En Belgique, Thomas Gunzig est un chroniqueur connu pour qui écoute la radio. Ses émissions "Cafés serrés" sur la Première sont un vrai régal ! Replonger dans son univers romanesque fut également un vrai plaisir d'autant qu'il nous sert ici un réel bon livre d'anticipation caustique.
++ La quatrième de couverture ++
Comment un jeune employé malheureux, un assistant au rayon primeur, un
baleinier compatissant et quatre frères, Blanc, Brun, Gris et Noir,
quatre jeunes loups aux dents longues surentraînés et prêts à tout pour
se faire une place au soleil, se retrouvent-ils liés par la conjonction
fortuite d un attentat frauduleux et d un licenciement abusif ?
On l'apprendra en suivant avec passion leurs aventures burlesques et noires dans les sinusoïdes étranges du destin, et leurs différentes façons de composer avec les sévères lois du cynisme contemporain.
Sur le chemin, le roman fourmille d images magnifiques, cocktail d humour saugrenu et de poésie : « la tristesse pouvait s installer dans une vie et s'y planter durablement, comme une vis bien serrée avec une couche de rouille par-dessus » ou « il sentait que la vie était une épreuve aussi désagréable qu'une longue angine »...
Des morceaux de bravoure inoubliables, tels la création du monde en temps que supermarché, des références constantes aux contre-cultures cinématographiques, un art du rebondissement tiré des meilleurs feuilleton populaires, une précision jubilatoire, un sens de la narration et un style inoubliables, font de ce roman une vraie réussite.
On l'apprendra en suivant avec passion leurs aventures burlesques et noires dans les sinusoïdes étranges du destin, et leurs différentes façons de composer avec les sévères lois du cynisme contemporain.
Sur le chemin, le roman fourmille d images magnifiques, cocktail d humour saugrenu et de poésie : « la tristesse pouvait s installer dans une vie et s'y planter durablement, comme une vis bien serrée avec une couche de rouille par-dessus » ou « il sentait que la vie était une épreuve aussi désagréable qu'une longue angine »...
Des morceaux de bravoure inoubliables, tels la création du monde en temps que supermarché, des références constantes aux contre-cultures cinématographiques, un art du rebondissement tiré des meilleurs feuilleton populaires, une précision jubilatoire, un sens de la narration et un style inoubliables, font de ce roman une vraie réussite.
++ Mon avis ++
Thomas Gunzig est probablement un auteur peu connu en France même si Au Diable Vauvert publie ces romans. En Belgique, c'est un personnage qui n'est pas inconnu pour qui écoute la radio et plus particulièrement La Première. Au travers de l'émission "Cafés serrés", il nous livre des chroniques assez décalées et pleines d'humour sur l'actualité. Son humour ne me laissant pas indifférent, j'attendais donc avec impatience la sortie de son nouveau roman. Autant le dire immédiatement, j'y ai retrouvé le même ton et le même humour, le tout doublé d'un réel plaisir de lecture.
Derrière un titre qui ne livre rien de son contenu, "Manuel de survie à l'usage des incapables", Thomas Gunzig nous livre un roman aux frontières de différents genres : l'anticipation et donc la SF, le polar, la satire sociale et surtout la série B.
« Au début, il n’y avait rien.
Ni espace, ni lumière, ni temps qui passe.
Pas d’hier, pas de demain, pas d’aujourd’hui.
Pire qu’un jour de grève.
Pire qu’une rupture de stock.
Rien d’autre que le rien, mais bon, le rien, c’était déjà pas mal.
Le rien, ça laisse quand même des perspectives. »
Jean-Jean est un minable avec un job minable. Agent de sécurité dans une grande surface, il se retrouve malgré lui dans un engrenage de violence. Le grand magasin, haut lieu de la rentabilité à tous prix, temple de la méritocratie, cherche à gagner le maximum de pognon. Cela inclus zéro relation entre les individus qui y travaille. Il faut entretenir le chacun pour soi et ne favoriser aucun rassemblement, quel qu'il soit. Alors quand deux employés tissent une relation amoureuse, il faut bien trouver un moyen de les mettre dehors et c'est là que ça dérape avec la mort de Martine Laverdure, la mère de quatre beaux loups, forts et musclés, et plutôt agressifs. Dans le futur présenté par Thomas Gunzig, le génome a entièrement été décodé et privatisé. Rien ne nous empêche donc de modifier le code génétiques de nos rejetons, ajoutant ici de l'ADN de serpent, ou là de l'ADN de loups. Pour Martine Laverdure, c'est la génétique de ces derniers canidés qu'elle a choisi pour ses quatre beaux garçons : Blancs, Gris, Brun et Noir. Seulement, ces lascars sont vraiment des brutes de haut vol ayant récemment réussi un casse plutôt musclé en attaquant un fourgon blindé, tuant les convoyeurs et emportant la recette du grand magasin. Heureusement pour Jean-Jean, la belle Blanche de Castille Dubois du service Synergie et Proaction du magasin sera là pour le protéger de ces quatre grandes brutes aux dents longues et aux muscles épais.
