Deuxième lecture du Défi Robert Heinlein et deuxième plaisir! Je crois que je suis seulement occupé à découvrir avec plaisir l'œuvre de Robert Heinlein ! Merci à Guillaume44 pour son challenge qui m'aura fait redécouvrir un bien chouette auteur de SF.
++ La quatrième de couverture ++
" Par conséquent... je propose que nous construisions une fusée interplanétaire et que nous l'envoyions sur la Lune ! "
Dixon rompit le silence. " Delos, vous déraillez ! Vous venez de dire que ce n'était plus possible. Maintenant, vous parlez de construire une fusée. Je n'ai pas dit que c'était impossible, mais que nous avions laissé filer notre meilleure chance. L'heure est aux voyages interplanétaires. Chaque jour, ce globe devient un peu plus surpeuplé. Notre race va se frayer un chemin vers les planètes ; et si on possède ne serait-ce que le sens de l'initiative que Dieu a alloué à l'huître, on va l'y aider ! " " Immense classique de la littérature de science-fiction, le cycle Histoire dit futur, dont les romans et les nouvelles dressent un panorama complet de l'avenir de l'humanité, figure parmi les plus grandes fresques du genre avec Fondation ou Les Seigneurs de l'Instrumentalité de Cordwainer Smith.
+++ Mon avis +++
Après la lecture de "L'âge des étoiles", c'est avec plaisir que je me suis plongé sur ce livre-ci. Un livre enveloppé par une belle couverture de Sparth qui représente assez bien l'ambition spatiale de Robert Heinlein, le tout dans la très belle collection Folio SF. Tout s'annonçait bien et le plaisir fut au rendez-vous!
"L"histoire du futur" de Robert Heinlein fait partie de ces grandes œuvres anticipatives de la SF. Comme Cordwainer Smith et "Les Seigneurs de l'Instrumentalité", Heinlein s'ingénie à décrire un futur possible. Pas le futur tel qu'il sera, ni tel qu'il devrait être, mais celui qu'il s'imagine possible pour l'homme et ses grandes visions de pionniers. Sous le nom de "Histoire du futur" se regroupent une série de nouvelles écrites par l'auteur entre 1940 et 1951, textes qui furent publiés dans Astounding Science-Fiction, des textes qui marquent le style Age d'Or de la SF étasunienne.
Le livre s'ouvre sur "Ligne de vie", un texte de pure SF où un homme a réussi à créer une machine qui peut prédire la date de votre mort. S'y retrouve tout un tas de questions sociétales: est-ce que ce savant dit la vérité, est-ce que ce savoir nous est utile, quelles retombées économiques cela amène, etc. Bref, sur une simple idée SF, Heinlein nous amène plusieurs questions où conservatisme et progrès scientifique se percutent. Une sympathique nouvelle de la grande époque, comme je les aime!
Le deuxième texte s'intitule "Les routes doivent rouler". On est dans le futur bien sur et la crise du pétrole a fait son œuvre. Il n'y a plus de voiture individuelle et les autoroutes sont remplacées par des kilomètres de tapis roulant à différentes vitesses et alimentés par l'énergie solaire. Un vieux rêve SF que ces tapis roulant d'ailleurs... Mais voilà qu'une révolte des techniciens de maintenance éclate, et que les bandes s'arrêtent de rouler. Avec elle, c'est le pays qui se paralyse, l'économie qui s'écroule, des hommes qui se font tués par accidents, etc. Quand ceux d'en bas s'insurgent c'est ceux du haut qui s'arrêtent. Mais est-ce que tout est beau dans la lutte prolétaire ici présente? N'y aurait-il pas un peu de manipulation dans tout cela? Ne sommes-nous pas toujours l'exploité de quelqu'un d'autre? En tout cas, il y'a semble-t-il un parallèle à faire avec l'histoire des luttes sociales étasunienne d'après Guillaume44. Son avis, très riche et complet, est d'ailleurs à lire!
