Comme beaucoup de gens, j'ai lu quelques livres de Pierre Bordage (bien plus d'une dizaine en fait). Et bien que je sois assez fan de sa production, je n'ai pas lu toutes ses premières productions dont "Abzalon" ici présent.
+++ La quatrième de couverture +++
Abzalon est un monstre, un tueur de femmes, qui purge sa peine dans le pénitencier de Doeq, Ellula, elle, est une jeune Kropte qu'on maire contre sa volonté, et dont les rêves sont troublés par d'étranges prémonitions... Comme des milliers d'autres, ils font partie sans le savoir d'un programme initié par l'église du Moncle : ils serviront de cobayes pour un voyage spatial de cent vingt ans à la recherche d'une planète habitable. Pris dans la tourmente politique d'un monde au bord de la rupture, contrôlés par des " mentalistes ", manipulés par l'église, Abzalon et Ellula sont le dernier espoir des hommes et des femmes embarqués de force dans les soutes de l'Estérion. Voici l'histoire de leur survie...
++ Mon avis ++
C'est lors d'une rencontre aux Imaginales l'année passée (2013) que j'ai fait l'achat de ce livre, une bonne occasion d'aller croiser l'auteur que j'apprécie beaucoup, tant pour son oeuvre que pour les thématiques abordées dans ses romans. Pierre Bordage est également un auteur que l'on ne présente plus, ou presque, tant sa production est impressionnante. Il touche ainsi la SF dans ses différents genres mais a également abordé d'autres mondes, tel le cinéma, au travers de la scénarisation.
"Abzalon" est un roman s'intégrant dans un dilogie suivie par "Orchéron". Ce premier tome, paru en 1998 chez l'Atalante, existe depuis 2002 en pochez chez J'ai Lu. Et moi j'attends 2014 pour enfin le lire, mais avec grand plaisir il faut bien l'avouer.
Replonger dans l'oeuvre de Pierre Bordage reste un plaisir pour moi, même si bien sur je ne suis pas à l'abri d'une déception ou l'autre. Les grandes thématiques de l'auteur sont connues : humanisme, mystique non religieuse, critique de l'ordre ecclésiastique, droit à la liberté, féminisme, etc. Au travers des ans, ces thèmes se croisent et se recroisent dans chacun de ses romans, invitant le lecteur d'abord à s'évader, à voyager, pour ensuite questionner et réfléchir, et moi j'aime ça. Partant du principe que je retrouverai cela, et que donc j'arrive en terrain connu (et sans surprises), je me plonge néanmoins dans son imaginaire et ressort en général comblé.
"Abzalon" démarre comme un planet opera pour finalement devenir un space opera. La planète de départ est proche de la destruction. La fin approchant, les dirigeants, dont la religion du Moncle et les mentalistes, décident d'envoyer un vaisseau colonisateur vers un autre monde. Pour ce faire, ils envoient de force les prisonniers de Doeq, la lie de la société, et les archaïques et très religieux Kroptes. Dans le vaisseau, chaque groupe est séparé de l'autre... mais pour combien de temps. Les prisonniers vont-ils continuer à accepter le joug imposé? Les femmes vont-elles continuer à supporter le poids de la tradition kropte? "Abzalon" s'orchestre au travers de différents personnages forts, mais retenons les deux principaux : Ellula et Abzalon. La première, de tradition kropte ne supporte plus le statu quo traditionnel qui lui est imposé en tant que femme. Le deuxième, monstrueux tueur en série, se révèle être autre chose qu'une pair de bras musculeux. Ces deux personnages permettront le rapprochement des deux communautés au départ opprimées sur leur planète. Mais l'équilibre se maintiendra-t-il? Et l'église du Moncle, que fait-il en coulisse? Est-ce que cette rencontre va à l'encontre de l'église monclale ou bien était-ce prévu? Qui dirige réellement le jeu?
Premier tome efficace et rythmé comme il se doit. Je retrouve ici tout le plaisir de lecture d'un roman de Bordage. Il y a l'évasion, l'envolée spatiale vers un nouveau monde et la question des libertés qui reste toujours prégnante. Bref, j'ai passé un bon moment dans un roman space opera comme je les aime. J'attends maintenant de lire la suite "Orchéron", avec l'arrivée sur un nouveau monde et de nouveaux personnages.
"Abzalon" - Pierre Bordage
Reviewed by Julien le Naufragé
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mercredi, avril 16, 2014
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Sans doute le diptyque que j'ai préféré de Bordage.
RépondreSupprimer@ Gromovar : Tu confirmes mon envie d'aller chercher la suite des mains de Bordage lors des Imaginales ;-)
RépondreSupprimerDu même avis que Gromovar. Je me souviens que j'avais eu du mal à le lâcher celui-là.
RépondreSupprimerPlus que cet ouvrage, qui n'est pas le premier de Pierre Bordage, je recommande le cycle des Guerriers du Silence, ou encore Wang. Ce sont là d'authentiques petites merveilles. Et c'est autrement plus attachant que cette saga spatiale que pour ma part, j'ai modérément appréciée.
RépondreSupprimerMr K est beaucoup plus SF que moi. Je n'en avais lu peut être que un ou 2 lorsqu'il m'a quasi obligé de lire celui ci. Il faut dire aussi que Bordage est en bonne place dans son top 10 de ses auteurs préférés.
RépondreSupprimerJ'ai donc sauté le pas avec ce même roman ci et .... ben j'ai adoré!!!
Je n'ai pas d'éléments de comparaison avec d'autres romans du même style mais ça m'a tenu en haleine de bout en bout.
Vraiment un chouette roman :)
@Bibliomanu :efficace le Bordage
RépondreSupprimer@inconnu : Wang fut mon premier Bordage. La claque, j'ai adoré et suis tombé sous le charme des écrits de l'auteur. Mais je n'ai pas encore lu les guerriers du silence.
@nelfe : lis encore du Bordage, il fait de bons romans dans différents genres.
Il faut que je le lise un jour, on me parle souvent de ce Bordage !
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