"Narcose" était ma première découverte de l'univers décalé et délirant de Jacques Barbéri. Retour dans ce triptyque de "Narcose" avec le deuxième volet "La mémoire du crime" que j'ai trouvé encore meilleur.
L'histoire de "La mémoire du crime"
Qui a tué Pricilla Rosetawer »? Harry Botkine est un artiste consacré, un as du rodéométathrombix, des concerts en perfusion collective. Lorsqu’il reçoit le corps de son amie, momifié dans un cocon en soie d’araignée, il est déjà trop tard. Quant au message accompagnant le crime, délivré par une grenade de pollen métabolique, il est au-delà de l’obscur, jouant « toutes les couleurs du noir ».
À une vitesse hallucinée, passant entre les mains, les bouches et les symbiotes sexuels de femmes voraces et volup-tueuses, Harry remonte le fil. Ou n’est-ce pas plutôt qu’il s’englue dans la toile tendue par le meurtrier »? Narcose. Psychose »? Harry Botkine n’est-il pas le premier suspect »? Ce n’est qu’au bout d’un voyage d’un érotisme torride et angoissant, en ayant « acquis, comme les rêveurs, le don de se voir agir » qu’Harry touchera au cœur de la psychomachination.
(quatrième de couverture issue des éditions La Volte)
Mon avis sur "La mémoire du crime"
Si "Narcose" était un roman totalement délirant, un polar futuriste écrit par un Lewis Caroll ayant piqué la came de P.K. Dick, aidé dans ses délires d'écriture par Terry Gilliam, je dois avouer que "La mémoire du crime" me semble plus accessible et moins délirant.
Pourtant, Jacques Barbéri continue dans le même univers complètement zarbi où les hommes et les femmes peuvent se greffer au corps, à l'aide de plasti-pressions, des extensions étranges d'origines animales. Sans oublier cette art étrange qui mène le public sous perfusion à l'orgasme collectif...
Toujours à cheval entre le polar hard-boiled et le roman de SF, Jacques Barbéri nous emmène dans une nouvelle enquête avec "La mémoire du crime". Harry Botkine arrivera-t-il à masquer la mort de son amie ? Trouvera-t-il qui est l'assassin réel ? Est-il la victime d'un complot ? Ou nage-t-il en plein délire psychotique ?
Au fur et à mesure que l'enquête de Harry avance, on évolue dans le monde de Narcose, entre les délires et les angoisses permanentes du personnage, entre les trips sous influences et les rencontres à l'érotisme torride. Bien sur, comme on est avec Jacques Barbéri, attendez vous à trouver des insectes sur votre chemins... Aracnophobes, passez votre chemin !
Si "Narcose" me paraissait plus complexe à suivre avec ses histoires de têtes molles, "La mémoire du crime" est plus rigoureux dans son récit d'enquête, comme un polar de Raymond Chandler ou Dashiell Hammett. Mais il y a aussi tout ce fatras délirant qui offre un décor comme vous n'en trouverez nulle part ailleurs (Terry Gilliam est un amateur à côté de Jacques Barbéri) et toute ces rencontres torrides avec des femmes fatales... qui peuvent être vraiment fatales.
Bref, avec ce roman, précédemment publié en 1992 chez Présence du Futur, La Volte a réédité (2009) un excellent livre probablement trop vite oublié (comme "Narcose" d'ailleurs). Certes, on peut dire que l'univers de Jacques Barbéri est particulier et qu'il lui est difficile de trouver son public du coup, mais il est également réellement unique ! "La mémoire du crime" est donc un excellent polar hardboiled SF totalement délirant et il me tarde de lire la suite prochainement.
Vous reprendre bien un scotch-benzédrine avant de partir ? ;-)
A propos de Jacques Barbéri
Jacques Barbéri est auteur est auteur, traducteur, scénariste et
musicien. Né en 1954, il a publié ses premiers textes en anthologies
dans les années 1970. Ensuite quelques romans ont suivis dont "Guerre de rien" aujourd'hui republié chez Multivers éditions. Aujourd'hui, La Volte semble être son éditeur attitré.
"La mémoire du crime" - Jacques Barbéri
Reviewed by Julien le Naufragé
on
vendredi, novembre 13, 2015
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