Ce numéro traine chez moi depuis longtemps. Rapidement entamé, je l'ai vite laissé tomber. Finalement terminé, il m'a laissé un goût d'intérêt mais également d'ennui. La preuve, il m'a fallu un an pour finalement le terminer... ou presque.
+++ La quatrième de couverture +++
« C’est vous qui nous avez envoyés ici — tisser vos toiles, construire vos portails magiques, enfiler le chas de l’aiguille à soixante mille kilomètres/seconde. On bosse pour vous. Pas question d’arrêter, ni même d’oser ralentir, de peur que la lumière de votre venue ne nous réduise en plasma. Tout ça pour que vous puissiez sauter d’une étoile à la suivante sans vous salir les pieds dans ces interstices de néant infinis. Serait-ce donc trop demander que vous nous adressiez la parole de temps en temps ? L’impact de l’évolution, du génie génétique, je connais. Je sais à quel point vous avez changé. J’ai vu ces portails donner naissance à des dieux, des démons, des choses qu’on ne peut espérer comprendre et dont je doute qu’elles aient un jour appartenu à l’espèce humaine : des extraterrestres brûleurs de dur, j’imagine, profitant des rails posés derrière nous. Des conquérants. Voire des exterminateurs. »
Peter Watts
L’Ile
+++ Les Nouvelles +++
Peter Watts sait s'y prendre pour créer une nouvelle compliquée et difficile d'approche. Si ce genre de texte, "L'île", doit être la SF de demain, celle qui nous donnera la vertige par sa complexité, hé bien alors je ne suis pas le bon sujet. Si il aborde des thèmes qui sont sympathiques sur fond de Space Opera moderne (la fameuse NSO), il a malheureusement le don d'alourdir son sujet, de trainer la chose et de complexifier l'ensemble. A tel point qu'à de multiple reprise j'ai failli balancer la revue pris d'un ennui mortel. Bref, c'est dommage, mais je crois que je n'irai jamais lire "Vision Aveugle"...
Thierry Di Rollo, pour le peu que j'ai lu de lui, cela m'a plu. Sa nouvelle, "Le paradoxe de Grinn", est sympathique. Cela ne révolutionnera pas le genre mais on passe un bon moment plutôt dépaysant. Bref, si cela ne fait pas de la haute voltige, cela reste à mon goût bien meilleur que le texte de Peter Watts.
+++ Pour le reste du contenu +++
Bon hé bien là, tout n'a pas été lu au même moment. Une partie fut lue il y'a un an bien fait. Mais autant être clair, ce fut d'un ennui moribond...
L'article de Xavier Mauméjean m'a juste donné envie de lire le recueil "Le chant du barde" de Poul Anderson. Ceci dit, Bifrost qui se pare toujours de "bons" sentiments se voit ici chroniquer et mettre en avant un livre de son éditeur, Le Bélial... Bon, je suis certain que Bifrost et Le Belial restent fort séparé au niveau du choix éditorial, enfin j'espère, mais bon... je trouve toujours cela douteux de chroniquer les productions de se propre maison...
Je ne me souviens plus trop de l'article de Stolze sur Houellebeck, mais si mon souvenir est bon, il n'en dit pas que du bien... L'article de Pierre Cassou-Noguès ne me laisse pas un grand souvenir. Une approche philosophique du sujet SF qui est intéressante si ma mémoire ne défaille pas trop.
L'article de Claude Ecken, "Pour une approche quantique de la sf", est très intéressant. Mais pour tout dire, un tantinet trop académique pour moi dans le style et cela m'a foutrement barbé. Du coup, je ne l'ai pas terminé. Le fond est très intéressant, mais les références continuelles à un article de Réjà, que je n'ai pas lu, m'ont vite... ennuyé, ou alors j'avais le sentiment de passer pour bébête. Dommage, il y'avait ici matière consistante. Trop consistante peut-être?
Par contre les différentes interviews avec Gérard Klein, Pierre-Paul Durastanti, Serge Lehman, Roland C. Wagner, Fabrice Colin et Gilles Dumay sont vraiment sympathiques. Cette approche orale de la littérature est bien intéressante. Il y'a quelque chose de plus directe, de moins savant également. On sera d'accord ou pas d'accord avec certains de leurs points de vue. On y trouvera des analyses justes ou pas, mais cela m'a invité à plus de réflexion que les précédents textes. Comme quoi.
L'article de Roland Lehoucq est bien, mais je ne l'ai pas terminé. En fait, je crois que je les lis jamais, ou peu. Peut-être que ma phase scientifique est terminée depuis la fin de mes études en fait... Ceci dit, ce sont de très bons articles pour ceux qui suivent.
Quant aux Razzies, c'est tellement con qu'il n'y a rien à ajouter. Juste à passer les pages, voir à survoler, peut-être en ébauchant un sourire, mais faut être certain de pige l'humour, si humour il y a.
