enfants, au point que d'une certaine manière, Karen la répercute sur son fils. La roue tourne, mais on répète les mêmes travers, les mêmes vices et plutôt que de casser ce cycle infernal, la souffrance continue à s'installer, à se répéter. Robert Charles Wilson joue avec tous ces liens familiaux, avec l'histoire de cette famille qui possède une vie bien particulière. Une biographie composée de trous et de non-dits.
Karen, Laura, et Tim possède un don particulier : celui de voyager dans les différents univers. Un don qui effraie Willis, le père de la famille, qui ne le possède pas et qui y voit un signe du diable. Le fils de Karen, Michael, possède ce don également. Mais pourquoi pas les parents? D'où vient donc ce don s'il est transmissible? Des doutes s'installent. Des questions restent en suspend. D'ailleurs cette manière de traiter de personnes possédant un don particulier et qui subissent une certaine violence extérieur m'a fait penser à Thédore Sturgeon.
Et voilà, qu'un jour "L'homme en gris" réapparaît. Cet homme que Karen retrouve dans ce rêve, ce cauchemar qui la poursuit depuis des années. Il faut fuir, encore et toujours, comme dans leur enfance. On passe alors de monde en monde, d'un univers à l'autre. On atterrit dans des monde parallèles aux nôtres, des univers où l'histoire a déviée pour arriver à des mondes uchroniques parfois proches du notre. Ces voyages entre les univers m'a fait penser au cycle des "Neufs Princes d'Ambre" de Roger Zelazny, une référence dans le genre d'ailleurs.
Mais est-ce que ce livre est une uchronie? D'après le site Uchronies.com, oui. De prime abord, non. Par contre, en y regardant d'un peu plus près, oui. Je m'explique... Notre univers, n'est qu'une image. L'univers d'où vient "l'homme en gris" est celui d'origine. Un monde où l'histoire a déviée sur plusieurs points, suffisamment que pour en faire un monde uchronique crédible. Mais une uchronie que semble être la vrais réalité alors que notre monde à nous...n'est qu'un monde parallèle. Bref, à y regarder de plus près, il y'a bien de l'uchronie même si on est beaucoup plus dans le jeu des univers parallèles in fine.
Au final, ce livre reste pour moi un très bon livre. S'il n'a pas le vertige des derniers Wilson, il possède le ton profondément humain de son oeuvre. J'ai d'ailleurs dévoré ce livre sur le week-end, trouvant difficile de le lâcher tant les personnages sont attachant, tant le travail sur les liens familiaux est prenant. Un livre mineur, mais une perle quand même! A conseiller.
+++ Mais encore +++
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+++ Le livre +++
Free Blog CounterDans ce roman, ce sont les liens familiaux qui sont au centre de la loupe wilsonienne. Karen, Tim et Laura sont trois enfants de la famille Fauve, une famille toujours sur le départ, toujours prête à fuir. Des enfants soumis à la force brute d'un père violent. Une agressivité qui empeste et empoisonne l'univers familial. Et puis les enfants grandissent, quittent ou fuient cet univers malsain. Karen devient adulte et mère également. Elle se remémore un étrange rêve qui devient presque un cauchemar... Sauf que celui-ci n'est pas un rêve, car ce voyage dans un autre monde, Karen l'a vécu avec son frère et sa soeur. D'ailleurs cette soeur, elle va renouer contact avec, et la retrouver dans un autre univers, un monde où les hippies ont eu une chance et où il ont leur place en Californie. Du frère? Pas de nouvelles depuis qu'il a fuit le domicile parental. Tout ce que l'on sait, c'est qu'il est en guerre contre le père. C'est également le seul à s'être opposé à sa violence, cette agressivité qui a marqué les trois anciens enfants, au point que d'une certaine manière, Karen la répercute sur son fils. La roue tourne, mais on répète les mêmes travers, les mêmes vices et plutôt que de casser ce cycle infernal, la souffrance continue à s'installer, à se répéter. Robert Charles Wilson joue avec tous ces liens familiaux, avec l'histoire de cette famille qui possède une vie bien particulière. Une biographie composée de trous et de non-dits.
Karen, Laura, et Tim possède un don particulier : celui de voyager dans les différents univers. Un don qui effraie Willis, le père de la famille, qui ne le possède pas et qui y voit un signe du diable. Le fils de Karen, Michael, possède ce don également. Mais pourquoi pas les parents? D'où vient donc ce don s'il est transmissible? Des doutes s'installent. Des questions restent en suspend. D'ailleurs cette manière de traiter de personnes possédant un don particulier et qui subissent une certaine violence extérieur m'a fait penser à Thédore Sturgeon.
