"Seul dans le noir" de Paul Auster

Cela faisait un moment que je n'avais plus lu un livre de Paul Auster, alors c'est avec un plaisir certain que je me suis plongé dans ce livre que j'ai rapidement dévoré.


+++ La quatrième de couverture +++

"Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m'efforçant de venir à bout d'une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain." Ainsi commence le récit d'August Brill, critique littéraire à la retraite, qui, contraint à l'immobilité par un accident de voiture, s'est installé dans le Vermont, chez sa fille Miriam, laquelle ne parvient pas à guérir de la blessure que lui a infligée un divorce pourtant déjà vieux de cinq ans, et qui vient de recueillir sa propre fille, Katya, anéantie par la mort en Irak, dans des conditions atroces, d'un jeune homme avec lequel elle avait rompu, précipitant ainsi, croit-elle, le départ de ce dernier pour Bagdad... Pour échapper aux inquiétudes du présent et au poids des souvenirs, peu glorieux, qui l'assaillent dans cette maison des âmes en peine, Brill se réfugie dans des fictions diverses dont il agrémente ses innombrables insomnies. Cette nuit-là, il met en scène un monde parallèle où le 11 Septembre n'aurait pas eu lieu et où l'Amérique ne serait pas en guerre contre l'Irak mais en proie à une impitoyable guerre civile. Or, tandis que la nuit avance, imagination et réalité en viennent peu à peu à s'interpénétrer comme pour se lire et se dire l'une l'autre, pour interroger la responsabilité de l'individu vis-à-vis de sa propre existence comme vis-à-vis de l'Histoire. En plaçant ici la guerre à l'origine d'une perturbation capable d'inventer la "catastrophe" d'une fiction qui abolit les lois de la causalité, Paul Auster établit, dans cette puissante allégorie, un lien entre les désarrois de la conscience américaine contemporaine et l'infatigable et fécond questionnement qu'il poursuit quant à l'étrangeté des chemins qu'emprunte, pour advenir, l'invention romanesque.


+++ Mon avis +++

C'est donc avec plaisir que je me suis replongé et noyé dans l'écriture de Paul Auster. Et ce avec d'autant plus d'intérêt que ce livre était un bouquin qui m'attirait bien lors de sa sortie en 2009 chez Actes Sud et qui profitait d'une très belle couverture d'un beau rouge flash. Un titre qui devrait être sorti en format poche dans la collection Babel du même éditeur. Enfin, cela ne saurait tarder je pense.

Livre étrange d'aventures croisées. Récit onirique d'un coté qui nous conte l'aventure de Brick dans une Amérique uchronique (le mot est lâché! voir ce billet pour une définition) où le 11 septembre n'a jamais eu lieu et où les USA ne sont pas en guerre contre l'Irak mais contre elle-même. Une guerre civile a éclaté en raison de la prise d'indépendance d'une partie de cet amas d'états que l'on nomme grossière l'Amérique. Et Brick se retrouve un jour dans un trou, il ne sait d'ailleurs pas comment il est arrivé là. Mais à peine l'a-t-on aidé à sortir de ce lieu, qu'on lui confie la mission de tuer un personnage : un type qui quelque part rêve tout ce qu'il se passe et qui s'il est éliminé stopperait sans doute toute cette guerre étrange et injuste.

En parallèle, on suit August Brill, critique littéraire retraité et coincé dans son lit à cause d'une jambe hors d'usage. Il vit avec sa fille, qui essaye de digéré son divorce, et sa petite fille, qui essaye de digéré le meurtre de son ex-petit ami, et lui ressasse son passé, l'amour de sa vie et bien d'autres choses encore. Et durant cette nuit étrange, cette nuit noire et insomniaque, Brill va rêver le personnage et l'aventure de Brick. Il va repenser à sa propre vie, se questionner, repenser à sa famille, discuter avec sa petite fille, et d'autres choses encore.

Une fois de plus, je me suis laissé emporter par la plume, faussement simple, de Paul Auster. Cet auteur américain arrive à créer des personnage toujours attachant avec ce petit quelque chose de hors du commun qui fait que l'on veut tout savoir. De son uchronie onirique glissée dans l'histoire de cette famille, Paul Auster nous offre une fiction dans la fiction qui n'est pas sans rapeller les délires littéraires de Philip K. Dick. Il nous offre ici une ambiance qui n'est pas sans rapeller non plus son livre "Dans le scriptorium". Mais cependant, même si j'ai lu le livre rapidement et avec un réel plaisir, dégustant son écriture avec un bonheur retrouvé , celui-ci ne restera peut-être pas son meilleur roman. Celà dit, si le livre sort en format poche chez Babel, n'hésitez tout de même pas à (re)découvrir Paul Auster.


+++ Mais encore +++

Les autres livres de Paul Auster sur ce blog
Le site des éditions Actes Sud


Deuxième lecture donc pour le Winter Time Travel Challenge, défi littéraire qui a pour thème l'uchronie.

Mon billet de présentation
Les autres billets de ce Challenge
Le billet du RSF blog qui a lancé ce Challenge
L'uchronique c'est quoi? Allez voir sur Wikipedia



+++ Le livre +++
  • Broché: 324 pages
  • Editeur : Actes Sud (5 janvier 2009)
  • Collection : Romans, Nouvelle
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"Seul dans le noir" de Paul Auster "Seul dans le noir" de Paul Auster Reviewed by Julien le Naufragé on jeudi, décembre 30, 2010 Rating: 5

9 commentaires:

  1. Contente que tu es aimé aussi, Paul Auster est vraiment un maître du genre et sa plume est toujours aussi efficace.

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  2. C'est clairement toujours aussi plaisant que de lire un de ses livres! On est d'accord! ;-)

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  3. Je n'ai pas encore lu Paul Auster et ce livre m'a l'air une bonne initiation à son univers. Merci de me l'avoir fait découvrir !

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  4. Ni trop long, ni trop court. Peut-être une bonne initiation. Mais toute son oeuvre vaut le détour!

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  5. Ca m'a l'air vachement bien. Je le note.

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  6. Je n'ai jamais lu du Paul Auster (mais j'ai vu un de ses films), mais mon amie, oui. Quand j'ai vu que tu chroniquais l'un de ses livres, je me suis précipité vers ma bibliothèque, pensant trouver ce titre. Et non, tant pis. Bonne critique en tout cas !

    A.C.

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  7. @ Pitivier : Vas-y fonce Pitivier, c'est de la très bonne littérature!

    @ A.C. de Haenne : je te conseillerais bien d'autres de ses livres, mais je ne sais pas ce qu'il y'a dans ta bibliothèque. Mais je ne me rappelle pas avoir été déçu par un de ses bouquins. J'ai d'ailleurs prévu d'en sortir d'autre de lui de ma PàL en 2011.

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  8. Bon je vais devoir lire un autre Paul Auster alors, malgré ma semi-deception de la trilogie New-Yorkaise.

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  9. @ Kactusss : Tu en attendais surement trop. On fait beaucoup de foin autour de l'auteur, c'est d'ailleurs mérité à mon sens, mais souvent on en attend trop alors. Je l'avais découvert dans mon souvenir un peu sur un conseil d'un ex-collègue, une belle découverte pour moi et toujours un plaisir d'y retourner.

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