"Le goût de l'immortalité" de Catherine Dufour


"Le goût de l'immortalité" marquait la lecture commune du mois de septembre au Cercle d'Atuan. Un livre dont je préfère nettement la couverture de chez Mnémos à sa version Livre de Poche, que je trouve passablement dégueulasse. Juste une question de goût esthétique car le contenu est le même. Encore que... Dans la version 2008 de chez Mnémos, le livre profite d'appendices bien intéressants nous fournissant des détails intéressant sur la création de cette oeuvre. Livre qui, si je ne me trompe pas, me livrera encore autre chose lors d'une seconde lecture, un jour prochain futur...


+++ La quatrième de couverture +++


MANDCHOURIE, AN 2113. La ville de Ha Rebin dresse ses tours de huit kilomètres dans un ciel jaune de toxines. Sous ses fondations grouille la multitude des damnés, tout autour s'étendent les plaines défoliées de la Chine. Le brillant Cmatic est mandaté par une transnationale pour enquêter sur trois nouveaux cas d'une maladie qu'on croyait éradiquée depuis un siècle. Ses recherches le mènent à Ha Rebin, où il rencontre une adolescente étrange. Avec elle, il va tenter de mener à bien sa mission dans un monde qui s'affole : décadence américaine, pandémie sanglante, massacres génétiques, conquêtes planétaires, montée de l'extrémisme vaudou. Et affronter le rêve le plus fou de l'humanité : l'immortalité, ou ce qui y ressemble... Combien d'entre nous sont vraiment assez sages pour souhaiter échapper à la grande roue ? La vie est une drogue terrible Une " œuvre au noir " futuriste hors normes. Une lecture âpre et lumineuse, par un des meilleurs auteurs de l'imaginaire actuel français.


+++ Mon avis +++

"Mon livre se veut résolument paisible, comme on imagine que le sont les vieilles personnes qui ont fortement vécu; il a été conçu pour se lire lentement, et si possible avec du thé."

Quoi de mieux pour commencer mon avis que de tirer un extrait des appendices présents dans la version Mnémos de 2008. Clairement, ce livre est à lire lentement et paisiblement!! Difficile de le lire dans un brouhaha incessant, ou entre deux bus sur un banc. Mais par contre, il prend du volume une fois bien installé. On est subjugué par la langue riche et tortueuse de Catherine Dufour avec sur le palais le goût âpre du tanin laissé par un bon thé chinois.

La Chine, ou la Mandchourie, voilà le nouvel empire en (re)devenir. Celui qui restera quand les nôtres auront à nouveau sombrés. Mais que cela soit l'empire du milieu ou notre région occidentale, tout finira pour le mal. L'avenir se présente de manière sombre. Les maladies mortelles et ultra-infectieuses pullulent, la disparité sociale s'accentue encore plus qu'aujourd'hui, la pollution est au moins aussi pire qu'aujourd'hui, ... Enfin bref, c'est la merde noire. Mais de la merde empilée, car ces colonies chinoises vivent maintenant dans des tours qui me rappellent les "Monades Urbaines" de Robert Silverberg (ce qui se confirme dans les appendices page 248). Le coté sombre, noire, sans issues, et avec cela le refuge dans la réalité virtuelle me donne un goût de William Gibson et son univers cyberpunk. Bref un futur proche qui ne nous donne pas vraiment envie d'y vivre. Mais bon d'ici là je n'existerai plus et mes cendres, chargées de différents polluants, renforceront le smog urbain de fines particules cancérigènes.

Sur ce fond là, Catherine Dufour revendique l'origine de son livre dans les multiples lectures des "Mémoires d'Hadrien" de Marguerite Yourcenar. Oeuvre que j'aimerais bien lire maintenant tant cela m'intrigue. Ce serait la bonne occasion d'enfin découvrir Mme Yourcenar.

Et comme ces "Mémoires d'Hadrien", "Le goût de l'immortalité" se décline comme une lettre. Des mémoires ou un message transmis à quelqu'un. Et durant toute la durée du livre on parcoure à saut et à gambade ce que notre auteur épistolaire veut nous transmettre. Parfois dérouté, parfois transporté, souvent brinqueballé, on va surfé sur le verbe fleuri de Catherine Dufour profitant ainsi d'une très belle plume de l'imaginaire français. Un livre riche, parfois complexe où le phrasé alambiqué peut parfois dérouter si l'on est un peu fatigué, mais peut réellement transporter lorsque l'on se laisse porter par le rythme de mots.

Un livre bien sympathique que je me surprendrais bien à relire plus tard pour bien profiter du phrasé soigné, voir mieux comprendre l'histoire. Ferait-il partie, comme le dit Catherine Dufour en paraphrasant Marguerite Yourcenar, des livres qui ne se lisent qu'une fois 40 ans passé? Si c'est le cas, il faudra que j'attende encore un peu plus de 8 ans pour une deuxième lecture... Ça fait long, mais c'est envisageable.

Et pour finir comme j'ai commencé cette chronique, je vous livre une phrase tirée des appendices de ce livre.
Dégustez :

"On ne fait pas de bonne littérature avec la réalité parce qu'elle a bien plus d'imagination que nous."


+++ Et Cetera +++

Lecture effectuée dans le cadre du Cercle d'Atuan :
Le Hit Parade du Cercle d'Atuan

Le livre sur : Noosfere, Babelio, Livraddict, ActuSF, Le Cafard Cosmique, Planete SF, Phenix Mag.


+++ Le livre +++
  • Broché: 267 pages
  • Editeur : Editions Mnémos (24 janvier 2008)
  • Collection : Icares
  • Poche: 317 pages
  • Editeur : LGF (6 septembre 2007)
  • Collection : Le Livre de Poche SF
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"Le goût de l'immortalité" de Catherine Dufour "Le goût de l'immortalité" de Catherine Dufour Reviewed by Julien le Naufragé on mardi, octobre 12, 2010 Rating: 5

4 commentaires:

  1. Oh ça a l'air bien! Je note!
    Et je suis d'accord avec toi, la 1ère couv' est bien plus belle.

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  2. J'ai adoré. Et "bien sympathique" me parait très en-dessous de la vérité.

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  3. Btw mon avis ici : http://quoideneufsurmapile.blogspot.com/2007/10/entretien-triste-avec-un-vampire.html

    C'est bref masi je débutais et j'écrivais court.

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  4. Ma lecture a été un peu découpée et ceci explique le fait que je ne sois pas toujours bien entré dans le livre. Il EST très bien écrit. Mais, je pense qu'il me redemandera une future lecture pour l'élever plus que je ne le porte. Cependant, mis à part mon avis, je pense que c'est un excellent livre. Il est super bien écrit, profite de bonnes références, et est bien construit. Il demande juste de l'attention et un peu de temps pour en profiter.

    Merci pour vos commentaires!

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