"BIOS" - Robert Charles Wilson

Je crois que je peux me considérer comme assez fan des des écrits de Robert Charles Wilson...hé bien avec celui-ci j'ai été assez déçu en fait.

+++ La quatrième de couverture +++

Situé à quelques années-lumière de la Terre, Isis est un monde verdoyant à l'écosystème complexe. Un monde classé zone de biomenace de niveau 4. La moindre molécule de son biotope est capable de tuer un être humain au terme d'une terrifiante agonie. Et pourtant, Isis constitue la découverte la plus prometteuse de ce XXIIe siècle : berceau d'une vie fondamentalement différente, elle pourrait en miroir éclairer notre propre nature. Zoé Fisher a été conçue pour explorer Isis. Son organisme a été génétiquement optimisé pour s'adapter à l'environnement inhospitalier de cette planète ; sa personnalité patiemment construite autour de cette seule mission. Quels dangers imprévus Zoé affrontera-t-elle sur cette planète grandiose et meurtrière ? Devra-tille sacrifier son humanité pour en découvrir tous les secrets ? Dans la lignée de Solaris, de Stanislas Lem, BIOS nous invite à l'exploration vertigineuse d'un monde radicalement autre.


+++ Mon avis +++

Ce livre aurait pu être un très bon livre, il est d'ailleurs positivé par une très belle plume douée d'un certain rythme agréable mais néanmoins alourdie par un petit côté Hard SF et surtout un traitement un peu trop froid des personnages. Hé pourtant Robert Charles Wilson tenait ici un bon pitch. On est sur une planète lointaine, un monde inhospitalier, tellement inaccueillant qu'il faut un scaphandre complet pour s'y aventurer et que les hommes vivent dans des bulles comme s'ils vivaient au fond d'un océan. Ceci crée un huis clos qui tel un polar ou un thriller donne une atmosphère pesante et inquiétante assez réussie. Coupé du monde d'Isis par une barrière physique et coupé de la Terre par la distance, la colonie de scientifique est seule... D'un autre côté, quand l'humanité se présente, c'est pour mieux montrer la force des trusts, ces "familles" aristocratiques commerciales qui dirigent le monde et l'univers imposant leurs vues sur les recherches d'Isis.

J'ai assez apprécié de voir le jeu que l'auteur faisait de l'hypothèse Gaïa, cette idée controversée avancée par James Lovelock, comme quoi la Terre serait un vaste système physiologique dynamique et par extension que la Terre serait un être vivant global dont nous ne seriont que partie. Isis peut être vu comme ça dans de nombreuses réactions et l'homme, nouveau colonisateur, y est perçu comme un organisme étranger, un vulgaire miasme dont il faut se débarrasser. Ici l'homme n'est d'ailleurs pas un vainqueur mais un être vaincu, un organisme menacé.

Malheureusement, Robert Charles Wilson oscille constamment entre planet opera, polar et Hard SF sans vraiment faire prendre la sauce correctement. Sans doute la faute à ses personnages traités de manière un peu froide, même souvent trop superficielle bien loin de ce qu'il fait actuellement donc, et surtout cette lenteur qui certes ajoute une couche à l'atmosphère étouffante mais englue l'histoire dans des dédales inutiles. Et c'est bien dommage car ici on sent les prémices du futur Robert Charles Wilson, celui qui nous offrira le merveilleux "Spin" et "Les Chronolithes", sauf qu'ici cela ne marche pas aussi bien malgré un final assez réussi quoi que plutôt prévisible quand on a déjà lu des ouvrages de l'auteur. Enfin pour moi, ce final marche toujours aussi bien...

Bref, tant qu'à lire du Robert Charles Wilson autour lire les deux titres sus-nommés. "BIOS" reste pour moi plus anecdotique, moins intéressant sauf à qui voudrait découvrir plus en profondeur l'oeuvre de cet auteur.


+++ Mais encore +++



Et voici ma seizième participation pour le Summer Star Wars Challenge

Tous les billets de ce Challenge 2011 et du 2010 en suivant ce lien-ci.



