"Durée d'oscillation variable" - Martin Lessard

Avec ce roman lu au format ebook, je découvre un auteur que je ne connaissais vraiment pas. C'est également ma première lecture d'un livre publié par l'éditeur Longshu Publishing.


+++ La quatrième de couverture +++


Grand voyage, sommeil éternel, dernier soupir : la douceur du verbe n’y change rien, la mort demeure implacable. Qu’elle se révèle oppressante, dérangeante, ou encore grisante — voire libératrice —, dès le jour de notre naissance, la fatalité nous condamne sans procès. Face à ce destin immuable, certains feront de la grande Faucheuse une alliée. D’autres voudront marquer leurs passages en accomplissant l’exceptionnel, comme un croche-pied au prédéterminisme. Mais peut-on vraiment vaincre la mort ? La confondre ? L’espérer ? Faire cadeau de la sienne à l’être aimé ? Vivre éternellement ? Ce recueil est l’aboutissement d’une écriture chirurgicale et méthodique. La science-fiction y tient une place prépondérante, aux côtés du fantastique et de l’uchronie. La critique sociale, l’humour, décalé ou non, se succèdent, sans oublier pour autant la gravité des thèmes abordés. Le tout organisé à la façon de La Quatrième Dimension.

++ Mon avis ++

Martin Lessard est un écrivain québécois né au début des années 70. Nouvelliste de SF, on connaît de lui un roman paru en 2011 chez Denoël : "Terre sans mal". Avec "Durée d'oscillation variable", il nous offre un recueil de nouvelles édité par la jeune maison Long Shu Publishing et publié en 2013. En 2014, il devrait voir un nouveau roman publié chez Ad Astra cette fois-ci.

Onze nouvelles composent se recueil orienté SF et fantastique.

"I remember" : On est dans le futur. Chaque territoire a son champion et comme dans le sport, on envoi son champion dans des tournois contre d'autres. L'histoire est ici contée au travers des souvenirs d'un de ces guerriers : un québécois bouffi d'orgueil, devenu symbole d'un peuple malgré lui.

"Durée d'oscillation variable" : L'un dort l'autre pas. L'un vit sa vie et l'autre en perd une partie à dormir. Une nouvelle qui m'a rappelé "L'une dort l'autre pas" de Nancy Kress. Questionnement sur ce que l'on ferait si l'on avait plus de temps pour vivre, toujours cette éternelle question du "Haaaa si j'avais plus de temps". Au final, je pense avoir préféré le texte de Nancy Kress.

"Le choix" : questionnement sur la mort, la vie après la mort et la croyance, le tout teinté d'un humour qui me rappelle Fredric Brown.

"Expert à l'appui" : Où un extra-terrestre, pour essayer de diffuser un message aux terriens qui ne le connaissent pas cherche à utiliser la SF comme vecteur de communication. Un texte humoristique qui fait également penser à Fredric Brown.

"A la face du monde" : Court texte engagé. J'apprécie. La fin fait sourire mais grand chose à en dire.

"Le bonhomme vient à sept heure" : Encore un très court texte, mais qui en peu de mots est finalement assez effrayant. Et glauque.

"Compendieux" : Ici on fait dans le très court ou ce qu'on appelle autrement la micronouvelle. Chute souvent amusante, mais cela ne vaut pas mon compatriote Jacques Sternberg.

"Sur le chemin du bercail" : Trop de changements, de basculements… Je me suis perdu dans le texte. Dommage, je suis passé à côté.

"Le son de la vie" : Où comment, pour bénéficier du luxe, on vit à crédit tout au long de sa vie et de celle de ses enfants. Très chouette texte tristement acide. Probablement mon préféré.

"Mon cinéma" : Le frère d'un homme est accusé de meurtre. Mais est-il réellement le meurtrier ? Une nouvelle dans laquelle l'auteur fait étalage, au travers de multiples références, aux cinémas de genre qu'il apprécie. Un texte amusant teinté de fiction pulp (version Weird), de polar, de série B et de cinéma gore. Amusant, même si je n'aime pas le cinéma gore.

"Psychédélique affection" : La jeune génération remet toujours en cause celle qui la précède. Mais si celle qui la précède était du genre libertaire, sexe libre, etc. Que va demander la nouvelle? Des valeurs plus traditionnelles? Un texte amusant, une fois de plus.

Le style est agréable, facile à lire, alternant entre sérieux et humour (souvent cynique et noir). Et le contenu est intéressant car pour chaque nouvelle l'auteur cherche à réfléchir, au travers de la fiction, à une thématique qui l'intéresse. Pas sans défauts, loin de là, ce "Durée d'oscillation variable" m'a permis de découvrir un nouvel auteur, québécois qui plus est, et me laisse un sentiment d'amusement. Un auteur que je tenterai peut-être de lire sous un format roman plus tard.
"Durée d'oscillation variable" - Martin Lessard "Durée d'oscillation variable" - Martin Lessard Reviewed by Julien le Naufragé on mardi, mai 13, 2014 Rating: 5

2 commentaires:

  1. Ah oui, il te faut absolument lire "Terre sans mal" ! Il doit encore être disponible si tu cherches un peu. Pour ma part, j'ai hâte de lire son prochain !

    A.C.

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  2. Si je croise "Terre sans mal", je me pencherai là-dessus. Sinon, j'attendrai le prochain. Il y a une forte différence entre son style nouvelle et me roman? Les nouvelles ont pas mal d'humour, c'est aussi le cas dans le roman?

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