De Laurent Genefort, je dois bien avouer ne pas avoir encore lu grand chose. Juste "L'affaire du Rochile" chez ActuSF et le numéro spécial de Bifrost. Spécialiste des univers space opéras et planet opéras, Laurent Genefort offre une oeuvre qui semble riche en aventures exotiques, tout comme l'oeuvre de Jack Vance.
+++ La quatrième de couverture +++
Axelkahn est un ténor hors du commun, presque un dieu vivant. Ses interprétations des airs d'opéras les plus périlleux sont des instants volés à l'éternité. Tout cela grâce aux biopuces que lui ont implantées les mystérieux Yuweh. Jusqu'au jour où ces greffes tombent en panne, renvoyant Axelkahn à sa condition de simple mortel. Il ne lui reste plus qu'à tenter de retrouver un Yuweh, dont la légende raconte qu'il aurait disparu au coeur des Bulbes Griffith, gigantesque artefact spatial composé de stations reliées entre elles par des filins créant une inextricable toile d'araignée. Il forme donc une troupe de théâtre aussi hétéroclite qu'attachante et se lance en quête d'une hypothétique guérison. De l'aventure, la description d'un monde hors du commun et... du théâtre ! Rarement space opera n'aura si bien porté son nom.
++ Mon avis ++
Depuis ses 20 ans, Laurent Genefort écrit des romans. Essentiellement orientés space opéra de ce que j'en connais, l'auteur a néanmoins tenté quelques incursions dans la fantasy également. Mis à part son travail d'écrivain, il a également dirigé la très bonne collection "Les trésors de la SF" chez Bragelonne. Il est également détenteur d'un doctorat sur les livres-univers en science-fiction. Bref, Laurent Genefort est loin d'être le premier venu en science-fiction avec une quarantaine de romans à son actif, dont les plus connus sont peut-être issus de la série d'Omale récemment rééditée chez Lunes d'Encre en omnibus.
"Les opéras de l'espace" est à l'origine une dilogie parue en 1996 au Fleuve Noir, aujourd'hui rassemblée en un tome unique et disponible en version poche via Gallimard dans sa collection Folio SF. Malgré le titre, le livre n'a pas de lien direct avec "L'opéra de l'espace" de Jack Vance. Et pourtant, l'univers mis en place par Laurent Genefort est profondément vancéen. Prenons notre riste héros, un chanteur d'opéra déchu. Presqu'un dieu vivant tant ses capacités de chant sont uniques, voilà qu'un jour celles-ci déraillent. Il ne reste plus à Axelkhan qu'à tenter de retrouver les Yuwehs, ces êtres étranges qui lui ont donné cette capacité de chant. Sombrant dans la déchéance tout en continuant sa fuite en avant, Axelkhan voyagera dans l'espace jusqu'à l'intérieur des Bulbes Griffith, une sorte d'énorme artefact spatial à l'origine étrange et inconnue. Ces bulbes fonctionnant comme un entrelacs de stations spatiales qui hébergent tout un univers en son sein. Dans ce monde, on ne peut voyager d'une cité à l'autre, d'un bulbe à l'autre, que via un véhicule motorisé par un moteur au méthane suspendu à un filin, ceci conférant à l'ensemble du roman un côté très steampunk. Axelkhan, perdu dans ce monde, ce lancera dans sa quête du Yuweh qui pourrait "réparer" ses cordes vocales détuites. Une voie s'offrira à lui pour avancer : utiliser ses compétences pour créer une compagnie de théâtre. Aucune autre n'existe dans les Bulbes Griffith mais offrir de l'espoir et un échappatoire quelconque au peuple ne va pas sans irriter le pouvoir en place dans les cités visitées.
L'intérêt réside d'abord bien sur dans son processus aventureux et son décorum exotique. Ce monde constitué de bulbes semi-vivants ou survivent plusieurs cités reliées par des filins est assez dépaysant. J'ai trouvé que mis à part le contexte space opéra, les Bulbes Griffith avaient un côté très steampunk en fait. Par ailleurs, et ce qui est bien plus intéressant, utiliser une compagnie de théâtre comme vecteur d'aventure est bien pensé. Plutôt que de prendre des héros basiques, aventuriers de tous poils, Laurent Genefort va prendre un gros fat chanteur d'opéra, passablement imbu de sa personne, et le confronter à la déchéance et l'aventure. Axelkhan trouvera donc une nouvelle vie dans cette vie d'acteur avec sa compagnie. Toute cette histoire est finalement très agréable, intéressante et dépaysante. On pourra probablement se dire que la plupart des personnages sont peu développés étant un peu trop en retrait par rapport à Axelkhan, mais il faut prendre "Les opéras de l'espace" comme un bon roman d'aventure et ne pas y chercher plus, comme dans un roman de Jack Vance. Alors, ne boudez pas votre plaisir, on y passe un bon moment dans un monde totalement improbable et bien inventé.
"Les opéras de l'espace" - Laurent Genefort
Reviewed by Julien le Naufragé
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dimanche, avril 13, 2014
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Je n'ose croire que Laurent Genefort ne fasse pas référence au célèbre scientifique Axel Khan avec le nom de son héros ! ;)
RépondreSupprimerEn tout cas, ça a l'air dépaysant ! J'avoue honteusement ne pas avoir lu de romans de Laurent Genefort, alors que j'en ai pourtant sur ma PAL... Il faut que je m'y mette (du temps, du temps !).
@ Lorhkan : Je ne connaissais pas ce gars, honte sur moi.
RépondreSupprimerEt pour l'auteur, il faut absolument que je me plonge prochainement dans Omale, cela m'a donné envie. Tout comme j'ai aussi envie de lire du Jack Vance. Envie d'évasion.
L’univers a l’air extrêmement riche, je mets de suite ce livre dans ma wishlist, avec « Omale » du même auteur ;) Sinon, c’est bien la première fois que j’ai envie de lire une thèse doctarale, merci pour toutes ces infos (et l’article !).
RépondreSupprimer@ Escrocgriffe : Je lirais bien aussi la thèse ;-) Ca doit valoir le détour vu le sujet. De rien pour l'article, content s'il ta donné envie de découvrir l'auteur.
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