Si je n'avais pas aimé le premier roman d'Estelle Faye, je n'avais pas voulu rester sur une mauvaise impression. Une nouvelle de l'auteure m'avais convaincu que je m'étais trompé. Et pour tout dire, "Un éclat de givre" prouve qu'Estelle Faye est une auteure de talent.
+++ La quatrième de couverture +++
Un siècle après l'Apocalypse. La Terre est un désert stérile, où
seules quelques capitales ont survécu. Dont Paris. Paris devenue
ville-monstre, surpeuplée, foisonnante, étouffante, étrange et
fantasmagorique. Ville-labyrinthe où de nouvelles Cours des Miracles
côtoient les immeubles de l'Ancien Monde. Ville-sortilège où des
hybrides sirènes nagent dans la piscine Molitor, où les jardins
dénaturée dévorent parfois le promeneur imprudent et où, par les étés de
canicule, résonne le chant des grillons morts. Là vit Chet, vingt-trois
ans. Chet chante du jazz dans les caves, en quille les hisrtoires
d'amour foireuses, et les jobs plue ou moins légaux, pour boucler des
fine de mois difficiles. Aussi, quand un beau gosse aux yeux fauves lui
propose une mission bien payée, il accepte sans trop de difficultés.
Sans se douter que cette quête va l'entraîner plus loin qu'il n'est
jamais allé, et lier son sort à celui de la ville, bien plus qu'il ne
l'aurait cru.
++ Mon avis ++
Estelle Faye est une jeune auteure française. Depuis son premier roman en 2012, l'auteure en est déjà à son quatrième roman publié... en 2 ans. Et si ses romans sont principalement orienté jeunesse (young adult, etc.), "Eclat de Givre" se positionne plus vers un public adulte.
En 2012, "La dernière lame" était publiée par Xavier Mauméjean chez Pandore. Je dois bien avouer que ce roman ne m'avait pas vraiment convaincu. J'étais même plutôt déçu par le roman. Néanmoins, je sentais un petit quelque chose dans ce premier roman dont je n'étais pas la cible (car young adult). Alors j'ai retenté l'aventure avec "La Suriedad", publié par Les Moutons électriques. Et là, j'ai vraiment passé un bon moment !
Mais revenons à "Eclat de givre". Le roman nous invite dans un Paris post-apocalypse. Une cité sèche, dure, minérale et étouffante mais néanmoins foisonnant d'une vie exubérante. Ce Paris de la survie, où la nature reprend lentement ses droits, est le monde dans lequel évolue Chet, un jeune homme de 23 ans, qui passe ses soirée à chanter du jazz dans des clubs pouilleux, enfilant les histoires d'amour frivoles et des boulots bidons et dangereux. Sauf qu'un jour, un beau gosse lui offre un nouveau boulot, une mission qui va s'avérer bien plus périlleuse que Chet ne s'y attend.
Un Chat chanteur de jazz, cela fait vibrer ma corde jazz ça. Alors on se plonge dans le livre, s'écoutant une pile de disques de Chet Baker. La voie mielleuse de Chet Baker est parfaite pour ce livre d'ailleurs, tranchant carrément avec le décor post-apocalytique du livre mais le magnifiant d'autant plus. Mais ce qui accroche rapidement mon attention dans ce roman, c'est la plume d'Estelle Faye. Un roman écrit à la première personne du singulier, cela s'avère rapidement immersif. Raconté principalement au présent, le roman se veut aussi introspectif en revenant régulièrement sur le passé de Chet en livrant les fêlures de notre héros. Celui-ci, bisexuel assumé, est un personnage sensible, fragile émotionnellement mais néanmoins fort et dur quand les événements le demandent. Partagé entre le souvenir de son amour de jeunesse pour Tess et l'attirance qu'il porte envers ce bel éphèbe aux doux yeux qu'est Gaalad, le coeur de Chet balance mais s'offre néanmoins aux voluptés du présent.
Chet est un personnage comme on en trouve peu dans la littérature de genre et c'est assez rafraîchissant. Par ailleurs, l'écriture d'Estelle Faye m'a littéralement porté de bout en bout, profitant des atmosphères, n'essayent pas de voir si la technologie de ceci ou cela était cohérente. L'intérêt du roman réside ailleurs pour moi : dans la formidable ambiance qui se dégage du roman. Par ailleurs, Estelle Faye joue avec les lieux emblématiques de Paris, promenant Chet ici et là pour nous faire découvrir une cité sauvage où la nature s'est mise à grignoter le minéral. De plus, "Un éclat de givre" fait également écho à la mythologie par petite touche avec des personnages comme Gaalad ou encore les sirènes (d'Ulysse), etc. Le rythme du roman est lui-même assez soutenu, ce qui, en complément de la plume de l'auteure, ajoute une couche qui donne envie de tourner les pages, l'une après l'autre, après l'autre, après l'autre... Néanmoins, "Un éclat de givre" a pour défaut d'avoir un final un peu trop
mal torché, un peu trop vite conclu, un peu trop explosif et qui tranche trop avec le reste du
roman.
Bref, avec "Un éclat de givre", Estelle Faye offre un beau roman d'aventure. On se retrouve baladé de-ci de-là découvrant un Paris post-apocalyptique incroyable, haut en couleurs, en compagnie d'un Chet, chanteur de jazz bisexuel, qui se révèle lui aussi être un personnage incroyable, car vibrant et touchant. Un bon roman qui me donne déjà envie de découvrir les prochains romans pour adulte d'Estelle Faye.
"Un éclat de givre" - Estelle Faye
Reviewed by Julien le Naufragé
on
lundi, décembre 01, 2014
Rating:
J'ai bien envie de le lire mais le format cartonné me rebute un peu... je vais probablement le chercher en bibliothèque (vu qu'il fait partie des coups de coeur SF des bibliothèques de Paris il doit être disponible à quelque part ^^)
RépondreSupprimerC'est un beau format je trouve. A l'opposé de toi, il m'attire bien. La mise en page est agréable à lire.
RépondreSupprimer