Jean-Philippe Jaworski sortant son nouveau livre, moi je reviens sur son "Gagner la guerre". Comme j'avais dévoré "Janua Vera" à l'époque, je m'étais plongé ensuite sur ce livre. Et malgré un hiatus dans ma lecture, j'ai avalé ce livre et dégusté la gouaille ravageuse de Jean-Philippe Jaworski. Qui plus est : un auteur bien sympathique doué d'une belle plume! Alors comme dirait mon ami Archibald : "Jaworski à l'Académie française" et lecture obligatoire dans les écoles !!
++ La quatrième de couverture ++
Au bout de dix heures de combat, quand j’ai vu la flotte du Chah flamber d’un bout à l’autre de l’horizon, je me suis dit : « Benvenuto, mon fagot, t’as encore tiré tes os d’un rude merdier ». Sous le commandement de mon patron, le podestat Leonide Ducatore, les galères de la République de Ciudalia venaient d’écraser les escadres du Sublime Souverain de Ressine. La victoire était arrachée, et je croyais que le gros de la tourmente était passé. Je me gourais sévère. Gagner une guerre, c’est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d’orgueil et d’ambition, le coup de grâce infligé à l’ennemi n’est qu’un amuse-gueule. C’est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l’art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c’est au sein de la famille qu’on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c’est plutôt mon rayon...
+++ Mon avis +++
"Gagner la guerre" est une oeuvre épaisse. Mais contrairement à la fantasy d'aujourd'hui qui développe d'office tout en trilogie, Jean-Philippe Jaworski a créé son roman en un seul tome. Bien sur il s'agit du deuxième livre des "Récits du vieux royaume", mais ce n'est pas un deuxième tome. Pour rappel, "Janua Vera" est un recueil de nouvelles qui couvrent différentes époques du vieux royaume et ceci par des styles aussi variées que le sont ses textes. Bien sur, Jaworski, en ancien rôliste de renom ("Te Deum pour un massacre", Casus Belli, etc), développe son monde de manière riche et soignée.
L'univers de "Gagner la guerre", pour ceux qui ne le connaisse pas encore, se situe dans une Europe fantasmée, ou juste teinté de fantasy. On peut même y retrouver des êtres comme des elfes, même si ceux-ci ne prennent pas beaucoup de place dans le récit. Quant à la magie, elle pointe le bout de son nez ici et là, mais celle-ci est plutôt noire et nécromantique.
L'histoire de "Gagner la guerre" se passe dans un pays qui aurait pu être l'Italie de jadis : la République de Ciudalia. Celle-ci, en guerre contre Ressine, possède également son lot de dissensions internes. Tel l'Empire romain, la République a ses manigances politiques et les périodes de guerre sont de magnifiques moments pour bouger ses pions sur l'échiquier du pouvoir. A ce jeu là, le podestat Leonide Ducatore est fort et sait jouer habilement de ses hommes. Ces derniers, qu'ils soient des nobles pourris de lucre ou des spadassins couverts de sang, sont manipulé plus qu'ils ne le pensent. Dans ce fourbi politique évolue Benvenuto, un vil assassin prêt à suriner qui il faut pour la somme adéquate. Bref un vrai sale type ! Mais exactement le genre de gars qu'il faut avoir dans son armée si l'on veut gagner, tant la guerre qu'en politique. S'il survit à la guerre, la gueule défigurée, ce sera pour se mettre à la solde du Podestat. Mais même comme ça, à l'ombre du pouvoir, il devra jouer comme il le faut pour garder sous silence le meurtre qui lui a permis de survivre à la guerre contre Ressine. Embarqué dans des complots politiques, Benvenuto deviendra le maitre d'oeuvre des sales besognes du Podestat Leonide Ducatore.
Mais restons-en là du récit pour ne trop rien dévoiler et puis je dois bien vous avouer que ce roman fut lu il y a si longtemps que quelque voile obscurcit les détails du récits.
La force du récit de "Gagner la guerre" tient dans plusieurs choses : la complexité de l'histoire, la richesse des personnages et la plume travaillé et efficace de Jaworski.
