"Légendes d'Afrique" est une anthologie où se mélange les différents genres des littératures de l'imaginaire avec pour point central : l'Afrique. Une anthologie dirigée par Marc Bailly où l'on retrouve des textes de Rose Berryl, David Bry, Fabien Clavel, Christophe Collins, Sophie Dabat, Boris Darnaudet, Alain Dartevelle, Jérôme Felin, Serena Gentilhomme, Gudule, Céline Guillaume, Gulzar Joby, Kwamé Maherpa, Jacques Mercier, Jean Millemann, Emmanuel Nuncq, Brice Tarvel, Marc Van Bugghenhout et Patrick S. Vast.
Mon avis sur "Légendes d'Afrique"
Le recueil démarre sur une récit de Gudule. "La rose blanche du Caire" nous emmène à la découverte d'une momie égyptienne. Cette découverte portera-t-elle malheur aux chercheurs ayant fait sa découverte ? Un récit peu original mais très sympathique en fait. La plume souple et efficace de Gudule m'a donné envie de lire d'autres récits de cette auteure récemment disparue.
"Celle-qui-conte" de David Bry nous amène plus bas sur le continent, en Afrique noire. Un homme malade est amené à un vieille africain dans un village avec l'espoir que ce dernier pourra le soigner. Ainsi sera-t-il fait et notre malade pourra également découvrir un autre monde que celui auquel il est habitué, passer de la vie de banquier à la vie collective d'un village les pieds sur et dans la terre. Plutôt sympathique comme texte.
Boris Darnaudet livre avec "Gro-Mak-Gra-Che" une nouvelle située en Afrique mais à l'aube de l'humanité. Je n'ai pas accroché.
Céline Guillaume donne un récit fantastique situé en Afrique noire avec "Jahia". La jeune Jahia est différente des autres enfants de son village. Pourquoi est-elle ainsi ? Malheureusement plutôt classique, la nouvelle est un peu trop vite emballée sur la fin. Dommage.
Jacques Mercier est un vieux routard de la radio et de la télévision en Belgique. Également auteur à ses heures, je ne le savais pas auteur de récits fantastiques, tradition que l'on dit belge d'ailleurs. Avec "L'ânkh", il nous emmène. En chemin, ils croiseront la route d'une femme porteuse d'une amulette d'ankh. Qui est cette femme et quel rôle va-t-elle jouer pour notre narrateur ? Un récit court mais bien écrit que j'ai pris plaisir à lire.
Jérôme Felin se réapproprie les mythes de l'ancien royaume du Bénin (que je ne connaissais pas) avec "La résurrection d'Olokun". Olivier est envoyé enseigner dans un village du Nigéria. Un jour, ce sont des Nigériens qui décident de lui enseigner quelque chose en retour. On lui propose de voir Filélé, le village nomade qui serait celui des derniers gardiens du Royaume de Bénin. Olivier va donc découvrir l'histoire mais aussi la magie africaine quand le mythe rejoint la réalité, quand Olokun se fait chair. Un bon texte !
Dans "Qui se souvient encore de moi ?", Emmanuelle Nuncq invente le rétroscope. Cet appareil permet de prendre des photos du passé d'un lieu. Mais à chaque essai, systématiquement, une même femme vient se glisser en plein milieu du champ de l'appareil. Qui est-elle ? Essaye-t-elle de dire quelque chose ?
J'ai bien aimé ce texte alors que je n'attendais rien de ce récit, imaginant qu'il serait orienté jeunesse comme les récits habituels de l'auteure.
Avec "Saxo Bird", Patrick S. Vast nous fait suivre Jeff, saxophoniste hanté par le fantôme du grand Charlie "Bird" Parker. Appréciant le jazz également, j'ai trouvé le texte sympa, sans être exceptionnel.
J'ai bien aimé ce texte alors que je n'attendais rien de ce récit, imaginant qu'il serait orienté jeunesse comme les récits habituels de l'auteure.
Avec "Saxo Bird", Patrick S. Vast nous fait suivre Jeff, saxophoniste hanté par le fantôme du grand Charlie "Bird" Parker. Appréciant le jazz également, j'ai trouvé le texte sympa, sans être exceptionnel.
"Anima mea" est un texte délirant et même un peu complexe. Alain Dartevelle nous invite à suivre un ordinateur se mettant à penser. Et même si j'apprécie souvent les textes de l'auteur, je n'ai pas particulièrement accroché à ce récit qui plaira aux amateurs de "Autobiographie d'une machine ktistèque" de R.A. Lafferty.
"Lettre morte" de Serena Gentilhomme est un récit où Isis fait l'aveu du meurtre d'Osiris réalisé avec l'aide de Seth. Bien écrit mais je n'ai pas plus accroché que cela.
