Jean-Claude Dunyach fait partie de ces auteurs habitués aux salons littéraires de la SFFF. Et si auparavant c'est aux Imaginales que je le croisais, la dernière fois ce fut aux Utopiales en 2013. Retour sur cette collection de petits textes avant de le recroiser aux Imaginales de 2014.
+++ La quatrième de couverture +++
Quand on suit un auteur, il arrive un moment où sa faculté de nous surprendre surprend moins. Cela ne l'empêche pas de nous rendre la lecture aussi confortable qu'un chat ronronnant sur les genoux. Mieux : c'en est aussi rassurant que de retrouver un ami perdu de vue depuis longtemps avec qui, immédiatement, le contact et la discussion se renouent sans que le fil ne semble avoir jamais été rompu. C'est le moins qu'on pourrait attendre de ce cinquième opus. Mais voilà, tel le Mécanaute de L'âge d'or du réel, tel le magicien des Oiseaux, tel la fey des forêts, maître Dunyach part à l'aventure sur les franges de tous les genres, les replie comme les niveaux d'un multivers et les enchevêtre pour nous offrir la vision kaléidoscopique d'un griot qui se refuse à toute frontière et à toute forme d'acculturation. Alors, une fois de plus, nous sommes ébahis. (Ayerdhal)
++ Mon avis ++
Nouvelliste de talent, Jean-Claude Dunyach est un auteur à la plume travaillée. Peu publié, il reste que ses nouvelles sont disponibles à prix modiques en différents recueils chez L'Atalante. Et si chaque texte ne fait pas toujours mouche, il reste toujours le plaisir de se laisser porter par la plume de l'auteur, nous baladant dans des univers divergents oscillant entre SF et fantastique. Quoi que la fantasy pointe son nez ici également et de manière assez humoristique.
Passons aux nouvelles…
"Le temps en s'évaporant" : un lac et au fond une ville. Plutôt que d'eau il s'agit de temps, et les hommes évoluent dedans comme dans une cité que l'on croirait sortie d'Algérie. Un muezzin déclame jour après jour et protège sa sœur contre un conteur qui souhaite la lui ravir. Mais que veut cet impie raconteur de rien qui raconte juste pour le plaisir de distraire ? Et pendant ce temps, le temps s'évapore, le ciel s'abaissant de plus en plus comme l'eau d'un lac. Un texte déroutant une fois de plus.
"Le jour Orson Welles a vraiment sauvé le monde" : ou comment Orson Welles a réellement rencontré les Tripodes de H.G. Wells, comment ceux-ci l'ont aidé et financé pour son projet artistique, et comment ses derniers dirigent maintenant Hollywood. Une chute plutôt amusante. On pourrait presque parlé d'uchronie délirante.
"Des raisons de revenir" : nouvelle fantastique à chute. Un gars, récemment séparé, achète une maison dans le quartier très tranquille de son enfance, une vrai maison de poupées... Pas mal, sans plus, mais le style et l'ambiance captivent.
"Le client est roi" : dans ce texte à l'humour décapant, Dunyach revisite la fantasy dans une ambiance très industrialo-commerciale. Le tout mâtiné de références décapantes au "Seigneur des anneaux". Vraiment amusante, cette nouvelle m'a même fait éclater de rire, ce qui n'arrive jamais avec les textes humoristiques chez moi. Bravo Mr Dunyach.
"Oiseaux" conte la visite d'un homme dans un patelin étrange et reclus. Un magicien sortant des volatiles de toutes parts est de retour dans un village qu'il a traversé il y a de nombreuses années et il est venu recherché son dû. Plutôt fantastique sur le ton, la nouvelle est assez sombre, sans être pour autant féroce.
"L'âge d'or du réel" ou la rencontre entre ce qu'il reste de l'humanité : deux énormes IA prêtent à en découdre pour qu'il n'en reste plus qu'une, seule présence dans l'univers. Je n'ai hélas que moyennement accroché à celle-ci. Il manquait quelque chose selon moi.
"Le lapin sous la pluie" : un texte court sur l'enfant qui grandi et perd son innocence.
"Un voeu pour la fey" : où une fey piégera un jeune bûcheron dans le but de lui extirper un baiser d'amour. Mais pour que ce dernier soit un cadeau, il doit naître spontanément, et cela viendra par l'émerveillement de la beauté des choses de la nature.
Encore une fois une belle balade dans les écrits de Jean-Claud Dunyach. Curieusement, ce sont les textes plutôt humoristiques qui ont fait mouche chez moi plutôt que fantastiques. Comme quoi… Je retiendrai donc "Le jour où Orson Welles a vraiment soupé le monde", "Le client est roi" et "Un voeu pour la fey". Tout en ayant bien apprécié les atmosphères synthétiques de "Des raisons de revenir". Alors on s'était dit que l'on se reverrait au prochain salon pour parler de mon avis sur le livre, rendez-vous aux Imaginales Mr Dunyach ?
"Le temps en s'évaporant" - Jean-Claude Dunyach
Reviewed by Julien le Naufragé
on
vendredi, mai 16, 2014
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J'avais beaucoup aimé toutes les nouvelles que j'ai lu de lui y'a un bail (surtout celle qui s'appelle Déchiffrer la trame dont je me rappelle encore aujourd'hui ^^). Par contre j'avais acheté son roman aux Imaginales, ça a pas été une heureuse rencontre xD
RépondreSupprimerDéjà pu lire qu'en roman il étai moins bon. A chacun sa distance de prédilection. Je continuerai sur les nouvelles. ;-)
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