Continuer à découvrir l'oeuvre d'Ayerdhal reste pour moi un vrais plaisir. Il y a d'abord les idées et ensuite le style. Les deux ensemble ficelés par une excellente histoire ne nous offre alors qu'un pur moment de bonheur!
++
Quatrième de couverture ++
" On ne bâtit rien sur le désespoir, fors la haine, mais avec la
colère et l'usure des souffrances qui se répètent, avec la faim et la
peur du lendemain, avec nos seuls coudes serrés pour nous tenir chaud,
et nos larmes en échos, et nos rires enfuis, un jour, avec juste ça,
entre hommes et femmes, nous n'aurons plus besoin que d'un rêve pour
nous éveiller. " Ce rêve est celui d'un poète assassiné pour une poignée
de mots jetés sur les murs de la Colline, quartier d'une cité médiévale
où règnent recruteurs, faiseurs de dîme et de gabelle. Les poètes
meurent, les rêveurs aussi. Les rêves, eux, ne demandent qu'à voyager.
C'est un curieux pèlerin qui les ramène sur la Colline, un vagabond
visionnaire que les Collinards appelleront Parleur.
+++ Mon
avis +++
Il ne m'aura pas fallu beaucoup de livres lus d'Ayerdhal pour le rajouter dans une liste d'auteurs favoris. Plusieurs raisons à cela. Il y a d'abord son style, fluide, riche, poétique et beau. Ses histoires douées d'un fond bien plus intéressant qu'un divertissement pur et simple. Et puis les positions plutôt engagées d'un homme qui transparaissent au travers de ses histoires. Bien sur « Chroniques d'un rêve enclavé » ne fait pas exception à ces points-ci.
Le roman, s'il peut se classer facilement dans un rayon fantasy, sort un peu des balises de genre. Il s'y trouve un petit quelque chose d'un monde heroic-fantasy, plutôt urbain d'ailleurs. D'un autre côté s'y retrouve un je-ne-sais-quoi de très historique car on a presque l'impression de se glisser dans un roman se déroulant dans une de nos cités européennes. Néanmoins, on ne retrouve pas pour autant les codes liés à ces genres, et pour cause Ayerdhal tisse ici une fresque sociale plutôt qu'une quête initiatique typique de la fantasy. Encore que... Nos personnages vont également se construire, s'ouvrir, s'assembler en un collectif, le questionner, lutter pour lui et mourir pour lui.
Dans « Chroniques d'un rêve enclavé » il est question de liberté, de droit à une vie digne et juste, et pour cela nos personnages vont lutter pour le bien commun. S'y retrouve pour moi des parallèles avec des luttes historiques comme la Commune de Paris voir la Révolution française, mais sans doute plus proche de la première que de la deuxèime à mon goût. Ce que j'y ai aimé, c'est cette création d'une lutte collective. D'abord pour survivre, ensuite se défendre, mais surtout atteindre une autonomie égalitaire et collective. Les choses ne sont bien sur pas toujours facile et qui s'est déjà engagé dans des processus collectif le saura. D'ailleurs ici avant le collectivisme pur et simple notre groupe passera par une phase d'acteurs éclairés qui se remettront eux-même en question par la suite. Bien sur on retrouve un leader charismatique, sorte de personnage qui mène la réflexion mais qui jamais ici ne tente de prendre le pouvoir. Et s'il est question de pouvoir, d'autres ne verront pas d'un bon oeil cet esprit d'indépendance, car les forts et les puissants feront tout pour mettre ceci à bas... par le sang, le feu et la violence bien évidemment. Car comme tout le monde le sait, une révolution doit se mater fortement et durement pour marquer l'exemple. L'ordre des puissants ne doit jamais être remis en cause.
On sent bien qu'Ayerdhal a une vue à défendre et qu'il y rêve comme d'autres. Mais le Grand soir n'est pas facile à installer. Et comme dans beaucoup de révolutions, il y a des erreurs. Et comme beaucoup de ces séditions, celles-ci finissent mal car le pouvoir a la force avec elle. Mais il y a aussi du pessimisme réaliste dans l'histoire d'Ayerdhal, mais cela n'empêche pas de rêver à cette utopie en construction, d'y croire et d'espérer.
Bref pour moi ce livre fut un réel plaisir. Une immersion dans une utopie en marche. Une aventure sociale comme je rêverais d'en voir plus souvent dans la SFFF car ceci nous change de la quête habituelle d'un héros seul. Ici la solution ne vient pas par la force d'un homme ou d'un éclairé qui a la destinée pour lui. Ici la réponse vient par l'intelligence collective d'un groupe, sa force vient pas son union et son espoir. Et rien que là se trouve tout l'intérêt du roman : opposer le collectif à l'individuel.
Alors moi je dis bravo. Et même si on a le droit de croire que son utopie est débile... on a néanmoins le droit de rêver que les hommes puissent s'unir pour un mieux dans une société qui pousse au chacun pour soi. C'est peut-être utopique, mais c'est beau et moi j'aime ça.
Le roman, s'il peut se classer facilement dans un rayon fantasy, sort un peu des balises de genre. Il s'y trouve un petit quelque chose d'un monde heroic-fantasy, plutôt urbain d'ailleurs. D'un autre côté s'y retrouve un je-ne-sais-quoi de très historique car on a presque l'impression de se glisser dans un roman se déroulant dans une de nos cités européennes. Néanmoins, on ne retrouve pas pour autant les codes liés à ces genres, et pour cause Ayerdhal tisse ici une fresque sociale plutôt qu'une quête initiatique typique de la fantasy. Encore que... Nos personnages vont également se construire, s'ouvrir, s'assembler en un collectif, le questionner, lutter pour lui et mourir pour lui.