On continue avec "Il arrive que ça saute". Un titre percutant qui approche une fois de plus les contraintes de l'évolution technologique. Ici il est sujet de l'énergie atomique et du risque que cela puisse sauter. Ici, on parle de pile atomique, projet encore plus puissant qu'une centrale atomique de prime abord. Un projet à l'énergie incroyable mais au risque immense qui apporte son lot de tensions aux hommes en charge de cette pile. Soumis à observation constante, ils sont de plus en plus tendus allant parfois jusqu'à la dépression. La solution? Plus folle que toute : envoyer la pile en orbite afin de minimiser les risque pour la Terre tout en continuant à profiter de son énergie. Ici Heinlein joue sur la peur, les risques et la surveillance aliénante, offrant une nouvelle tout en réflexion n'apportant aucune solution concrète mais où reste juste la tension.
"L'homme qui vendit la Lune" est le texte qui donne le nom propre à ce tome 1 de "L'histoire du future". Notre héro est Hariman, entrepreneur hors pair qui n'a qu'une idée en tête : la Lune. Le monde ne lui suffit pas, l'espace sera son nouvel univers! Notre personnage rêve d'aller sur la Lune et d'y fonder la première colonie lunaire. Mais pour y aller il faut de l'argent, beaucoup d'argent! Et pour ça Hariman, en bon entrepreneur qui n'a peur de rien et qui ne recule devant aucun sacrifices, fera tout pour avoir et obtenir sa montagne de capitaux pour arriver sur la Lune. Le rêve de la conquête spatiale de Heinlein se concrétise à travers cette nouvelle où au travers d'un personnage presque douteux, tant son rêve exorbitant le pousse vers un capitalisme hasardeux et agressif, mais qui cristallise tout le rêve pionnier américain. Un sentiment qui se retrouvait déjà dans le livre "L'âge des étoiles" que j'ai lu précédemment. Mais l'idée de Heinlein ne semble pas être l'éloge d'un libre capitalisme, lui-même ayant été militant de gauche aux USA, mais plutôt l'éloge de ces grands hommes, ces grands visionnaires, qui avec l'argent et la liberté ont fait avancer le rêve américain de la conquête de l'Ouest, le rêve pionnier ici transposé vers les étoiles.
Sympathique nouvelle, mais un personnage peut-être trop "entrepreneur" pour moi!
On termine sur une brève nouvelle intitulée "Dalila et l'homme de l'espace" où Heinlein se fait le défenseur de l'égalité des sexes. Notre personnage féminin débarquant un jour dans la première station orbitale, monde entièrement masculin, où au travers de son franc parlé et de son savoir-faire, elle s'imposera et invitera la parité au sein de la station.
"L"histoire du futur" de Robert Heinlein fait partie de ces grandes œuvres anticipatives de la SF. Comme Cordwainer Smith et "Les Seigneurs de l'Instrumentalité", Heinlein s'ingénie à décrire un futur possible. Pas le futur tel qu'il sera, ni tel qu'il devrait être, mais celui qu'il s'imagine possible pour l'homme et ses grandes visions de pionniers. Sous le nom de "Histoire du futur" se regroupent une série de nouvelles écrites par l'auteur entre 1940 et 1951, textes qui furent publiés dans Astounding Science-Fiction, des textes qui marquent le style Age d'Or de la SF étasunienne.
Le livre s'ouvre sur "Ligne de vie", un texte de pure SF où un homme a réussi à créer une machine qui peut prédire la date de votre mort. S'y retrouve tout un tas de questions sociétales: est-ce que ce savant dit la vérité, est-ce que ce savoir nous est utile, quelles retombées économiques cela amène, etc. Bref, sur une simple idée SF, Heinlein nous amène plusieurs questions où conservatisme et progrès scientifique se percutent. Une sympathique nouvelle de la grande époque, comme je les aime!
