Je ne connaissais pas cet auteur mais je dois bien avouer que la quatrième de couverture m'invitait à le découvrir. Premier essai donc avec Raphaël Granier de Cassagnac et je dois avouer que j'ai passé un bon moment de lecture.
+++ La quatrième de couverture +++
Adrian Eckard, biologiste de talent, réchappe à un attentat de dimension planétaire en perdant la vue. Bénéficiaire de la première greffe cybernétique oculaire mais bouleversé par l évènement, il quitte tout pour parcourir le monde et enseigner la science la plus fondamentale dans les endroits les plus reculés. Humble et charismatique, soutenu par des compagnons convaincus, il fonde un mouvement mondial, le thinking, qui rencontre un succès foudroyant et bientôt, le dépasse. Pour le meilleur comme pour le pire...
Sa soeur Diane, neuro-informaticienne de génie, est au même moment recrutée par Eternity Incorporated, entreprise philanthropique vouée à la survie de l espèce humaine par-delà d hypothétiques catastrophes en tout genre. Elle y développe les premières consciences artificielles destinées à oeuvrer pour notre bien. À moins qu elles ne finissent par nous remplacer...
Dans un monde en proie aux questions brûlantes des dernières découvertes scientifiques, Thinking Eternity est à la fois un thriller haletant, une enquête journalistique et une anticipation visionnaire qui nous montre en direct la marche de l humanité vers sa singularité, ce moment-clé où les capacités technologiques dépasseront l être humain. Pour l éternité ?
++ Mon avis ++
Quand il n'est pas écrivain à ces heures perdues, Raphaël Granier de Cassagnace est chercheur en physique des particules. Mais il ne fait pas que dans les sciences dures car il dirige également la collection Ourobores chez Mnémos, collection de livres-univers. Il est également l'auteur de "Eternity Incorporated" dont le résumé semble placer le roman après l'aventure de "Thinking Eternity".
Derrière un titre presque new age se cache un vrai roman de science fiction, d'anticipation dirais-je même. Bref, rien à voir avec le new age mais bien avec une réflexion sur le futur, plus particulièrement sur notre place d'homme dans notre futur technologique.
Au travers de "Thinking Eternity", Raphaël Gragnier de Cassagnac nous emmène dans une histoire qui nous fait suivre deux personnages. Le premier est Adrian Eckard, biologiste qui survit à un attentat terroriste qui lui coûte la vue. Il devient bénéficiaire de la première greffe d'oculaires cybernétiques. Bouleversé par cet événement, c'est avec ses yeux-machines qu'il se lance dans un tour du monde. Sur le route, il se met à enseigner la science et offre la connaissance aux plus démunis, leur offrant le pouvoir de penser par eux-même. Le mouvement du Thinking nait dans sa foulée. Charismatique, Adrian Eckard emmène du monde avec lui, jusqu'à ce que le mouvement le dépasse et en arrive à des choses pire que le bien qu'il souhaite apporter.
La deuxième personne que l'on suit est sa soeur, Diane Eckard, neuro-informaticienne de génie. Recrutée par Eternity Incorporated, elle travaille avec cette entreprise au futur de l'espèce humaine, celle qui pourrait survivre à tout incident majeur. Diane travaille plus particulièrement sur la conscience artificielle, ce que d'autres appelleraient intelligence artificielle (ou IA), qui permettrait de créer des machines qui nous serviraient encore mieux. A moins qu'elles ne nous dépassent finalement ?
Le récit de "Thinking Eternity" est fragmenté. On passe du récit de Adrian à celui de Diane en passant par des fragments d'information issus de la presse : articles, interviews, etc. Si l'alternance des récits est devenu quelque chose de courant dans les romans, l'insertion de ces extraits de presse offre une vue alternative intéressante. Le récit de "Thinking Eternity", bien qu'il soit fragmenté entre ces différents points de vue est très intéressant car il offre des angles de pensées qui peuvent être divergents. Par ailleurs, Raphaël Gragnier de Cassagnac aborde un tas de sujets avec son roman : les interfaces homme-machine, la singularité technologique (ou la question des intelligences artificielles), l'accès au savoir et à l'autodétermination, le rôle des réseaux sociaux, le développement des mondes virtuelles, les pandémies mondiales, etc. Beaucoup de choses et tout n'est pas traiter à fond. Mais cela ne gène pas forcément, car tout cela fait déjà partie du décor, sauf l'interface homme-machine (avec la greffe des yeux cybernétique) ou celle de la singularité technologique (avec ces intelligences artificielles qui se développent). Deux questions intéressantes car elles font à la fois rêver et peur ! On retrouve d'autres choses dans ce roman, comme cette cité-état Googland, anticipation qui devient déjà réalité quand on sait que google parle de créer une ville Google aux USA...
Mais ce roman n'est pas juste une histoire d'anticipation. C'est aussi un thriller. Si cela n'est pas prégnant au début du roman, cela le devient ensuite quand Adrian commence à avoir des ennemis, quand le Thinking vient à le dépasser, ou quand le développement des IA va plus vite que ce que Diane peut gérer et comprendre. Bref, "Thinking Eternity" est un roman très agréable, tant par sa construction que par les sujets qu'il développe. Une belle découverte pour moi, qui donne envie de lire également "Eternity Incorporated", et un auteur que je suivrai sans doute dans le futur.
"Thinking Eternity" - Raphaël Granier de Cassagnac
Reviewed by Julien le Naufragé
on
lundi, novembre 03, 2014
Rating:
Mince, voilà que tu me fais regretter de ne pas l'avoir acheté aux Utos, en plus il y avait l'auteur. J'avais lu son premier, je l'avais bien aimé mais j'ai hésité à prendre le second (qui me semblait trop proche du premier et d'ailleurs le côté fragmenté des récits était déjà présent dans l'autre) mais bon du coup ton billet me donne à penser que j'aurais du le prendre.
RépondreSupprimerUn auteur auquel je ne me suis pas encore frotté.
RépondreSupprimerJ'avais un petit doute sur le côté narration/intrigue (bien menée ou pas, intéressante ou pas), alors qu'il n'y a sans doute rien à redire sur le côté scientifique.
Visiblement, pas trop de doutes à avoir, donc ça me semble plutôt intéressant.
@ Endea : Je n'ai pas lu le premier, mais j'ai bien envie. Les thématiques doivent être un poil différentes dans le premier, mais selon une même approche.
RépondreSupprimer@ Lorhkan : Découverte pour moi et j'ai bien aimé comme tu as pu le remarquer. J'avais un doute sur la narration, mais en librairie, j'ai lu les premières pages, et j'ai été happé. ;-)