"Les belles endormies" - Yasunari Kawabata

Retour dans la littérature japonaise avec "Les Belles Endormies", livre au doux titre de Kawabata. Auteur, qui par ailleurs, fut le premier japonais à recevoir le Prix Nobel de Littérature.


++ Quatrième de couverture ++

Dans quel monde entrait le vieil Eguchi lorsqu’il franchit le seuil des Belles Endormies ? Ce roman, publié en 1961, décrit la quête des vieillards en mal de plaisirs. Dans une mystérieuse demeure, ils viennent passer une nuit aux côtés d’adolescentes endormies sous l’effet de puissants narcotiques.
Pour Eguchi, ces nuits passées dans la chambre des voluptés lui permettront de se ressouvenir des femmes de sa jeunesse, et de se plonger dans de longues méditations. Pour atteindre, qui sait ? au seuil de la mort, à la douceur de l’enfance et au pardon de ses fautes.


+++ Mon avis +++

Parfois j'aime à m'égarer dans la haute littérature, celle des Prix Nobel et autres distinctions ronflantes. Cela ne fait pas forcément un bon livre à mes yeux, mais il faut bien avouer que cela présage d'une certaine qualité. Évidemment, quand on lit ce genre de littérature, on a tout de suite l'air plus malin que lorsque que l'on lit de la littérature de genre. Et pourtant, si Kawabata sait magnifier la quête du beau, il faut bien avouer que dans la littérature de genre on n'est pas en mal de beaux livres lyriques ou truffés de bonnes idées. Mais là n'est pas le débat. 

Et revenons-en à l'histoire... Eguchi est un vieil homme perdu dans sa solitude. Pour bravé cet ennui et retrouvé un peu de cette passion de jeunesse, il s'invite dans la maison des Belles Endormies. Là, il y passera une nuit au côté d'une belle jeune fille endormie. Assommée par de puissants narcotiques, elle ne se réveille à rien. De là on pourrait imaginer mille sévices salaces et lubriques, mais Kawabata ne tombe pas dans ce travers qui aurait rapidement pu devenir glauque. Eguchi passera donc la nuit à côté de cette femme nue, endormie contre son corps. Alors à lui reviendra un tas de souvenirs, résurgence mélancolique d'un passé déjà oublié. Pris par le piège de cette beauté étalée et du souvenir que cela ramène. Eguchi reviendra plusieurs fois entre les murs de cet établissement particulier. A chaque visite se trouvera une nouvelle fille et ainsi de nouveaux souvenirs referont surface. 

Yasunari Kawabata, au travers de la solitude et d'un certaine tristesse, nous fait voir ces corps débordant d'une certaine beauté. Il nous fait déjà ressentir ce que pourrait être notre vieillesse, celle qui pourrait être plein de souvenirs refoulés voir de remords. Mais Kawabata ne tombe jamais dans l'excès, toujours en retenue, il offre un paysage de sentiments sur un décor dépouillé. Ascétique comme sa plume, l'auteur nous offre une œuvre en retenue et en beauté, mais qui ne plaira pas à certains lecteurs, notamment par son final en question ouverte. Une fois le livre refermé, "Les Belles Endormies" nous laisse ce sentiment diffus de solitude, de tristesse et de beauté qui semblent être les maitres-mots de l'œuvre de Kawabata.


+++ Le livre +++
  • Poche: 124 pages
  • Editeur : Le Livre de Poche; Édition : Le Livre de Poche (1982)
  • Collection : Biblio Romans
  • Traduction : R. Sieffert 
"Les belles endormies" - Yasunari Kawabata "Les belles endormies" - Yasunari Kawabata Reviewed by Julien le Naufragé on lundi, juillet 16, 2012 Rating: 5

4 commentaires:

  1. Je l'ai dans ma pal, un film en a été inspirer dernièrement sleeping beauty que j'avais trouvé pas mal, un peu bizarre glauque, la différence c'est que l'ont suit le point de vue d'une de ces jeune fille ^^

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  2. Je ne savais pas qu'il y avait un film tiens. J'essayerai de trouver cela un jour. Par contre, oui, cela peut facilement tomber dans le glauque. A voir si cela donne aussi bien. Ici, le ton est autre, plus porté sur la solitude, la tristesse et la beauté.

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  3. Le film est plutôt dérangeant, il présente la chose du point de vue de la dormeuse.

    En ce qui concerne le livre, j'ai trouvé ça beau, esthétique, mais je n'ai pas été touchée.

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  4. @ Cachou : Le livre m'a bien plu, j'aimais bien cette esthétique.

    Pour le film, à voir si le dérangeant est là pour faire titiller ou alors peut-être que cette inversion des visions rend le truc plus glauque que sensuel et esthétique.

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