Le deuxième texte s'intitule "Les routes doivent rouler". On est dans le futur bien sur et la crise du pétrole a fait son œuvre. Il n'y a plus de voiture individuelle et les autoroutes sont remplacées par des kilomètres de tapis roulant à différentes vitesses et alimentés par l'énergie solaire. Un vieux rêve SF que ces tapis roulant d'ailleurs... Mais voilà qu'une révolte des techniciens de maintenance éclate, et que les bandes s'arrêtent de rouler. Avec elle, c'est le pays qui se paralyse, l'économie qui s'écroule, des hommes qui se font tués par accidents, etc. Quand ceux d'en bas s'insurgent c'est ceux du haut qui s'arrêtent. Mais est-ce que tout est beau dans la lutte prolétaire ici présente? N'y aurait-il pas un peu de manipulation dans tout cela? Ne sommes-nous pas toujours l'exploité de quelqu'un d'autre? En tout cas, il y'a semble-t-il un parallèle à faire avec l'histoire des luttes sociales étasunienne d'après Guillaume44. Son avis, très riche et complet, est d'ailleurs à lire!
On continue avec "Il arrive que ça saute". Un titre percutant qui approche une fois de plus les contraintes de l'évolution technologique. Ici il est sujet de l'énergie atomique et du risque que cela puisse sauter. Ici, on parle de pile atomique, projet encore plus puissant qu'une centrale atomique de prime abord. Un projet à l'énergie incroyable mais au risque immense qui apporte son lot de tensions aux hommes en charge de cette pile. Soumis à observation constante, ils sont de plus en plus tendus allant parfois jusqu'à la dépression. La solution? Plus folle que toute : envoyer la pile en orbite afin de minimiser les risque pour la Terre tout en continuant à profiter de son énergie. Ici Heinlein joue sur la peur, les risques et la surveillance aliénante, offrant une nouvelle tout en réflexion n'apportant aucune solution concrète mais où reste juste la tension.
"L'homme qui vendit la Lune" est le texte qui donne le nom propre à ce tome 1 de "L'histoire du future". Notre héro est Hariman, entrepreneur hors pair qui n'a qu'une idée en tête : la Lune. Le monde ne lui suffit pas, l'espace sera son nouvel univers! Notre personnage rêve d'aller sur la Lune et d'y fonder la première colonie lunaire. Mais pour y aller il faut de l'argent, beaucoup d'argent! Et pour ça Hariman, en bon entrepreneur qui n'a peur de rien et qui ne recule devant aucun sacrifices, fera tout pour avoir et obtenir sa montagne de capitaux pour arriver sur la Lune. Le rêve de la conquête spatiale de Heinlein se concrétise à travers cette nouvelle où au travers d'un personnage presque douteux, tant son rêve exorbitant le pousse vers un capitalisme hasardeux et agressif, mais qui cristallise tout le rêve pionnier américain. Un sentiment qui se retrouvait déjà dans le livre "L'âge des étoiles" que j'ai lu précédemment. Mais l'idée de Heinlein ne semble pas être l'éloge d'un libre capitalisme, lui-même ayant été militant de gauche aux USA, mais plutôt l'éloge de ces grands hommes, ces grands visionnaires, qui avec l'argent et la liberté ont fait avancer le rêve américain de la conquête de l'Ouest, le rêve pionnier ici transposé vers les étoiles.
Sympathique nouvelle, mais un personnage peut-être trop "entrepreneur" pour moi!
On termine sur une brève nouvelle intitulée "Dalila et l'homme de l'espace" où Heinlein se fait le défenseur de l'égalité des sexes. Notre personnage féminin débarquant un jour dans la première station orbitale, monde entièrement masculin, où au travers de son franc parlé et de son savoir-faire, elle s'imposera et invitera la parité au sein de la station.