"Génétiquement, ses parents avaient opté pour du moyen de gamme Pioneer, du pas très robuste, le genre d’organisme fait pour travailler trente-cinq heures dans un bureau calme et pas cinquante à ranger des sandwiches dans des frigos."
Hautement absurde et carrément décalé, ce "Manuel de survie à l'usage des incapables" est une réelle réussite. Tel un bon page-turner, les pages se tournent toutes seules avec le sourire au lèvres tant l'humour noir est prégnant dans ce livre. A travers son humour cynique, Thomas Gunzig arrive à nous démontrer l'absurdité de la vie et de ce genre d'espace que son les grandes surfaces. Presque pessimiste, l'auteur arrive à nous faire rire du malheur de la vie, de la banalité du quotidien, tout en nous faisant réaliser comme tout ceci est si réel aujourd'hui. Coincés dans leurs vies, dans leurs schémas et ceux qui leur sont imposés, nos "héros" survivent. Les uns comme les autres ne sont jamais vus comme des bons et des méchants mais plutôt comme quelque part au milieu. Chacun, incapable s'il en est, s'adapte pour survivre, soit par la violence de la hiérarchie économique, soit au travers de la violence physique. L'air de rien, Thomas Gunzig arrive au travers de son roman à toucher un tas de chose sur la banalité et l'absurdité de nos vies, et nous, on sourit bêtement tant on arrive inévitablement à se retrouver dans ces schémas de vie que l'on vit tous un petit peu chaque jour : celle de la misère de nos tristes vies. Mais grâce à son humour jubilatoire, caricatural et résolument absurde, Thomas Gunzig nous fait passer un bon moment dans un roman qui mélange les genres allant de l'anticipation au polar en passant par la satire sociale et la série B. Un roman qui m'aura fait penser à des maître en la matières, comme si Thomas Gunzig était un être bâtard génétiquement modifié issus de gènes divers de Quentin Tarantino, Romero, Pierre Pelot, Jacques Sternberg et J.G. Ballard, pour ne citer que ceux qui me sont venus à l'esprit.
"A la maison, ses parents faisaient les choses rapidement, parce que les corvées domestiques, c’était encore des obligations qui leur rappelaient celles de leur travail: dresser la table, réchauffer la nourriture, débarrasser la table, mettre le lave-vaisselle en route, faire une lessive, repasser les tee-shirts, donner un bain à Jean-Jean et enfin coucher Jean-Jean. Après ça, ils étaient libres. ils allumaient la télé, regardaient les chaînes un peu au hasard et, souvent, s’endormaient devant l’écran, tels des chevaux crevés après une journée passée à labourer des hectares de terre."
"Manuel de survie à l'usage des incapables" est une vraie réussite donc. Un roman à lire, tant pour le plaisir que pour les thèmes qu'il amène.
« Au début, il n’y avait rien.
Ni espace, ni lumière, ni temps qui passe.
Pas d’hier, pas de demain, pas d’aujourd’hui.
Pire qu’un jour de grève.
Pire qu’une rupture de stock.
Rien d’autre que le rien, mais bon, le rien, c’était déjà pas mal.