Le récit est complexe à souhait, presque tiré de la grande époque de l'Empire romain mâtiné du cynisme noir d'un Machiavel. Il faut parfois bien s'accrocher pour suivre toutes les manigances politiques mais tout cela fait de "Gagner la guerre" un roman efficace qui sait se partager entre politique et aventure. Les personnages sont également tous riches. Inutile de s'étendre sur Benvenuto qui est également le narrateur de cette histoire, mais lui, tout comme les autres, sont des personnages fouillés foutrement agréables à suivre. Le style d'écriture de Jean-Philippe Jaworski est surement sa caractéristique majeure. Le verbiage fleuri et les tournure argotique font de ce roman une richesse indéniable, chaque personnage, en fonction de leur classe sociale, aura sa manière de parler. L'ensemble du récit offre une gouaille géniale, on lit le récit avec un plaisir renouvelé, remâchant certaines phrases juste pour le plaisir de leur sonorité. Une force d'écriture qui pousse un de mes amis à dire que Jaworski devrait rejoindre l'Académie française. Mais s'il venait à rejoindre les académiciens et qu'il joue dans cette place comme Leonide Ducatore, il risque d'y avoir quelques morts dans l’hémicycle. Ceci dit, "Gagner la guerre" est un roman de fantasy un peu à part mais également le meilleure récit de fantasy que j'ai lu depuis de longues années. A tout dire, c'est exactement le genre de récit que je conseille quand quelqu'un me demande une lecture dans ce genre-là. Un livre à classer parmi les grands classiques !!
L'histoire de "Gagner la guerre" se passe dans un pays qui aurait pu être l'Italie de jadis : la République de Ciudalia. Celle-ci, en guerre contre Ressine, possède également son lot de dissensions internes. Tel l'Empire romain, la République a ses manigances politiques et les périodes de guerre sont de magnifiques moments pour bouger ses pions sur l'échiquier du pouvoir. A ce jeu là, le podestat Leonide Ducatore est fort et sait jouer habilement de ses hommes. Ces derniers, qu'ils soient des nobles pourris de lucre ou des spadassins couverts de sang, sont manipulé plus qu'ils ne le pensent. Dans ce fourbi politique évolue Benvenuto, un vil assassin prêt à suriner qui il faut pour la somme adéquate. Bref un vrai sale type ! Mais exactement le genre de gars qu'il faut avoir dans son armée si l'on veut gagner, tant la guerre qu'en politique. S'il survit à la guerre, la gueule défigurée, ce sera pour se mettre à la solde du Podestat. Mais même comme ça, à l'ombre du pouvoir, il devra jouer comme il le faut pour garder sous silence le meurtre qui lui a permis de survivre à la guerre contre Ressine. Embarqué dans des complots politiques, Benvenuto deviendra le maitre d'oeuvre des sales besognes du Podestat Leonide Ducatore.
Mais restons-en là du récit pour ne trop rien dévoiler et puis je dois bien vous avouer que ce roman fut lu il y a si longtemps que quelque voile obscurcit les détails du récits.
La force du récit de "Gagner la guerre" tient dans plusieurs choses : la complexité de l'histoire, la richesse des personnages et la plume travaillé et efficace de Jaworski.
Le récit est complexe à souhait, presque tiré de la grande époque de l'Empire romain mâtiné du cynisme noir d'un Machiavel. Il faut parfois bien s'accrocher pour suivre toutes les manigances politiques mais tout cela fait de "Gagner la guerre" un roman efficace qui sait se partager entre politique et aventure. Les personnages sont également tous riches. Inutile de s'étendre sur Benvenuto qui est également le narrateur de cette histoire, mais lui, tout comme les autres, sont des personnages fouillés foutrement agréables à suivre. Le style d'écriture de Jean-Philippe Jaworski est surement sa caractéristique majeure. Le verbiage fleuri et les tournure argotique font de ce roman une richesse indéniable, chaque personnage, en fonction de leur classe sociale, aura sa manière de parler. L'ensemble du récit offre une gouaille géniale, on lit le récit avec un plaisir renouvelé, remâchant certaines phrases juste pour le plaisir de leur sonorité. Une force d'écriture qui pousse un de mes amis à dire que Jaworski devrait rejoindre l'Académie française. Mais s'il venait à rejoindre les académiciens et qu'il joue dans cette place comme Leonide Ducatore, il risque d'y avoir quelques morts dans l’hémicycle. Ceci dit, "Gagner la guerre" est un roman de fantasy un peu à part mais également le meilleure récit de fantasy que j'ai lu depuis de longues années. A tout dire, c'est exactement le genre de récit que je conseille quand quelqu'un me demande une lecture dans ce genre-là. Un livre à classer parmi les grands classiques !!