Premier recueil qui continue avec trois autres tomes que j'espère lire prochainement. Un livre que j'ai vraiment bien aimé et un style très Golden Age que j'ai pris beaucoup de plaisir à redécouvrir. Un livre à conseiller donc, malgré ma chronique dont je ne suis pas très satisfait. Et un classique indéniable de la SF!
+++ Mais encore +++
Je remercie Guillaume44, du blog "Traqueur Stellaire", pour son Défi Robert Heinlein qui fut un vrais plaisir mais aurait pu l'être plus si je m'y étais lancé plus tôt! Je me ratrapperai si je lance mon challenge sur l'âge d'or de la SF ?!
Je m'étais engagé pour un livre, j'en aurai lu 2... Même si la deuxième chronique arrive un peu tard.
Le Défi Robert Heinlein sur "Naufragés Volontaires".
Les autres chroniques de Robert Heinlein sur "Naufragés Volontaires".
A lire absolument, le très complet article de Guillaume44 sur ce livre !
Il ne me reste plus qu'à continuer à découvrir son œuvre!
+++ Le livre +++
- Poche: 378 pages
- Editeur : Editions Gallimard (7 avril 2005)
- Collection : Folio SF
- Traduction : Pierre Billon et Jean-Pierre Dumoulin, revue et complétée par Pierre-Paul Durastanti
- Illustration : Sparth
"Histoire du futur, 1" de Robert Heinlein
Reviewed by Julien le Naufragé
on
jeudi, avril 14, 2011
Rating:
Eh bien voilà un beau billet ! Si tu lances ce défi SF américaine et age d'or tu auras de quoi continuer avec cet auteur ;)
RépondreSupprimerRien à faire, je ne garde de souvenir que de la nouvelle sur le trottoir roulant...
RépondreSupprimerJe retenterai bien une nouvelle lecture si ma PAL n'était pas aussi imposante, vos chroniques me frustrent... :)
Ma nouvelle préférée était la pile atomique, j'ai adoré la réflexion sur la tension ingérable que cela entraîne sur les techniciens qui travaillent auprès d'elle. Et toi ?
RépondreSupprimerJ'avais publié ma critique y'a un ptit moment : http://chezlaventurierdesreves.over-blog.com/article-heinlein-histoire-du-futur-tome-i-61859621.html
Faut que je le trouve en numérique.
RépondreSupprimerPfu, plus je lis, plus j'ai de livre à lire.
RépondreSupprimerPerso, je commence à me tâter à me lancer aussi dans cette âge d'or.
@ Guillaume44 : Je compte bien lire la suite de cette Histoire du Futur, mais j'ai aussi Révolte sur la Lune sous le coude! ;-)
RépondreSupprimer@ Efelle : Comme Lael, je garde plus de souvenir de "Il arrive que ça saute".
@ Lael : Je crois que l'on a la même préférence de texte pour ce recueil! ;-)
Vai aller jeter un oeil sur ton avis.
@ Gromovar : Il existe en numérique? En V.O. alors?
@ Thom : Hehehe on est bien d'accord, et plus la pile de livres en attente grossit. Il y'a de chouettes auteurs dans cet âge d'or!
Révolte sur la Lune est très bien, quoique difficile d'approche, et pas super bien traduit. C'est l'un des livres les plus politiques d'Heinlein.
RépondreSupprimer@ Guillaume44 : Je l'avais trouvé d'occasion, donc je me suis dit "pourquoi pas"? Mais je me suis bien dit que la traduction ne devait pas être au top, ce qui souvent me fait hésiter à acheter de vieilles éditions de SF. Cela dit, je crois que sa traduction n'a pas été revue. Il faudrait vérifier sur Noosfere.
RépondreSupprimerTiens ta description de la 1è nouvelle me fait un peu penser à Machine of Death (http://machineofdeath.net/about). Même principe, sauf que là la machine t'annonce la façon dont tu vas mourir, pas la date.
RépondreSupprimer@ Maëlig : Je ne connaissais pas Machine Of Death, c'est plutôt flippant! ;-)
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