Appréciant généralement les nouvelles de Thierry Di Rollo, dont le recueil "Cendres" de chez ActuSF, il fallait bien que je me lance un jour dans la lecture d'un roman de l'auteur français. C'est chose faites !
+++ La quatrième de couverture +++
« [Il] déploie dans l'espace noir sa forme en pointe de flèche. Il
flotte, lourd et interminable, et des vaisseaux par centaines gravitent
autour de lui. Ses flancs sont piquetés de lumières blanches ;
quelques-unes clignotent ensemble, dessinant de courtes lignes sur le
fuselage gris sombre... »
Le Drift est un titan. Un monument sans pareil, le condensé d'un million de volontés tendues vers un but non négociable : quitter une Terre à bout de souffle. Le Drift est une cathédrale, le temple des vanités humaines, l'iniquité usinée en matériaux composites. Le Drift est la porte ouverte aux étoiles, mais une porte que bien peu prendront. Car pour gigantesque que soit le Drift, les places à son bord sont limitées. Aux seuls Justes, aux puissants, aux privilégiés des cités-dômes. Le Drift est le dernier espoir pour l'humanité. Mais une humanité qui n'est plus celle de tout le monde, une humanité aux franges de l'immortalité, orientée, assistée, nano-contrôlée, au-delà de sa propre condition, résolue à abandonner son berceau sans retour possible, déterminée à embrasser l'espace...
Le Drift est un titan. Un monument sans pareil, le condensé d'un million de volontés tendues vers un but non négociable : quitter une Terre à bout de souffle. Le Drift est une cathédrale, le temple des vanités humaines, l'iniquité usinée en matériaux composites. Le Drift est la porte ouverte aux étoiles, mais une porte que bien peu prendront. Car pour gigantesque que soit le Drift, les places à son bord sont limitées. Aux seuls Justes, aux puissants, aux privilégiés des cités-dômes. Le Drift est le dernier espoir pour l'humanité. Mais une humanité qui n'est plus celle de tout le monde, une humanité aux franges de l'immortalité, orientée, assistée, nano-contrôlée, au-delà de sa propre condition, résolue à abandonner son berceau sans retour possible, déterminée à embrasser l'espace...
++ Mon avis ++
Thierry Di Rollo est un auteur français connu pour ces textes noirs. On retrouve ces romans chez Le Bélial, ActuSF et Gallimard (Denoël, Folio SF, la série noire).
"Drift" est un la première incursion de Thierry Di Rollo dans le space opera. Néanmoins, il ne quitte pas ses sentiers noirs habituels. L'histoire démarre sur Terre, enfin... ce qu'il en reste. D'un côté des cités décrépites où les morts et les déchets s'empilent les uns sur les autres, et où ne survivent que quelques hommes et femmes vivant la nuit et restant caché la journées. L'un d'entre eux est Darker, dont le nom, plus sombre que sombre, respire la joie de vivre. Un héros qui tire plus vite que son ombre mais qui porte en lui une tristesse sans fin et supporte une vie bien ingrate. Darker, en bon tireur, se retrouve à accepter un tas de missions dont l'une qui lui permettra d'obtenir un insecte modifié, une sorte de mante religieuse gigantesque qui peut servir de monture. Cet animal, il le destine à être un cadeau pour le seul être que Darker aime sur ce monde pourri : Kenny. Mais voilà que celle-ci meurt un jour et à une vie déjà difficile s'ajoute un chagrin sans fin. Et bien sur d'un autre côté, il y a les nantis, les Justes, ceux qui vivent dans ces cités protégées, inviolables et qui ont pour but de quitter la Terre moribonde pour un autre monde, à bord du Drift, histoire de voir si l'herbe est plus verte ailleurs.
Un jour Darker obtient une mission des Justes : récupérer deux chiens spéciaux. Ces deux jumeaux, répondant aux doux noms emblématiques de Janus et Charon, sont doués d'un pouvoir particulier que même la science la plus fine de l'homme n'arrive à expliquer. Leur valeur est-elle purement symbolique, en référence à la mythologie, ou bien ont-ils réellement un vrai pouvoir qu'ils tirent d'on ne sait où. Une fois ces animaux retrouvés, il les livrera mais ces chiens s'étant liés à Darker, celui-ci sera obligé de rester parmi les Justes. Darker se retrouvera, malgré lui, embarqué avec ces nantis pour un voyage à travers l'espace, une traversée de la mort vers l'espérance d'une nouvelle vie.
Le roman de Thierry Di Rollo est clairement sombre. On en attendais pas moins de lui bien évidemment. Mais il n'y a pas que le décorum qui y concoure mais également la rythmique utilisée par l'auteur dans sa manière d'écrire : un phrasé court, sec et dur comme l'état dans lequel est la Terre dans ce roman. Bien sur, Thierry Di Rollo utilise pas mal de dialogues. Ceux-ci peuvent être purement utile au récit, restant bref et court comme le combat pour la vie qui peut s'ensuivre. Ou bien il peut se révéler plus profond, mais dès lors plus noir, résolument pessimiste. Et même si in fine l'homme tend à espérer en un meilleur des mondes ailleurs, il reste qu'il laisse une Terre dans un état pitoyable. Alors plutôt que de faire rêver à une fuite dans l'espace, Thierry Di Rollo confronte l'homme, non face à la finitude des choses propre à un monde clos, mais bien au mal profond qui serait en chacun de nous et qui tendrait à tout mener vers la fin, la destruction, la grande entropie.