Bon, il faut bien avouer qu'avec ma chronique j'arrive bien après la guerre. Peut importe car il me paraissait important de parler de ce livre sur mon blog. La parution de "Même pas mort", m'offre l'occasion d'enfin vous donner envie de lire ce roman. Bien sur, nombre d'entre vous l'ont déjà lu, mais pour les autres, rien n'est perdu car il est encore temps de vous rattraper sur sa version poche ou l'une des versions collectors éditée par les Moutons électriques. Pour ma part, j'attends impatiemment la semaine prochaine pour aller retrouver le dernier roman de Jean-Philippe Jaworski chez mon libraire. Et bien sur je m'excuse bien bas de ne pas pouvoir rendre complètement tout le bien que je pense de ce roman. Mais soyez en sure : ce roman je le relirai un jour !!
+++ Le livre +++
- Broché: 684 pages
- Editeur : Les Moutons Electriques (5 mars 2009)
- Collection : La bibliothèque voltaïque
- Poche: 992 pages
- Editeur : Folio (27 janvier 2011)
- Collection : Folio SF
- Ebook : Les moutons électriques
- Lien : Achat sur la plateforme de l'éditeur
"Gagner la guerre" - Jean-Philippe Jaworski
Reviewed by Julien le Naufragé
on
jeudi, août 29, 2013
Rating:
Une fois que l'on a goûté à Jaworski, on ne sait plus s'en passer!
RépondreSupprimerLe nouveau, "même pas mort" est terrible aussi. C'est actuellement ma drogue, je redoute l'instant ou je tournerai la dernière page. Que vais je bien pouvoir lire après ça!
Pour moi, ce livre "gagner la guerre", est un véritable chef-d’œuvre. Je ne suis pas, et je n'ai jamais été un très grand lecteur de fantasy, mais tous ce que j'ai lu précédemment, n'arrive pas à la cheville de l’œuvre de Jaworski.
Que dire de plus ? Un roman-jalon dans la littérature francophone de ces dernières années, et même de la littérature tout court !
RépondreSupprimerA ne pas rater !
Lu il y a très peu de temps, et je ne peux qu'être d'accord, c'est excellent.
RépondreSupprimerEt si jamais il y a une pétition pour que Jaworski soit lu dans les écoles, je signe !
Très beau texte bien sûr :D
RépondreSupprimerMême pas mort va très vite arriver dans ma PàL je pense (et en sortir tout aussi vite).
Un must absolu, c'est sûr !
RépondreSupprimerCiel que cela donne envie ^^ En plus je vois qu'il est sorti dans la même édition que Janua Vera, je n'ai donc plus aucune excuse pour ne pas me le procurer (enfin si j'ai une excuse, donc cela attendra un peu mais avec impatience cela dit ^^)
RépondreSupprimerJaworski écrit tout de même incroyablement bien :)
@ Archibald : Un jour je relirai ce roman. Rien qu'en relisant la première page l'autre jour, cela me donnait envie.
RépondreSupprimer@ Lorhkan : Jalon, tu as raison. Un futur classique selon moi.
@ Baroona : ON a plus qu'à créer la pétition, mais je ne suis pas certain que cela lui plairait. Mais sait-on jamais?
@ Vert : "Même pas mort" est chez moi depuis le week-end dernier. Je dois juste me forcer à terminer mes deux ou trois livres en court pour profiter pleinement de ce nouveau roman.
@ Xapur : Rien à ajouter là-dessus bien sur.
@ Enda : N'hésites pas : c'est très bon!
J'ai relu la semaine passée Janua Vera, énorme coup de coeur lors de ma 1ère lecture ! Inutile de dire que Gagner la Guerre (la nouvelle édition à l'air sublime au passage) n'a pas fait long feu (qui sera surement relu aussi) et que Même pas mort me fait furieusement de l'oeil !
RépondreSupprimer@ Raven : Si j'avais le temps, je relirais les deux. Cependant, je souhaite lire le dernier ouvrage en date aussi. Sans oublier la bibliothèque de livres non lus que j'ai envie de lire aussi. Mais un jour je reprendrai le temps. Par ailleurs, j'ai souvenir avoir lu que c'était le plus beau compliment que l'on pouvait faire à l'auteur : avoir relu ses livres.
RépondreSupprimerAaaaah ! J'hésite :) Etant donné le fait que je suis une lectrice difficile de nouvelles, il faudrai que je commence par celui-ci. Mais Janua Vera est tentant pour le challenge de Lune.
RépondreSupprimerEt donc, oui j'oscille pour découvrir - enfin ! - Jaworski :)
@ AcrO : Je te renvoie vers ma chronique de Janua Vera. Le style des différentes nouvelles varie en tonalités. C'est un des points forts. Le premier texte est plus difficile d'accès mais chacun a son ton, son histoire et ses personnages. J'adore.
RépondreSupprimer