"Les Perséides" - Robert Charles Wilson

Nouveau recueil de nouvelles de Robert Charles Wilson, l'un de mes auteurs préférés. Publié chez Le Bélial, ce bouquin contient 9 excellents textes. Un recueil que je recommande chaudement.

+++ La quatrième de couverture +++


C'est l'histoire de deux géographies intriquées : celle des ruelles nocturnes de Toronto et celle de l'étrange librairie Finders, deux géographies qui ne sont pas ce qu'elles semblent être car non, décidément, la carte n est pas le territoire... C'est l'histoire des abîmes vertigineux de l'espace et du temps et de ce qu'ils abritent, de l'étrange et de l'occulte, là, au coin de la rue, au détour d'un rayonnage de bibliothèque ou sur une case d'échiquier... C'est l'histoire de ce qui ne peut être vu et que l'on voit quand même, de ce qui ne peut être dit et qu'il nous faut dire, malgré tout... C'est l'histoire des «Perséides», neuf récits se répondant les uns les autres pour tisser l'ébauche d'un paysage indicible, un livre à l'ombre des grands maîtres tutélaires de l' oeuvre wilsonienne : Jorge Luis Borges, Howard Phillips Lovecraft et Clifford D. Simak en tête. Peut-être le livre le plus personnel de Robert Charles Wilson.

++ Mon avis ++


Robert Charles Wilson est l'un de mes auteurs fétiches. Vous l'aurez déjà remarqué si vous suivez ce blog depuis un moment. Il suffit de voir le nombre de chroniques lié à cet auteur. Pourtant, je suis encore loin d'avoir lu tout ce qu'il a écrit de disponible en français. Bref, vous l'aurez compris, je retourne toujours avec plaisir dans son oeuvre même si tout n'est pas du même niveau. Pourtant avec ce recueil, "Les Perséides", je dois avouer avoir passer un très bon moment de lecture. 

Je me suis donc lancé avec grand plaisir dans ce bouquin qui reprend neuf nouvelles de l'auteur que j'ai réellement dévorés. Fait peu courant, ce recueil existe également à l'identique en anglais et fut publié en 2000 chez Tor. Un ensemble de récit qui un lien unique : la librairie Finders. Des liens lâches, avec des personnes qui peuvent se croiser dans les récits, mais des textes indépendant totalement les uns des autres.

"Les champs d'Abraham" est un texte qui offre une ambiance étrange et sombre avec un final presque lovrecraftienne. On est au début du 20ème siècle, et Jacob rejoint régulièrement Oscar Ziegler dans sa librairie, Finders, afin de disputer des parties d'échecs avec lui. Jusqu'au jour où se dernier lui propose de jouer autrement aux échecs...

"Les perséides" est un texte où l'on trouve pas mal de choses typiques à R.C. Wilson. On va y suivre Mike, un gars qui vient de divorcer et se retrouve à travailler dans une petite librairie : Finders. Il va rencontrer Robin en lui achetant un télescope. Leur relation va se développer et Mike va découvrir les amis de Robin, amenant des discussions intrigantes qui laisseront penser que le ciel est bien plus que ce que les étoiles nous montrent. Un très bon texte !

 "La ville dans la ville" est un texte presque Borgésien. Un groupe de personnes se rencontre régulièrement et se lance des challenges. L'actuel est de construire une nouvelle religion. Notre personnage principal va pour construire la sienne parcourir la ville de bout en bout, découvrant qu'une ville peut en cacher une autre. Un bon texte également qui plaira aux promeneurs nocturnes des cités urbaines.

"Nous distinguons l'urbain du naturel, mais c'est un mythe de notre époque. Nous sommes des animaux , après tout : nos villes sont des produits biologiques, tout aussi "naturels" (quoi que puisse vouloir dire réellement ce mot) qu'une termitière ou un terrier de lapin. Mais ô combien plus intéressants, ô combien plus complexes, parés de subtilités et exfoliations de la culture humaine, simples motifs réitérés à l'infini avec des variations. Et pleins de secrets, d’innombrables secrets" (in "La ville dans la ville")

"L'observatrice" (précédemment parue dans l'anthologie des Utopiales 2012), nous fait suivre la rencontre entre une jeune fille et le célèbre astronome Hubble. Un chouette texte qui parle avant tout de la différence.

"Protocole d'usage" nous fait suivre un être bipolaire. Sous médication, il va rencontrer d'autres malades sous traitement comme lui, ce qui montrera que la médication n'est pas toujours une solution évidente. Un texte bien ficelé, avec des personnages très humains évoluant dans une histoire déroutante. Une nouvelle dickienne très réussie avec un final lovecraftien.

"Ulysse voit la lune par la fenêtre de sa chambre". Deux amis. L'un est amoureux de la femme de l'autre. Et ce dernier un soir, l'invitant chez lui, lui propose de tester une pierre spéciale qui offre une vision de l'avenir. Un texte agréable à lire mais dont la chute ne m'a pas convaincue.

"Le miroir de Platon" nous fait suivre un auteur à succès. Et voilà qu'un jour, une admiratrice lui offre un miroir presque sorti d'un de ses romans aux relents ésotériques. Mais c'est au travers d'une fête bien arrosée en drogue et alcool qu'il fera la découverte du pouvoir de ce miroir, de la vérité qu'il peut faire ressortir. 

"Divisé par l'infini" est un texte que j'avais déjà lu dans le Bifrost n°45. Je l'ai relu néanmoins avec plaisir. Un homme dévasté par la mort de sa femme va rencontrer son ancien employeur, gérant de la librairie Finders. Un héros très humain, fragile, et qui va découvrir que le monde est bien plus que ce qu'il voit.

"Bébé perle" offre l'accouchement à une femme ménopausée, Deirdre, que l'on retrouve dans d'autres textes. Sauf que ce qui sort d'elle est une perle étrange, un être sorti d'une imagination angoissante. Un texte sympathique mais pour lequel il manque un petit quelque chose.

Au final ce recueil "Les Perséides" fut un bon moment de lecture. On y retrouvera des vieux textes de Robert Charles Wilson. Un livre plein de portes ouvertes sur d'autres mondes, sur une intelligence venue d'ailleurs. On y croise, comme souvent chez Wilson, des personnages fragiles, cassés, des paumés qui font face à un monde déstabilisant et des situations angoissantes. C'est un des points forts que j'apprécie dans l'oeuvre de Wilson : son type de personnages. Bref, "Les Perséides" fut pour moi une très bonne lecture qui offre un Robert Charles Wilson plus étrange et angoissant qu'il ne peut l'être dans ses romans plus spécifiquement SF. A découvrir chez Le Bélial.
"Les Perséides" - Robert Charles Wilson "Les Perséides" - Robert Charles Wilson Reviewed by Julien le Naufragé on mardi, novembre 18, 2014 Rating: 5

3 commentaires:

  1. Je l'ai acheté, il faut que je prenne le temps de le lire maintenant ^^

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  2. Pas acheté, mais avec tous ces avis positifs, il va falloir que j'y pense.

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  3. @ Kissifrott : Le temps... on a tous le même problême je vois ;-)

    @ Lorhkan : Il est bien. Mais en même temps je suis assez fan de Wilson

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