Je rajouterai tout de même quand Thierry Di Rollo insuffle pas mal de choses dans son roman "Drift", ce qui se ressent au travers des différents genres abordé par "Drift" : du roman catastrophe, du space opera, mais on peut aussi y voir un peu de cyberpunk et de biopunk (nanotechnologies, modifications génétiques, etc.).
La noirceur et le ton cynique du livre ne m'ont pas dérangé. Bien du contraire. Encore qu'il est à espérer que tous les auteurs ne vont pas faire si noir, sinon la SF risque de décourager plus d'un lecteur qui cherche du sense of wonder dans l'imaginaire. Ce qui m'a déplu dans "Drift", c'est la rythmique. La partie space opera du roman est fort lente et j'avoue avoir décroché à ce niveau là. Et pourtant, cette lenteur est toute logique à partir du moment où ils avancent dans un espace confiné, dans un monde clos entouré de vide, parcourant des millions de kilomètres vers un hypothétique nouvel Eden. Par ailleurs ces changements de rythmes renforcent le sensation de lourdeur des différents moments du roman, enfonçant le lecteur dans la noirceur et la tristesse qui est la vie de Darker. Néanmoins, arrivé au 2/3 du livre, j'ai commencé à décrocher et ne plus me sentir aussi intéressé par le roman. De plus, si le final est intéressant par sa réflexion misanthropique, je l'ai tellement sentie venir qu'elle ne m'a pas touché plus que cela. Cela étant dit, "Drift" reste un bon moment de lecture, mais je pense que je trouverai plus de plaisir à lire ces romans plus noir hors space opera. Ce n'est que partie remise donc. Je me pencherai probablement sur "Meddik" un jour prochain.
Un jour Darker obtient une mission des Justes : récupérer deux chiens spéciaux. Ces deux jumeaux, répondant aux doux noms emblématiques de Janus et Charon, sont doués d'un pouvoir particulier que même la science la plus fine de l'homme n'arrive à expliquer. Leur valeur est-elle purement symbolique, en référence à la mythologie, ou bien ont-ils réellement un vrai pouvoir qu'ils tirent d'on ne sait où. Une fois ces animaux retrouvés, il les livrera mais ces chiens s'étant liés à Darker, celui-ci sera obligé de rester parmi les Justes. Darker se retrouvera, malgré lui, embarqué avec ces nantis pour un voyage à travers l'espace, une traversée de la mort vers l'espérance d'une nouvelle vie.
Le roman de Thierry Di Rollo est clairement sombre. On en attendais pas moins de lui bien évidemment. Mais il n'y a pas que le décorum qui y concoure mais également la rythmique utilisée par l'auteur dans sa manière d'écrire : un phrasé court, sec et dur comme l'état dans lequel est la Terre dans ce roman. Bien sur, Thierry Di Rollo utilise pas mal de dialogues. Ceux-ci peuvent être purement utile au récit, restant bref et court comme le combat pour la vie qui peut s'ensuivre. Ou bien il peut se révéler plus profond, mais dès lors plus noir, résolument pessimiste. Et même si in fine l'homme tend à espérer en un meilleur des mondes ailleurs, il reste qu'il laisse une Terre dans un état pitoyable. Alors plutôt que de faire rêver à une fuite dans l'espace, Thierry Di Rollo confronte l'homme, non face à la finitude des choses propre à un monde clos, mais bien au mal profond qui serait en chacun de nous et qui tendrait à tout mener vers la fin, la destruction, la grande entropie.
Je rajouterai tout de même quand Thierry Di Rollo insuffle pas mal de choses dans son roman "Drift", ce qui se ressent au travers des différents genres abordé par "Drift" : du roman catastrophe, du space opera, mais on peut aussi y voir un peu de cyberpunk et de biopunk (nanotechnologies, modifications génétiques, etc.).
La noirceur et le ton cynique du livre ne m'ont pas dérangé. Bien du contraire. Encore qu'il est à espérer que tous les auteurs ne vont pas faire si noir, sinon la SF risque de décourager plus d'un lecteur qui cherche du sense of wonder dans l'imaginaire. Ce qui m'a déplu dans "Drift", c'est la rythmique. La partie space opera du roman est fort lente et j'avoue avoir décroché à ce niveau là. Et pourtant, cette lenteur est toute logique à partir du moment où ils avancent dans un espace confiné, dans un monde clos entouré de vide, parcourant des millions de kilomètres vers un hypothétique nouvel Eden. Par ailleurs ces changements de rythmes renforcent le sensation de lourdeur des différents moments du roman, enfonçant le lecteur dans la noirceur et la tristesse qui est la vie de Darker. Néanmoins, arrivé au 2/3 du livre, j'ai commencé à décrocher et ne plus me sentir aussi intéressé par le roman. De plus, si le final est intéressant par sa réflexion misanthropique, je l'ai tellement sentie venir qu'elle ne m'a pas touché plus que cela. Cela étant dit, "Drift" reste un bon moment de lecture, mais je pense que je trouverai plus de plaisir à lire ces romans plus noir hors space opera. Ce n'est que partie remise donc. Je me pencherai probablement sur "Meddik" un jour prochain.
Lire également l'avis de Cornwall et Lune.
"Drift" - Thierry Di Rollo
Reviewed by Julien le Naufragé
on
jeudi, septembre 18, 2014
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