"Le paradoxe de Fermi" est le premier livre de Jean-Pierre Boudine que je lis. Un roman catastrophe qui prend pour source un krach boursier mondial amenant au final à une réflexion sur le paradoxe de Fermi.
++ La quatrième de couverture ++
Dans son repaire situé quelque part à l’est de l’arc alpin, Robert Poinsot écrit. Il raconte la crise systémique dont il a été témoin : d’abord le salaire qui n’arrive pas, les gens qui retirent leurs économies, qui s’organisent pour trouver de quoi manger, puis qui doivent fuir la violence des grandes villes et éviter les pilleurs sur les principaux axes routiers.
Robert se souvient de sa fuite à Beauvais, de son séjour dans une communauté humaniste des bords de la mer Baltique et des événements qui l’ont ramené plus au sud, dans les Alpes.
Quelque part dans le récit de sa difficile survie se trouve peut-être la solution au paradoxe de Fermi, à cette célèbre énigme scientifique : dans un univers aussi vaste que le nôtre, l’espèce humaine ne peut pas être la seule douée d’intelligence ; alors où sont les autres, où sont les traces radio de leur existence?
Jamais auparavant l’effondrement de notre civilisation ne fut décrit de façon plus réaliste.
Robert se souvient de sa fuite à Beauvais, de son séjour dans une communauté humaniste des bords de la mer Baltique et des événements qui l’ont ramené plus au sud, dans les Alpes.
Quelque part dans le récit de sa difficile survie se trouve peut-être la solution au paradoxe de Fermi, à cette célèbre énigme scientifique : dans un univers aussi vaste que le nôtre, l’espèce humaine ne peut pas être la seule douée d’intelligence ; alors où sont les autres, où sont les traces radio de leur existence?
Jamais auparavant l’effondrement de notre civilisation ne fut décrit de façon plus réaliste.
++ Mon avis ++
Jean-Pierre Bourdine est professeur de mathématique dans la vie courante. Il est l'auteur de plusieurs livres dont deux romans. Précédemment paru chez Aleas (2002), "Le paradoxe de Fermi" a été revu et actualisé par Jean-Pierre Boudine pour sa réédition chez Denoël, Lunes d'Encre (janvier 2015).
Le pitch de ce roman est en forte résonance avec la situation mondiale actuelle. Imaginez : le monde a subi un krach boursier mondiale. L'économie mondiale ne s'en remet pas. Si cela a d'abord un air de vacances, cela devient rapidement moins amusant. Localement, les violences sociales éclatent à leur maximum en même temps que le réseau d'énergie s'immobilise. Comment vivre aujourd'hui sans électricité ? Comme d'autres, Robert Poinsot survit puis fuira avec un groupe d'amis. Leur choix ? Aller vers le Nord, là où l'hiver est rude car ils se disent que moins de gens voudrons aller par là. Pourtant, même si là bas ils rencontreront un groupe structuré qui les aidera, c'est loin d'être la sécurité. Et il faudra fuir encore. Faire face au monde qui de partout vole en éclat, voir son monde détruit par des guerres destructrices : au Proche Orient, en Asie, en Afrique, etc.
Du haut de sa montagne, seul et enfermé dans sa grotte, Robert Poinsot raconte. Alternant entre le récit de son passé, racontant son trajet qui l'a amené jusque dans le massif alpin en passant par le Grand Nord, avec son récit de survie au jour le jour en montagne. Dans ses notes écrites, Robert Poinsot racontera comment le monde s'est autodétruit, décrivant de manière anxiogène une déliquescence qui est celle de notre monde aujourd'hui.
Mais qu'est-ce que cela a à voir avec le paradoxe de Fermi ? Et bien, en fin de récit, Robert Poinsot racontera une longue discussion auquel il a participé, un questionnement sur le paradoxe de Fermi et la possibilité d’existence d'autres civilisations dans l'univers. Il en ressortira une idée, une théorie qui complète celle de Fermi, amenant une réflexion intéressante, laissant finalement la possibilité d'existence à d'autres civilisations dans l'univers. Cohérent si tant est que ces civilisations s'autodétruisent comme nous après avoir accéder à la technologie. La réflexion est intéressante, quoi que peut-être un peu trop anthropocentriste, comme si toute forme d'intelligence chercherait la technologie et réagirait de la même manière que l'homme. Par le lien entre cette réflexion et le récit du roman n'apparait pas tout de suite cohérent mais au final, Jean-Pierre Boudine offre juste un "nous ne sommes pas seul" face à un constat réaliste et anxiogène de notre monde.
Le récit du roman est autobiographique et alterne habilement entre passé et présent. Par contre, là où cela coincera pour les plus littéraires d'entre nous, c'est la construction globale du livre en chapitres thématiques, comme un travail d'étude, comme une analyse scientifique de notre monde. Malgré cela, malgré la noirceur totale de l'analyse, je dois bien avouer avoir dévorer ce roman et avoir pris du plaisir à le lire.
"Le paradoxe de Fermi" - Jean-Pierre Bourdine
Reviewed by Julien le Naufragé
on
dimanche, février 08, 2015
Rating:
J'ai beaucoup aimé ce livre :)
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