Et voilà, qu'un jour "L'homme en gris" réapparaît. Cet homme que Karen retrouve dans ce rêve, ce cauchemar qui la poursuit depuis des années. Il faut fuir, encore et toujours, comme dans leur enfance. On passe alors de monde en monde, d'un univers à l'autre. On atterrit dans des monde parallèles aux nôtres, des univers où l'histoire a déviée pour arriver à des mondes uchroniques parfois proches du notre. Ces voyages entre les univers m'a fait penser au cycle des "Neufs Princes d'Ambre" de Roger Zelazny, une référence dans le genre d'ailleurs.
Mais est-ce que ce livre est une uchronie? D'après le site Uchronies.com, oui. De prime abord, non. Par contre, en y regardant d'un peu plus près, oui. Je m'explique... Notre univers, n'est qu'une image. L'univers d'où vient "l'homme en gris" est celui d'origine. Un monde où l'histoire a déviée sur plusieurs points, suffisamment que pour en faire un monde uchronique crédible. Mais une uchronie que semble être la vrais réalité alors que notre monde à nous...n'est qu'un monde parallèle. Bref, à y regarder de plus près, il y'a bien de l'uchronie même si on est beaucoup plus dans le jeu des univers parallèles in fine.
Au final, ce livre reste pour moi un très bon livre. S'il n'a pas le vertige des derniers Wilson, il possède le ton profondément humain de son oeuvre. J'ai d'ailleurs dévoré ce livre sur le week-end, trouvant difficile de le lâcher tant les personnages sont attachant, tant le travail sur les liens familiaux est prenant. Un livre mineur, mais une perle quand même! A conseiller.
+++ Mais encore +++
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+++ Le livre +++
- Poche: 316 pages
- Editeur : Editions Gallimard (3 février 2005)
- Collection : Folio SF
- Traduction : Isballe Stoianov
- Illustration : Benjamin Carré
"Les fils du vent" de Robert Charles Wilson
Reviewed by Julien le Naufragé
on
lundi, mars 21, 2011
Rating:
Effectivement, et dans l'ambiance, et dans les personnages, il y a une influence de Sturgeon dans ce livre.
RépondreSupprimerCela donne vraiment envie :
RépondreSupprimer1. de part ta chronique.
2. parce que c'est R.C. Wilson (même en mode mineur)
3. pour ta référence au cycle d'Ambre, de Zelazny !
4. pour FolioSF, enfin !
A.C. de Haenne
On le lit très vite en effet mais il n'en reste pas moins un certain manque arrivé à la fin, un goût de trop peu, un "et c'est tout ?".
RépondreSupprimerhttp://efelle.canalblog.com/archives/2009/03/11/12925280.html
@ Cachou : Mon analyse n'est donc pas trop mal. ;-)
RépondreSupprimer@ A.C. de Haenne :
1. Merci, ça me touche.
2. On est d'accord : R.C. Wilson c'est la grande classe, même en mode mineur.
3. Zelazny est trop bon aussi. Il faudrait d'ailleurs que je lise la deuxième partie de son cylce d'Ambre.
4. Je suis assez d'accord avec toi. Belle collection et actuellement bon choix d'édition.
@ Efelle : Il y'a peut-être un manque de trop peu, mais je ne l'ai pas ressenti. J'ai beaucoup aimé le développement sur le thème de la famille et des relations humaines.
Je reprends mot pout mot le commentaire de A.C. de Haenne
RépondreSupprimer@ Gromovar : C'est là que je plussoie en disant : "Les grands esprits se rencontrent".
RépondreSupprimerJ'ai vraiment été conquise par ce livre ! Et surtout, il me donne envie de découvrir d'autres livres de l'auteur :P
RépondreSupprimerJe pense que 2012 se placera sous le signe de Wilson pour moi !
@ Olya : Je crois que je peux me considérer comme un grand fan de Wilson moi. Si je te déconseille "Bios", je conseillerais bien tous les autres. Avec pour top, "Spin" suivi de "Les Chronolithes". Rien de bien original dans ces choix ;-)
RépondreSupprimerPareil que Olya, j'ai bien aimé découvrir cet auteur alors que le reste de sa prose me faisait peur jusque là. On verra si je continue cette exploration ^^
RépondreSupprimer(tiens j'hésitais à le faire passer pour le WTT, mais je trouve qu'effectivement plus on avance, plus on explore les mondes parallèles et non l'uchronie...)
@ Calenwen : Fonce découvrir d'autres de ses livres. Celui-ci est un bon "moyen" livre. Un bon moment, mais pas aussi bien que d'autres. Mais il tient plus du monde parallèle... ce qui est souvent le cas avec des uchronies. Content que cela t'ai plu!
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