Si déjà "Desolation road" m'avait convaincu que Ian McDonald était un excellent auteur, sachez que ce roman confirme cet excellent point de vue. Il ne me reste plus qu'à continuer la découverte de son œuvre. Et vous à découvrir Ian McDonald si ce n'est déjà fait.
++ La quatrième de couverture ++
Emily Desmond, Jessica Caldwell, Enye MacColl, trois générations de femmes irlandaises, folles pour certains, sorcières pour d'autres. La première fréquente les lutins du bois de Bridestone quand son père, astronome, essaie de communiquer avec des extraterrestres qu'il imagine embarqués sur une comète. La seconde, jeune Dublinoise mythomane, se réfugie dans ses mensonges parce que la vérité est sans doute trop dure à supporter. Quant à Enye MacColl, katana à la main, elle mène un combat secret contre des monstres venus d'on ne sait où.
Creusant la même veine, âpre et magique, que La Forêt des Mythagos de Robert Holdstock, Roi du matin, reine du jour nous convie à un incroyable voyage dans l'histoire et la mythologie irlandaises.
Creusant la même veine, âpre et magique, que La Forêt des Mythagos de Robert Holdstock, Roi du matin, reine du jour nous convie à un incroyable voyage dans l'histoire et la mythologie irlandaises.
+++ Mon avis +++
Trois personnages, trois générations et trois histoires.
La première, intitulée "Craigdarragh", est celle d'Emily Desmond et nous plonge dans une certaine féerie : celle de l'Irlande du début du 20ème siècle. Le récit se découpe en deux partie, l'un sous forme du journal intime d'Emily, l'autre sous forme épistolaire offrant la vision de son père. J'aime beaucoup ce type d'écriture, c'est un style auquel j’accroche bien depuis que j'ai lu "Dracula" de Bram Stocker. Mais là s'arrête la comparaison. Les points de vue se succèdent et l'on découvre ainsi Emily, plongée dans son univers personnel, délaissée par son père qui n'a que le regard braqué vers les étoiles et sa mère plongée dans la poésie. La jeune Desmond s'enferme petit à petit dans un univers peuplé d'êtres féeriques sortis des mythologies irlandaises. Prenant corps, ceux-ci arrivent jusqu'à apparaître sur des photos. Mais ces apparitions ont une explication psycho-scientifique ces créations, ces êtres, prennent naissance par le subconscient d'Emily. En cela, Ian McDonald rejoint Robert Holdstock avec sa "Forêt des Mythagos" et immerge son récit dans une douce poésie qui nous promène entre fantasy et fantastique.
La deuxième partie, "Le front des mythes", nous fait changer de période et nous fait suivre Jessica Caldwell. Nous voilà en 1930 et l'Irlande sort d'une guerre civile mais le combat de l'IRA continue. De son côté, Jessica vit son mensonge à fond en mythomane patentée plutôt que d'affronter la réalité et le souvenir douloureux. De ce récit, le fantastique prend clairement le dessus sur la partie fantasy.
La troisième, "Shekinah", est la partie contemporaine du récit. Toujours en Irlande, mais cette fois en 1990, et on suivra la jeune Enye MacColl. En femme moderne, elle est équipée d'un katana et d'un PDA pour se lancer dans la lutte contre les monstres issu du Mygmus. Je dois bien avoué que le côté katana et PDA connecté pour lutter contre ces monstres m'a un peu dérouté. J'avais peur de tomber dans une partie un peu guerrière ridicule à la Buffy, usage consacré du katana oblige, mais je dois bien avoué que Ian McDonald s'en sort bien et m'a pris à contre-pied là où j'attendais quelque chose de plus cliché. Bref un bon passage finalement.
Au final de ces trois récits, l'auteur réussit à créer un truc cohérent et trois personnages attachants. Récits délicatement construits, subtilement amenés, il nous éblouit par une construction risquée mais adroitement dirigée. La langue riche, savoureuse et pleine d'adjectifs pour décrire une chose de manière délicate. Tout comme dans "Desolation Road", McDonald part dans une spirale de phrases, de mots et d'images, soit pour mieux illustrer son propos, soit pour nous éblouir dans un kaléidoscope d'images et nous emporter das une spirale dingue assez enivrante. Son style est hypnotique, prenant et éblouissant. D'une partie à l'autre du roman, le style change, évolue en fonction des périodes choisies et des personnages utilisés. Imprégné de légendes et d'imaginaire irlandais, "Roi du matin, reine du jour" est un roman baigné de magie. Pas celles des boules de feu et des dragons mais celle de l'esprit, de celui qui est assez puissant pour que son esprit crée la matière à partir de l'imagination. Ce Mygmus qui peut matérialiser la légende à partir du fantasme imaginaire humain. En cela, et la quatrième de couverture n'a pas tort, Ian McDonald creuse le même sillon que Robert Holdstock avec "La forêt des Mythagos".
Avec ce troisième roman, l'auteur anglais prouve une fois de plus oh combien il est bon, affirmant sa place d'auteur à suivre. Une chose est sure, ce n'est que ma deuxième lecture de l'auteur mais là, déjà, je deviens fan!
+++ Le livre +++
Version poche
- Poche: 608 pages
- Editeur : Folio (30 août 2012)
- Collection : Folio SF
- Traduction : Jean-Pierre Pugi
- Broché: 490 pages
- Editeur : Editions Denoël (22 janvier 2009)
- Collection : Lunes d'encre
- Traduction : Jean-Pierre Pugi
"Roi du matin, reine du jour" - Ian McDonald
Reviewed by Julien le Naufragé
on
mercredi, novembre 28, 2012
Rating:
Excellent même...
RépondreSupprimerCelui-là, il est dans mes top-priorités !
RépondreSupprimer@ Efelle : Merveilleuse lecture. On est bien d'accord!
RépondreSupprimer@ Lorhkan : Fonce, c'est de la bonne est saine lecture.
Bon je vais vraiment faire en sorte que Papa Noël l'amène dans sa hotte celui-là, il me fait très envie :D
RépondreSupprimer@ Vert : Alors tant qu'à recevoir en cadeau, opte pour la version Lunes d'Encre. Encore que l'illustration sur le Folio est superbe aussi.
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