Le rien, ça laisse quand même des perspectives. »
Jean-Jean est un minable avec un job minable. Agent de sécurité dans une grande surface, il se retrouve malgré lui dans un engrenage de violence. Le grand magasin, haut lieu de la rentabilité à tous prix, temple de la méritocratie, cherche à gagner le maximum de pognon. Cela inclus zéro relation entre les individus qui y travaille. Il faut entretenir le chacun pour soi et ne favoriser aucun rassemblement, quel qu'il soit. Alors quand deux employés tissent une relation amoureuse, il faut bien trouver un moyen de les mettre dehors et c'est là que ça dérape avec la mort de Martine Laverdure, la mère de quatre beaux loups, forts et musclés, et plutôt agressifs. Dans le futur présenté par Thomas Gunzig, le génome a entièrement été décodé et privatisé. Rien ne nous empêche donc de modifier le code génétiques de nos rejetons, ajoutant ici de l'ADN de serpent, ou là de l'ADN de loups. Pour Martine Laverdure, c'est la génétique de ces derniers canidés qu'elle a choisi pour ses quatre beaux garçons : Blancs, Gris, Brun et Noir. Seulement, ces lascars sont vraiment des brutes de haut vol ayant récemment réussi un casse plutôt musclé en attaquant un fourgon blindé, tuant les convoyeurs et emportant la recette du grand magasin. Heureusement pour Jean-Jean, la belle Blanche de Castille Dubois du service Synergie et Proaction du magasin sera là pour le protéger de ces quatre grandes brutes aux dents longues et aux muscles épais.
"Génétiquement, ses parents avaient opté pour du moyen de gamme Pioneer, du pas très robuste, le genre d’organisme fait pour travailler trente-cinq heures dans un bureau calme et pas cinquante à ranger des sandwiches dans des frigos."
Hautement absurde et carrément décalé, ce "Manuel de survie à l'usage des incapables" est une réelle réussite. Tel un bon page-turner, les pages se tournent toutes seules avec le sourire au lèvres tant l'humour noir est prégnant dans ce livre. A travers son humour cynique, Thomas Gunzig arrive à nous démontrer l'absurdité de la vie et de ce genre d'espace que son les grandes surfaces. Presque pessimiste, l'auteur arrive à nous faire rire du malheur de la vie, de la banalité du quotidien, tout en nous faisant réaliser comme tout ceci est si réel aujourd'hui. Coincés dans leurs vies, dans leurs schémas et ceux qui leur sont imposés, nos "héros" survivent. Les uns comme les autres ne sont jamais vus comme des bons et des méchants mais plutôt comme quelque part au milieu. Chacun, incapable s'il en est, s'adapte pour survivre, soit par la violence de la hiérarchie économique, soit au travers de la violence physique. L'air de rien, Thomas Gunzig arrive au travers de son roman à toucher un tas de chose sur la banalité et l'absurdité de nos vies, et nous, on sourit bêtement tant on arrive inévitablement à se retrouver dans ces schémas de vie que l'on vit tous un petit peu chaque jour : celle de la misère de nos tristes vies. Mais grâce à son humour jubilatoire, caricatural et résolument absurde, Thomas Gunzig nous fait passer un bon moment dans un roman qui mélange les genres allant de l'anticipation au polar en passant par la satire sociale et la série B. Un roman qui m'aura fait penser à des maître en la matières, comme si Thomas Gunzig était un être bâtard génétiquement modifié issus de gènes divers de Quentin Tarantino, Romero, Pierre Pelot, Jacques Sternberg et J.G. Ballard, pour ne citer que ceux qui me sont venus à l'esprit.
"A la maison, ses parents faisaient les choses rapidement, parce que les corvées domestiques, c’était encore des obligations qui leur rappelaient celles de leur travail: dresser la table, réchauffer la nourriture, débarrasser la table, mettre le lave-vaisselle en route, faire une lessive, repasser les tee-shirts, donner un bain à Jean-Jean et enfin coucher Jean-Jean. Après ça, ils étaient libres. ils allumaient la télé, regardaient les chaînes un peu au hasard et, souvent, s’endormaient devant l’écran, tels des chevaux crevés après une journée passée à labourer des hectares de terre."
"Manuel de survie à l'usage des incapables" est une vraie réussite donc. Un roman à lire, tant pour le plaisir que pour les thèmes qu'il amène.
"Manuel de survie à l'usage des incapables" - Thomas Gunzig
Reviewed by Julien le Naufragé
on
mardi, février 11, 2014
Rating:
J'avoue avoir essayé de le lire sans rentrer vraiment dedans, mais ta chronique me donne envie de réessayer à l'occasion ^^
RépondreSupprimerJe suis rentré dedans très facilement. Mais ça vaut la peine d'écouter un jour un de ses cafés serrés à la radio. Cela te donnera un rythme et une intonation en plus à la lecture du roman ;-)
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