De Lafferty, je n'avais jamais rien lu. Première immersion donc dans son univers littéraire. Je ne sais pas si le reste est aussi déjanté que ce roman, mais ce qui est certain c'est que "Autobiographie d'une machine ktistèque" est un roman déroutant, intriguant et passablement difficile à suivre mais très bien écrit.
+++ La quatrième de couverture +++
“Au commencement il y eut une interruption (…). Mais une interruption peut-elle survenir au commencement ?” Ainsi s’ouvre la première autobiographie jamais écrite par une machine... Créée par l’Institut pour la Science Impure, veillée par un géant au petit pied, une éternelle petite fille, un inventeur sans génie aux créations formidables, un grand roi sans couronne et un fantôme qui n’existe pas, la machine ktistèque n’est rien moins que le compendium mécanique de l’humanité. Machine pensante qui englobe toutes les consciences, elle doit apporter la réponse à l’humanité. Que les hommes sachent quelle est la question, c’est une autre histoire…
Marginal magnifique de la SF, Lafferty multiplie dans ce roman fou les expérimentations poétiques et fouille l’absurde sans relâche pour y dénicher du sens et du non-sens. Du Livre d’Isaïe au traité de Pline sur les géants, de Platon à saint Thomas d’Aquin en passant par le martyrologe, il convoque mille références, toutes plus ou moins truquées ou détournées, comme si son roman s’inscrivait dans une histoire parallèle de la littérature et de la philosophie. Au fil d’une trame rigoureusement bordélique et délibérément zinzin, il tisse une jubilatoire et singulière métaphore de la création. Car cette machine, créée avec le “cellogel” des hommes et censée leur donner la connaissance d’eux-mêmes, ne serait-ce pas la littérature elle-même ?
Plusieurs décennies après sa sortie, Autobiographie d’une machine ktistèque reste en tout cas l’une des propositions les plus fascinantes de la science-fiction américaine.
Marginal magnifique de la SF, Lafferty multiplie dans ce roman fou les expérimentations poétiques et fouille l’absurde sans relâche pour y dénicher du sens et du non-sens. Du Livre d’Isaïe au traité de Pline sur les géants, de Platon à saint Thomas d’Aquin en passant par le martyrologe, il convoque mille références, toutes plus ou moins truquées ou détournées, comme si son roman s’inscrivait dans une histoire parallèle de la littérature et de la philosophie. Au fil d’une trame rigoureusement bordélique et délibérément zinzin, il tisse une jubilatoire et singulière métaphore de la création. Car cette machine, créée avec le “cellogel” des hommes et censée leur donner la connaissance d’eux-mêmes, ne serait-ce pas la littérature elle-même ?
Plusieurs décennies après sa sortie, Autobiographie d’une machine ktistèque reste en tout cas l’une des propositions les plus fascinantes de la science-fiction américaine.
+++ Mon avis +++
A contre courant de tout ce que l'on peut généralement lire, Actes Sud nous offre des roman carrément originaux. Ressortir ce roman de R.A. Lafferty en est la preuve. Rien d'évident ni de facile dans ce roman, rien de déjà vu, ni même de spécifiquement cohérent, mais une expérience de lecture qui tient plus pour le chemin parcouru que pour la destination finale. Une science fiction qui se promène entre dérision et absurde.
"Autobiographie d'une machine ktistèque" est bien une autobiographie d'une machine. Epikt est cette machine, sorte d'intelligence artificielle construite sur base des mémoires emmagasinées dans sa matière. Construite comme la somme de différentes partie, Epikt est destiné à être la machine ultime, servant l'homme pour l'aider à répondre à des questions existentielles. Bien sur, rien ne va jamais comme il faut quand l'homme construit quelque chose, et quand Epikt raconte la vie, il le fait de manière fantaisiste, délirante et tout cela sur base de son peu d'expérience de la vie. Par ailleurs, si l'on a construit Epikt comme supérieur à l'homme, il en reste néanmoins sa création, et tout comme ce dernier, la machine porte en elle un embryon de serpent. S'exprimant toujours sous forme de parabole, philosophant et délirant, Epikt nous emmène dans notre univers vu par son regard et analysé par son super cerveau délirant.
S'immiscer dans "Autobiographie d'une machine ktistèque" c'est tenté une expérience délirante. Souvent incompréhensible, et parfois amusante, le roman de R.A. Lafferty est un drôle d'objet à l'intrigue inexistante. Que l'on s'égarre et que l’incompréhension s'installe, je pense que c'est un dessein de l'auteur, comme un voeu de ce dernier de titiller le lecteur. Pourtant si des auteurs comme Boris Vian ont excellé dans ce genre d'exercice de l'absurde et de la dérision, j'avoue avoir été perdu en chemin par R.A. Lafferty. Si la plume de ce dernier est agréable et travaillée, jouant avec les mots et les sens, si j'ai vraiment aimé le livre sur une bonne moitié, passé les deux tiers du roman j'ai été largué, perdu et abandonné au bord de la route. Dommage.
Bref, j'ai l'impression d'être passé à côté du contenu qui pourrait se cacher derrière ce roman. Et pourtant je pense avoir vécu l'expérience du délire et de la déroute qu'offrait Lafferty avec ce roman. Sans doute est-ce là que réside tout le contenu de ce roman : l'expérience. Auteur de la New Wave des années 60-70, il était intéressant de dépoussiérer ce livre et le rendre à nouveau accessible. Mais attention amis lecteurs, sachez où vous mettez les pieds !
"Autobiographie d'une machine ktistèque" - R.A. Lafferty
Reviewed by Julien le Naufragé
on
mercredi, juillet 02, 2014
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