Pour "Amazulu est de retour" de Gulzar Joby, je n'ai malheureusement pas du tout accroché. J'ai préféré son texte dans l'anthologie "Les vagabonds du rêve". Trop délirant pour moi.
"Les éléphants de Sankuru" est un récit assez court mais finalement très touchant. Rose Berryl nous conte l'histoire de quelqu'un qui vient de perdre sa mère trop souvent partie en Afrique pour l'aide humanitaire. Et cette ce narrateur repense à son enfance, son passé pour réaliser que l'on ne dit jamais assez à ses parents qu'on les aime et qu'ils nous ont forgé pour avancer dans la vie.
Pour "Amazulu est de retour" de Gulzar Joby, je n'ai malheureusement pas du tout accroché. J'ai préféré son texte dans l'anthologie "Les vagabonds du rêve". Trop délirant pour moi.
"Les éléphants de Sankuru" est un récit assez court mais finalement très touchant. Rose Berryl nous conte l'histoire de quelqu'un qui vient de perdre sa mère trop souvent partie en Afrique pour l'aide humanitaire. Et cette ce narrateur repense à son enfance, son passé pour réaliser que l'on ne dit jamais assez à ses parents qu'on les aime et qu'ils nous ont forgé pour avancer dans la vie.
"Sécheresse et chaos" de Kwamé Maherpa m'initie à la sword and soul, équivalent africain de la sword and sorcery (ancien nom de la fantasy). Remplacez les guerriers blancs par des Africains et ajouter la magie du continent noir, et vous aurez une version modernisée de "Conan le Cimmérien" en version africaine. L'idée est sympa mais le texte m'a laissé de marbre. Ce n'est pas aussi efficace, pour cette nouvelle, que du Howard malheureusement.
"La robe d'écaille" me permet de lire Brice Tarvel, auteur que j'avais envie de découvrir justement. Il nous invite à suivre un blanc dans un bar à Brazzaville au Congo, un récit fantastique qui met notre narrateur sous le charme de Mami Wata, la mère des eaux. Un récit assez sympathique sans être très original.
Avec "Sables", Christophe Collins part dans un récit résolument plus SF que les autres auteurs. Dans un monde post-grand crash technologique, deux hommes sont envoyés pour récupéré une femme en Afrique. Mais il faut faire attention à de nombreux dangers dont ces apparitions phénoménales issues de l'inconscient collectif. Un récit musclé, efficace et rythmé qui parait original dans ce recueil mais le serait moins ailleurs. Néanmoins un bon moment du recueil.
"La fille qui fut promise au Dieu-Serpent" de Fabien Clavel est un conte qui nous invite à parcourir le monde sur le dos du Lébé, ce dieu serpent issu de la mythologie des Dogons du Mali. Pas mal et un récit qui utilise un ton proche du conte.
"Semences du désert" de Marc Van Buggenhout nous emmène à nouveau Égypte pour la découverte de pyramides étranges dont l'origine insolite peut faire penser à "Stargate". Un récit de SF aventureuse que j'ai bien apprécié.
Avec "Emela N'touka", Sophie Dabat nous invite à suivre une scientifique au Congo. Un récit où il est question de gémellité, de monstre et de mythes. Pas mal car le récit confronte un européen aux mythes tribaux.
"La voie du dessous" de Jean Millemann est un texte que j'ai trouvé très bien écrit. L'auteur nous conte l'histoire d'un homme qui va perdre sa femme gravement malade. A travers le savoir d'un homme-médecine africain, il espère pouvoir lui sauver la vie. Doit-il accepter que le temps de sa femme est terminé ? Un texte subtil qui donne envie de lire plus de textes de l'auteur.
Voilà une bien belle idée que de créer une anthologie des littératures
de l'imaginaire sur l'Afrique. Dommage que ce livre ne contienne pas
plus d'écrivains africains... et que trop de textes à mon goût soit orienté sur Égypte plutôt que l'Afrique noire. Mais cela tient plus d'une impression qu'autre chose ou du fait que l'Egypte est bien plus connue que l'Afrique noire ? Comme toute anthologie, il y a du bon et du moins bon. Il offre l'occasion de faire des découvertes et c'est toujours un plaisir. Malheureusement, on ne trouvera pas de réelle pépite dans ce recueil, et je ne suis qu'assez partiellement conquis par le livre. Néanmoins il a l'audace de porter ces auteurs vers un autre imaginaire et nous fait également découvrir le fantastique, la fantasy ou la SF autrement. Bel exercice.
Le livre chez les éditions Elenya.
Le livre chez les éditions Elenya.
"Légendes d'Afrique" - Anthologie
Reviewed by Julien le Naufragé
on
dimanche, août 09, 2015
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