+++ Le livre +++
  • Poche: 308 pages
  • Editeur : Gallimard (6 décembre 2001)
  • Collection : Folio
  • Illustration : Alain Brion
  • Traduction : Gilles Goullet
"BIOS" - Robert Charles Wilson "BIOS" - Robert Charles Wilson Reviewed by Julien le Naufragé on jeudi, septembre 15, 2011 Rating: 5

10 commentaires:

  1. L'intrigue, du moins le personnage de Zoé Fisher, me rappelle grandement le propos de "Homme Plus", un étonnant et très émouvant roman de Fredric Pohl.

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  2. @ Marcel Trucmuche : Je n'ai pas encore lu de Frederic Pohl, ou peut-être dans un recueil de nouvelles ou l'autre... Mais je ne connais pas le titre que tu mentionne.

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  3. Je ne sais pas s'il a été réédité depuis son édition en Livre de Poche; l'histoire est celle d'un homme qu'on modifie pour pouvoir partir en expédition sur Jupiter (crois-je me rappeler), sans possibilité de retour en arrière. Pohl décrit très bien les mouvement de l'âme, les doutes et les espoirs que ressent son héros.

    De façon générale, l'écriture de Pohl est très agréable, ses sujets sont toujours assez politiques et sarcastiques, ce qui tranche souvent avec le reste de la littérature américaine de son époque (les années 50-60).

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  4. @ MArcel Trucmuche : Dis-moi tu as la mauvaise qualité de me tenter avec des ouvrages qui me semblent foutrement intéressant. C'est assez intéressant comme pitch et comme je ne connais pas encore Pohl, cela pourrait être une occasion... En tout cas je garde cela en tête. Merci! Et puis j'aime bien les livres qui ont un fond politique...

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  5. Pohl est surtout connu pour "Planête à Gogos" et son cycle de "La grande porte", mais quelques introuvables sont vraiment bons ("L'ère du satisfacteur" par exemple, où Pohl décrit tout à fait ce que nous vivons avec les téléphones portables de nos jours... ; "L'ultime fléau", un véritable cauchemar doublé d'une excursion dans la transgression d'un tabou inouï jusqu'alors...)

    Bon, OK, j'arrête de te tenter (hihi)

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  6. @ Marcel trucmuche : Ok, ça je note, et ça aussi, ha oui, prendre une nouvelle feuille y'a déjà plus de place sur celle-ci... hé ça je note aussi, bien bien.
    Bon grâce à toi, je vais pouvoir compléter mes lectures de classiques SFFF. Bon va falloir après un jour que je monte à Bruxelles trouver tout cela... ;-) Tu es un vil tentateur. Tu seras pas bouquiniste au passage? :-)

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  7. hihi ! Non. Heureusement pour moi, je ne pourrai jamais vendre mon fond de commerce...
    Par contre, j'écume les bouquinistes parisiens depuis des lustres. Ca fait maintenant deux ans que j'ai préparé - faute de place - des cartons de livres à revendre depuis mon dernier déménagement, et je n'arrive toujours pas à m'y résoudre. C'est terrible comme on s'attache à ces petites bêtes-là...

    Toi, par contre, en Belgique, tu dois trouver un max de Marabout, non ? J'adore cette collection. Les Jean Ray, les Thomas Owen, les Ewers, "Le roi de jaune vêtu"... aahhhhh !!!!

    Désolé de toutes ces tentations. La SF, c'est comme le vélo, ça s'oublie pas !

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  8. @ Marcel Trucmuche : C'est clair qu'on s'attache aux livres, qu'on ne veut pas les abandonner comme des pauvres animaux sur le bord d'une route. Ils ont une histoire, la leur et celle qu'on veut bien leur donner.
    Par contre des Marabout, pas si souvent que cela finalement. Je me suis offert un Thomas Owen il y'a peu, car il est temps que je découvre cela. Jean Ray, si j'ai déjà lu, je n'ai pas encore ouvert "Malpertuis"... Je sais je sais...
    Mais là j'ose plus trop faire le tour des libraires parce qu'une bonne bibliothèque de non-lus m'attendent déjà, de la SF, de la fantasy, du fantastique, du polar, de la littérature classique, même de la philo et de la littérature blanche. Bref de tous les genres en fonctions des gouts du moment! ;-)

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