De retour de vacances, après quelques jours perdus dans la montagne vosgienne, je me lance enfin dans la chronique de cet ouvrage d'Alain Dartevelle, un livre déstabilisant.
++ La quatrième de couverture ++
Nous sommes à Infinity City, ville immémoriale préservée comme par magie des conflits permanents et désastres climatiques qui sévissent dans le reste du monde. À Infinity City, où coexistent vices et espoirs les plus fous, mâtinés de pas mal d’illusions. À Infinity, où des enfants servent de chair à plaisir ou de chair à canon. Où les hommes ont leur sexe pour bâton d’aveugle et où des femmes instrumentalisées confondent affects et sentiments. À Infinity, où la vie s’écoule comme si de rien n’était, même si s’y joue annuellement une vaste comédie qui a pour nom Fin de l’Histoire…
Avec ces huit histoires entrelacées sur le mode d’une composition musicale, Alain Dartevelle signe un livre qui tient du recueil et du roman, au fil duquel il nous fait vivre une de ces traversées dont il a le secret : celle des apparences.
+++ Mon avis +++
Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas encore Alain Dartevelle, il peut être intéressant de savoir que ce monsieur, belge de naissance, est un auteur qui a publié 10 romans et une centaine de nouvelles dont certains titres publiés chez des éditeurs comme Denoël, la collection SF de chez J'ai Lu et un tas de plus petits éditeurs. Certes ce n'est pas un auteur très connu, mais il reste un auteur qui a quelques ouvrages derrière lui, dont "Au nom du néant" et "Narconews" chroniqués en sur ce blog.
"Infinity City" est un ouvrage qui se classe entre le recueil de nouvelles et le fix up, quelque part à l'intersection. De ce que l'auteur m'en a livré, ces textes ne sont pas à proprement parlé des inédits, encore qu'ils aient été fortement retravaillés. Certains des textes ont été publié il y a quelques temps déjà dans des revues comme Bello ("Eaux troubles"), Phénix ("Petit chef") et même Fiction ("Un miracle moderne"). L'ensemble a été restructuré, des personnages renommés, afin de coller au décor d'Infinity City, ceci afin que tout puisse tenir ensemble dans une structure quasi romanesque. Le style a également entièrement été revu. On tient donc ici un livre qui dépoussière d'anciens textes et permet de rendre ceux-ci à nouveau disponible pour les lecteurs d'aujourd'hui. Ce travail est rendu possible grâce aux éditions de L'Âge d'Homme et sa collection Petite Belgique.
L'ouvrage paraîtra à certains un peu cher pour la quantité de pages : 14 euros pour 115 pages, mais dans une époque où les auteurs ont tendance à tirer à la ligne des ouvrages interminables, ce livre offre un bol d'air fort agréable. Pour ce qui est des histoires elles-même, on est bien loin du bol d'air car la teinte choisie est clairement le noir ! Par ailleurs, l'auteur possède un style travaillé, riche et parfois complexe. J'en veux pour preuve son prix de l'Académie royale de Belgique reçu pour son précédent ouvrage "Amours sanglantes". Mais cela renforce également la richesse de ce livre.
Au travers des différents textes, on sera amené à croiser certains personnages de manière récurrente. Depuis Régine de Massala la courtisane à Antonin l'enfant gâté en passant Stanley Lardini l'artiste ou encore le baron Clarence Drake. Bien d'autres encore sont croisés au fil des pages pour nous présenter un monde décadent observé et imaginé au travers de la plus cynique d'Alain Dartevelle. Infinity City est une ville protégée du monde, en attente de la "fin de l'Histoire", c'est un espace plein de vices et de perversité où tout est jeu des apparences auquel joue ses habitants. Infinity City se voit donc comme une caricature de nos espaces clos occidentaux, une citée de l'exagération sous forme de miroir déformé de notre vie actuelle. Mais chers lecteurs, ne chercher pas ici dans ce livre une histoire claire et net. On observe une tranche de vie des acteurs de ce livre et l'on suit nos personnages quelques temps pour les laisser à leurs avenirs incertains quelques pages plus loin. Cela déroutera certains lecteurs très certainement mais cela laisse le champ ouvert à l'étrangeté de cette ville infinie.
Bref "Dans la Ville infinie" est un roman étrange, sombre et particulier. S'il lorgne vers la science-fiction, il est surtout teinté de l'étrangeté du fantastique et de la plume travaillée de l'auteur. Un roman agréable mais qui ne fut peut-être pas celui que j'ai préféré de l'auteur, néanmoins un bon moment de lecture. Je remercie par ailleurs la confiance de l'auteur pour ce partenariat de lecture.
Bref "Dans la Ville infinie" est un roman étrange, sombre et particulier. S'il lorgne vers la science-fiction, il est surtout teinté de l'étrangeté du fantastique et de la plume travaillée de l'auteur. Un roman agréable mais qui ne fut peut-être pas celui que j'ai préféré de l'auteur, néanmoins un bon moment de lecture. Je remercie par ailleurs la confiance de l'auteur pour ce partenariat de lecture.
"Dans la ville infinie" - Alain Dartevelle
Reviewed by Julien le Naufragé
on
jeudi, août 22, 2013
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