Deuxième roman publié en français pour l'auteur galloise Jo Walton. Un bon roman policier classique sur fond d'uchronie. Avec "Le Cercle de Farthing", on découvre une autre facette de l'auteure, une histoire fort différente de "Morwenna", également publié chez Lunes d'Encre (Denoël éditions).
A propos de Jo Walton
Jo Walton est une auteure des littératures de l'imaginaire originaire du Pays de Galle. En France, on ne lui connait encore que son roman "Morwenna" publié en 2014 chez Denoël éditions. "Le Cercle de Farthing", traduit par Gilles Dumay, semble être une histoire s'insérant dans une série intitulée "Le subtil changement". A suivre donc...
Mon avis sur "Le Cercle de Farthing"
"Le Cercle de Farthing" est un roman policier de facture assez classique situé dans un monde uchronique. Dans ce monde qui est le nôtre, l'histoire a basculé à un moment donné. Nos sommes donc en pleine science-fiction. Dans le cas présent, pendant la Seconde Guerre Mondiale, une "Paix dans l'honneur" a été signée entre l'Angleterre et l'Allemagne Nazie. Ce qui signifie que l'île britannique est laissée tranquille alors que les nazis gouvernent l'Europe.
A l'origine de cette paix, le Cercle de Farthing, dont Sir James Thirkie qui a signé l'accord avec Hitler. Un jour de réunion festive du Cercle à Farthing même, cet homme est assassiné. On le retrouve mort dans sa chambre, un poignard dans le coeur avec l'étoile de David épinglée sur sa poitrine barbouillé de rouge.
Qui a bien pu tuer cet homme ? Qui voulait sa mort ? Qui est le meurtrier ? Il est bien difficile pour Peter Anthony Carmichael d'identifier ce tueur. Pourtant l'étoile juive incriminerait David Khan, le seul juif présent à Farthing et qui aurait pu le tuer en représailles de l'accord passé avec les Nazis ? Ou alors serait-ce les Bolchéviks qui tentent plus loin de le livre de tuer le père de Lucy Khan, manquant par la même occasion de la tuer elle aussi ? Ou alors serait-ce un proche ? Un opposant politique ? Plus le livre avance et plus les pistes s'ouvrent et rien ne semble si simple. D'autant que ces notables anglais n'ont pas particulièrement envie d'aider Carmichael tant il remue la poussière autour du meurtre de Sir James Thirkie.
Qui a bien pu tuer cet homme ? Qui voulait sa mort ? Qui est le meurtrier ? Il est bien difficile pour Peter Anthony Carmichael d'identifier ce tueur. Pourtant l'étoile juive incriminerait David Khan, le seul juif présent à Farthing et qui aurait pu le tuer en représailles de l'accord passé avec les Nazis ? Ou alors serait-ce les Bolchéviks qui tentent plus loin de le livre de tuer le père de Lucy Khan, manquant par la même occasion de la tuer elle aussi ? Ou alors serait-ce un proche ? Un opposant politique ? Plus le livre avance et plus les pistes s'ouvrent et rien ne semble si simple. D'autant que ces notables anglais n'ont pas particulièrement envie d'aider Carmichael tant il remue la poussière autour du meurtre de Sir James Thirkie.
"Le Cercle de Farthing" est comme l'annonce la quatrième de couverture très classique. On tient là un roman policier à l'ancienne qui, faut d'autres comparaisons plus juste, fait penser à du Agathie Christie ou du Simenon. Un huis clos, un mort et un meurtrier à trouver. Une recette qui ne fait plus vraiment recette de nos jours. Sauf que Jo Walton a la bonne idée de glisser cette histoire dans un background science-fiction en y invitant l'uchronie. Cela ajoute au meurtre une possibilité politique plus intéressante. Est-ce cela ou autre chose ? Je ne le dirai pas.
Mais plus intéressant encore que ce côté science-fiction uchronique dans un roman policier, c'est la manière d'amener le récit. On ne suit pas juste un enquêteur à l'esprit vif et aiguisé qui tel Hercule Poirot ou Maigret déjouerait toutes les combines pour coincer l'assassin et ses éventuels condisciples. Non, car le récit est conté en alternance par deux voix : celle de l'enquêteur Carmichaël et celle de Lucy Khan, la fille des nobles possesseurs du Domaine ou le Cercle de Farthing se réunit, cette femme qui est également mariée à David Kahn, le Juif que tout pourrait incriminer. On alterne donc entre ces deux voix, une qui enquête, celle de Carmichael, et l'autre qui évolue dans le marasme familiale de la noblesse anglaise, celle de Lucy Khan. C'est sans doute là que réside l'intérêt de ce roman assez classique, c'est dans cette approche subjective alternée du récit qui permet d'aborder par ailleurs quelques thématiques peu souvent traitées dans ce genre de récit, comme l'homosexualité.
Bref, "Le Cercle de Farthing" est un bon divertissement. Il semble préparer une suite que Jo Walton a déjà écrite en anglais. A voir si Denoël publiera la suite dans sa collection Lune d'Encre, mais à mon avis, ce récit plaira à plus d'un lecteur car les personnages sont réellement attachant et le récit très immersif. Sans parler de la plume de Jo Walton qui a su s'immerger dans un style "de l'époque" avec une plume un peu plus alambiquée et pas mal de notes d'humour habilement glissées ici et là.
"Le cercle de Farthing" - Jo Walton
Reviewed by Julien le Naufragé
on
lundi, mars 09, 2015
Rating:
Hum, je pense que je vais finir par le prendre, vu les bons retours.
RépondreSupprimerExcellente lecture !!
RépondreSupprimerC'est une trilogie dont Denoël a acheté les droits ;-)
@ Xapur : C'est très classique, mais c'est bien sympathique à lire. A voir ce que développera la suite pour donner une autre ampleur ?
RépondreSupprimer@ Lune : Très classique dans l'enquête, mais très chouette à lire. Très humain en fait et j'apprécie cela. Je pense que la suite peut développer les choses de manière plus large. A moins que ce ne soit d'autres enquêtes...
C'est apparemment une autre enquête de Carmichael.
RépondreSupprimerCe qui est intéressant c'est ce développement du contexte uchronique au fur et à mesure du roman, qui promet de prendre une belle ampleur par la suite.
Lu aussi, critique très bientôt, et c'était vraiment très bon.
RépondreSupprimerJ'aime aussi la façon dont le contexte uchronique continue à se développer et à prendre un part de plus en plus sombre... J'ai hâte de voir ce que ça peut donner dans les volumes suivants.
Prévu chez moi, j'ai hâte de le lire ^^
RépondreSupprimerUne chouette chronique alléchante que voilà!
RépondreSupprimerJ'ai de plus en plus envie de découvrir cette auteur!
@ Lune : J'attends de voir si cela prendra de l'ampleur ou pas. Mais je pense que cela risque de rester de l'ordre du décorum...
RépondreSupprimer@Lorhkan : Hâte de lire la suite en fait, même si je trouve cela très classique dans le genre roman policier. Cela mélange des genres et cela distrait bien.
@Vert : Bonne lecture alors ;-)
@ Valeriane : A découvrir. Ses deux romans en français sont bon, mais j'ai une préférence pour le premier.
Je trouve quand même que l'uchronie reste assez légère... elle intervient de manière politique, mais assez minime. Finalement, les thématiques restent celles de notre époque.
RépondreSupprimer@ AcrO : Assez d'accord, c'est un plan de fond mais qui a un impact sur les ressortissant de l'histoire : personnages politiques, juif, etc
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