Retour chez Iain M. Banks et sa Culture. Mais cette fois on passe du space opera au cyberpunk sur fond spatial? Bref l'auteur s'attaque ici beaucoup plus à la virtualité des choses et c'est assez sympa. Et il faut bien avouer : je me suis beaucoup amusé.
++
Quatrième de couverture ++
Veppers est l'homme le plus puissant et le plus corrompu de son
système stellaire, le Sichultien, dans l'Amas de Ruprine. Lededje
est son esclave, marquée à vie par une intaille, tatouage fractal
qui lui a été infligé à la suite de la banqueroute de son père. Sur
Ubruater, les dettes sont familiales, et c'est ainsi que Lededje a
perdu la liberté. Alors qu'elle tente de s'enfuir, elle blesse
Veppers qui la tue. Mais avec la Culture, rien n'est jamais simple.
Ni définitif. Et Lededje, qui tient à se venger de Veppers, se
trouve engagée dans un voyage à travers la Galaxie sur fond de ce
qui peut devenir une guerre dans le Réel. Une extension regrettable
de la guerre dans le Virtuel qui oppose depuis des décennies les
tenants des Enfers Virtuels et leurs opposants. La Culture n'a pas
encore officiellement pris parti pour l'un ou l'autre camp. Mais
elle n'aime ni l'idée des Enfers Virtuels ni la perspective d'une Guerre
dans le Réel. Et la vendetta de Lededje pourrait bien avoir sa
place dans ses projets. Voici la première partie du nouveau roman du
cycle de la Culture.
+++ Mon
avis +++
Banks passe avec "Les Enfers Virtuels" du space opera pur et dur vers le cyberpunk en milieu spatial. Joli switch qui rend le livre fort intéressant et en même temps solidement dépaysant. De plus on rentre assez facilement dans l'histoire ce qui est un réel plaisir. Je dois bien avouer que je connaissais l'univers de la Culture mais on peut s'inviter à n'importe quel moment dans son cycle ce qui en fait un point fort pour qui n'aime pas les suites ou préfère picorer en fonction des envies..
Mais venons en au livre. Les enfers sont devenus quelque choses de farfelus, les religions ayant troqués le possible paradis et leurs enfers pour quelque chose de plus "matériel", de plus certain : le virtuel. Une fois mort votre conscience peut se retrouver téléchargée dans un espace virtuel où votre âme évolue dans un monde totalement numérique jusqu'à dissolution dans la trame du code. Ici Iain M. Banks rejoint le SF d'un Greg Egan en moins hard science bien sur (voir heureusement) avec un fond que l'on qualifiera de profondément athée. Et ça me plaît bien ça!
Bien sur dans la réalité, une partie du monde civilisé souhaiterait voir disparaître ses enfers car pour eux ceux-ci n'ont plus aucune raison d'être. Cependant, du côté des pro-enfers, on n'est pas du même avis... Alors actuellement règne, dans le virtuel, une guerre entre ces deux camps. Seulement un des camps est prêt à amener cette guerre vers le réel...
"Les enfers virtuels" trame son histoire largement dans le virtuel, Banks y jouant les cyberpunks d'aujourd'hui. Si ce genre avait pris du plomb dans l'aile ses dernières années, réinvitée dans le space opera, cela donne un cocktail très agréable. Sans compté le fait que l'auteur passe avec joie du réel au virtuel, offrant des scènes crues des enfers, des luttes politiques entre IA et races intelligentes, ou des descriptions exotiques d'un univers ou l'autre, soit-il réel ou non. De plus Iain M. Banks se plaît à glisser ça et là quelques réflexions acerbes de bon ton. Bref, c'est un vrai plaisir.
Une fois encore le récit de Banks est richement entrelacé. Parfois même difficilement pour qui n'aurait pas l'habitude car on passe continuellement du réel au virtuel et d'un personnage à l'autre : Lededje, Yime, Prin, Chay, Vatueil et d'autres. Par contre cela crée des switchs permanents vraiment prenant et intéressant sans parler des conspirations qui semblent tisser une toile épaisse et indénouable.
Depuis "Une forme de guerre" à "Les Enfers Virtuels", Banks a gagné en style. Plus fluide, mieux maîtrisé, son écriture s'en retrouve bien plus lisible. Peut-être que la traduction de Patrick Dussoulier ajoute un vernis des plus agréable également? De plus, la version en deux tomes offre une pagination assez agréable pour la lecture et c'est un vrais confort également. Quand à l'humour de Banks, il est toujours aussi grinçant.
Bref, pour moi "Les Enfers Virtuels" de Banks fut un vrais plaisir et je m'y suis beaucoup amusé. Bien au-dessus de "Une forme de guerre" mais pas aussi travaillé que "L'usage des armes", ce roman reste une de mes lectures favorites de l'auteur. La meilleure? Pas loin car il y a de la fluidité, de l'aventure, de l'idée et du plaisir. Et n''est-ce pas tout ce que l'on demande à un livre : du plaisir?
+++ Mais
encore +++
Deuxième participation au Summer Star Wars Challenge en sa version 2012.
+++ Le
livre +++
- Broché: 397 pages
- Editeur : Robert Laffont (10 novembre 2011)
- Collection : Ailleurs et Demain
- Illustration : Manchu
- Traduction : Patrick Dussoulier.
"Les Enfers Virtuels" (Tome 1) - Iain M. Banks
Reviewed by Julien le Naufragé
on
jeudi, juin 28, 2012
Rating:
Ça me donne bien envie d'y jeter un œil.
RépondreSupprimer@ Thom : Vas y. Jettes y un coup d'oeil, celui-ci est assez sympathique. Je te le conseille.
RépondreSupprimerLa Culture... Je n'ai toujours pas réussi à mettre un oeil dedans... Pourtant ma PAL en possède quelques exemplaires...
RépondreSupprimerJe commencerai sans doute par "L'homme des jeux"...