Dans « Chroniques d'un rêve enclavé » il est question de liberté, de droit à une vie digne et juste, et pour cela nos personnages vont lutter pour le bien commun. S'y retrouve pour moi des parallèles avec des luttes historiques comme la Commune de Paris voir la Révolution française, mais sans doute plus proche de la première que de la deuxèime à mon goût. Ce que j'y ai aimé, c'est cette création d'une lutte collective. D'abord pour survivre, ensuite se défendre, mais surtout atteindre une autonomie égalitaire et collective. Les choses ne sont bien sur pas toujours facile et qui s'est déjà engagé dans des processus collectif le saura. D'ailleurs ici avant le collectivisme pur et simple notre groupe passera par une phase d'acteurs éclairés qui se remettront eux-même en question par la suite. Bien sur on retrouve un leader charismatique, sorte de personnage qui mène la réflexion mais qui jamais ici ne tente de prendre le pouvoir. Et s'il est question de pouvoir, d'autres ne verront pas d'un bon oeil cet esprit d'indépendance, car les forts et les puissants feront tout pour mettre ceci à bas... par le sang, le feu et la violence bien évidemment. Car comme tout le monde le sait, une révolution doit se mater fortement et durement pour marquer l'exemple. L'ordre des puissants ne doit jamais être remis en cause.
On sent bien qu'Ayerdhal a une vue à défendre et qu'il y rêve comme d'autres. Mais le Grand soir n'est pas facile à installer. Et comme dans beaucoup de révolutions, il y a des erreurs. Et comme beaucoup de ces séditions, celles-ci finissent mal car le pouvoir a la force avec elle. Mais il y a aussi du pessimisme réaliste dans l'histoire d'Ayerdhal, mais cela n'empêche pas de rêver à cette utopie en construction, d'y croire et d'espérer.
Bref pour moi ce livre fut un réel plaisir. Une immersion dans une utopie en marche. Une aventure sociale comme je rêverais d'en voir plus souvent dans la SFFF car ceci nous change de la quête habituelle d'un héros seul. Ici la solution ne vient pas par la force d'un homme ou d'un éclairé qui a la destinée pour lui. Ici la réponse vient par l'intelligence collective d'un groupe, sa force vient pas son union et son espoir. Et rien que là se trouve tout l'intérêt du roman : opposer le collectif à l'individuel.
Alors moi je dis bravo. Et même si on a le droit de croire que son utopie est débile... on a néanmoins le droit de rêver que les hommes puissent s'unir pour un mieux dans une société qui pousse au chacun pour soi. C'est peut-être utopique, mais c'est beau et moi j'aime ça.
+++ Mais
encore +++
Il s'agit de mon 9ème livre lu dans le cadre du Challenge Chef d'oeuvre de la SFFF.
SF : 4/9 , Fantasy : 4/7, Fantastique : 1/2
Toutes les chroniques de ce challenge
Mon billet de participation.
Le Billet de présentation du Challenge
Il s'agit de mon 9ème livre lu dans le cadre du Challenge Chef d'oeuvre de la SFFF.
SF : 4/9 , Fantasy : 4/7, Fantastique : 1/2
Toutes les chroniques de ce challenge
Mon billet de participation.
Le Billet de présentation du Challenge
+++ Le livre +++
- Broché : 396 p.
- Editeur : Au Diable Vauvert (13 novembre 2009)
- Collection : Litératture française
"Chroniques d'un rêve enclavé" - Ayerdhal
Reviewed by Julien le Naufragé
on
dimanche, juin 17, 2012
Rating:
Je n'ai lu qu'un seul ouvrage d'Ayerdhal mais j'ai beaucoup apprécié et pis l'homme est infiniment sympathique.
RépondreSupprimerTon billet donne envie :)
C'est celui par lequel Lhisbei m'a forcée à lire l'auteur ^_^. Je l'apprécie de plus en plus, il faudrait que je lise d'autres trucs du monsieur...
RépondreSupprimerLe Rêve Enclavé d'Ayerdhal m'avait fait une très forte impression, comme tu le dis, par le style et par le fond.
RépondreSupprimerOn sent qu'il y a une vraie voix derrière.
Plus qu'une histoire, Ayerdhal raconte un espoir et c'est ça qui élève ce livre bien au delà du simple divertissement. J'aime beaucoup cet auteur, pour son style et ces idées
RépondreSupprimer@ Endea : C'est vrais que le gars est très sympathique. Je continuerai à lire de ses livres. Je t'y encourage aussi.
RépondreSupprimer@ Cachou : Elle a bon goût Lhisbei. Elle a bien fait. Bon hé bien continue à le découvrir. Dommage qu'il soit plus disponible en poche pour les bas revenus.
@ Laurent Gidon : Oui c'est vrais. Ce fond derrière une belle plume est un réel plaisir. J'ai beaucoup aimé cette position du collectif face à l'individualisme forcené souvent présent dans beaucoup de fantasy.
@ Archibald : L'espoir fait rêver. Et c'est exactement le genre de livre qui serait mis à l'index dans une dictature car on ne sait jamais quelles graines d'indépendance il mettrait dans la tête des gens! ;-) Un livre à proposer à Barricade hein!
excellente idée! bien que je ne sais pas qui pourrai acheter et apprécier un livre de ce genre dans la clientèle de barricade...
RépondreSupprimerles utopiales sont a 8h de route de liège! mais bon quand on aime...
@ Archibald : Ca c'est le travail des libraires que de mettre le livre en avant et de le vendre! ;-)
RépondreSupprimerSinon les Utopiales, ce serait en train. Faut pas déconner. Mais bon, j'y suis pas encore car c'est loin et donc bien plus cher comme déplacement.