Bref, Bifrost N°61 fut un mauvais numéro. Un pavé lourd à digérer. Un sujet qui se mange la queue. Peut-être un thème qu'il fallait soulever, bien que pour moi la SF n'est pas morte. Peut-être qu'au niveau ventes ce n'est pas le top du top, mais niveau de la qualité des contenus ou du style on a de quoi se mettre sous la dent. Enfin moi, je ne me plains pas. Mais peut-être suis-je vite conquis et pas encore blasé. Par contre, y'a pas à chier, mais la couverture de Manchu dépotte! Ça c'était réussi au moins... Bon ok, j'arrête de me prendre pour un chroniqueur de Bifrost ;-) Je me rattraperai sur un autre de leurs magazines. Je ne vais pas arrêter de le lire pour autant.
+++ Sur le Web +++
Ce numéro de Bifrost sur le site du Bélial.
Les autres Bifrost sur ce blog.
+++ Le livre +++
Couverture : Manchu
Façonnage : broché
ISBN : 978-2-913039-58-2
Parution : janvier 2011
Bifrost N°61 - La Science-Fiction : questions et perspectives...
Reviewed by Julien le Naufragé
on
dimanche, février 19, 2012
Rating:
'Ceci dit, Bifrost qui se pare toujours de "bons" sentiments se voit ici chroniquer et mettre en avant un livre de son éditeur, Le Bélial... Bon, je suis certain que Bifrost et Le Belial restent fort séparé au niveau du choix éditorial, enfin j'espère, mais bon... je trouve toujours cela douteux de chroniquer les productions de se propre maison...'
RépondreSupprimerje suis bien d'occord
y'a rien de plus pénible que des articles ou nouvelles trop compliqués, trop scientifique, trop prise de tête quoi. Je comprends bien.
RépondreSupprimerQuant à l'humour des razzies, je n'y suis pas non plus très sensible, et d'ailleurs je n'ai encore jamais tenté de lire un Bifrost. Un jour... M'enfin je suis pas sûre que le format revue me conviens. J'ai testé un an de Galaxies sans succès.
(sinon c'est curieux ton article nous fait plutôt pensé que tu as aimé je trouve)
@ Poussinet : On est bien d'accord. Même si les temps sont dur pour l'édition... je trouve spécial.
RépondreSupprimer@ Lael : Bah c'est pas entièrement mauvais. De plus Bifrost n'est pas un mauvais magazine. Je n'ai pas tout lu, mais je l'ai lu quand même. Mais peut-être que je n'arrive pas à chroniquer quelque chose juste pour en dire du mal, cela n'apporte rien je pense de dire du mal pour dire du mal.
Bifrost n'encense pas à tort ses propres bouquins mais je ne pense pas non plus que ses chroniqueurs les descendront. Au mieux il n'en parleront pas.
RépondreSupprimerBifrost et Le Bélial c'est strictement la même chose. Org c'est Olivier Girard.
Cela dit je n'ai pas eu à me plaindre du cahier critique et ils défendent fréquemment des productions d'autres éditeurs.
J'ai bien aimé la nouvelle de Watts, même si je me suis ennuyé dans Vision Aveugle.
Juste un mot sur "chroniquer les productions de sa propre maison" -- il n'y a aucune ambigüité, on le fait et on l'assume... comme en son temps FICTION (première série) chroniquait les parutions d'Opta et GALAXIES celles d'ISF. Se l'interdire serait plutôt bizarre, non?
RépondreSupprimer@ Efelle : Je suis d'accord quand tu dis qu'il n'encense pas à tord. Et ils critiquent à raison certains livres et encensent d'autres au même niveau non plus. Je n'ai pas à noter un déséquilibre là-dedans.
RépondreSupprimer@ Pierre-Paul Durastanti : Je ne savais pas que Fiction avait également fait cela.
Quant à se l'interdire, c'est juste une question d'éthique personnelle. A chacun ses choix. J'ai toujours eu du mal à faire chroniquer mes disques disques produits du temps où je faisais un label et un webzine. Même si c'était quelqu'un d'autre qui le faisait. Ceci dit, c'était deux structures totalement séparées et je n'attendais pas que des retours positifs dessus. D'un autre côté vous auriez tord de faire votre propre pub. C'est clair. Mais personnellement, c'est être juge et partie dans ce cas-ci? Non? A moins que le chroniqueur ne soit pas de la structure éditoriale?
Les chroniqueurs de la revue ne font pas partie de la "structure éditoriale" à part, si on prend la structure éditoriale au sens large (les collaborateurs directs et/ou salariés): Erwann Perchoc, Pierre-Paul Durastanti, Clément Bourgoin (je ne crois pas qu'il fasse beaucoup de critiques) et moi-même (je signe alors Thomas Day). J'essaye de ne pas critiquer les livres du Bélial', mais c'est vrai que certains me font parfois très envie.
RépondreSupprimer@ Dumay Gilles : Il est vrais que c'est difficile de garder une impartialité sur les livres édités par le même structure qui édite le magazine. Néanmoins, c'est vrais qu'il est difficile de ne pas faire la promotion de sa propre structure. Dilemme difficile. Je n'ai pas de bonne réponse ceci dit. J'ai connu le même type de dilemme dans la musique : faire chroniquer les disques de mon label sur le webzine que j'avais créé. Néanmoins, je ne les chroniquais pas et les structure étaient indépendante. Mais dans l'état de difficulté éditoriale actuelle, il serait dommage de ne pas pouvoir parler de ses propres livres... Soit dit en passant, les livres de Le Bélial sont souvent tous très bon.
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