Avec son "Chien du heaume", Justine Niogret avait marqué le public tout autant que moi-même. J'avais donc envie de lire ce "Coeur de rouille" qui dégage une atmosphère particulière. Rendez-vous déroutant, teinté d'obscurité, d'amour, d'aventure et de courses poursuites.
++ La quatrième de couverture ++
Des robots traqués, jadis fidèles serviteurs. Des machines
brisées, un mausolée de fer dans ce qui était auparavant la cité du
ciel. Et partout flotte l'odeur de chair pétrifiée, car un tueur
mécanique écorche les vivants pour voler leur peau. Saxe survit en
travaillant sur les golems actionnés par magie. Dresde est une automate
qui n'a connu que le luxe avant que son maître l'abandonne. Tout les
sépare, et pourtant ils vont partager un rêve commun : s'enfuir de la
forteresse volante. Une course peut-être sans espoir : retrouver la
mythique porte ouvrant sur la liberté.
+++ Mon avis +++
Dans un univers que l'on dit teinté de steampunk, dans un monde que j'ai plutôt ressenti comme post-apocalyptique (ou à tout le moins décadent), se déroule cette aventure particulière, celle d'une course poursuite contre la mort mécanique, celle de la rencontre entre deux êtres totalement différents, l'un mécanique, l'autre de chair rose. "Coeur de rouille" est un roman que l'on qualifiera vulgairement d'haletant. Le ton est donné d'entrée de jeux avec cet automate violent, poétiquement nommé Pue-la-Viande, qui passe son temps à tuer d'autres robots pour leur voler leurs souvenirs. Ensuite entre en jeu le jeune Saxe, artisan, qui va faire la rencontre de Dresde, belle automate de porcelaine. Entre l'être de chair et le robot va naître une relation teintée de l'attachement particulier que porte Saxe envers Dresde qui n'éprouve rien, ou presque. De cette rencontre s'ensuivra une fuite, une envie de quitter cette cité pour passer la Porte condamnée et trouver l'ancien monde. Nos deux protagonistes vont donc descendre les étages comme d'autres descendent en enfer et passer chapitre après chapitre dans différents lieux particuliers. Dans l'un d'eux il feront une malheureuse rencontre avec Pue-La-Viande qui n'aura plus qu'une optique : les détruire. La descente aux enfers de nos deux héros se fera donc en état de course permanente avec ce cerbère sur les talons. Chaque chapitre du roman offre à Justine Niogret l'occasion de planter un décor particulier et de livrer nos personnages à des échanges verbaux parfois très réussis. C'est ce qui fait le point fort de ce roman : le phrasé court, haché qui renforce l'état de course permanente et la répartie juste entre nos protagonistes. Je me suis également retrouvé avec l'étrange sensation de voir défiler des scènes d'une pièce de théâtre, chaque chapitre offrant un nouveau décor, un peu comme si on lisait une tragédie. Par contre, je dois bien avouer avoir moins apprécié l'état de course permanente. Néanmoins c'est ce dernier qui créé l'état de tension au livre, celui de l'aventure dans un monde baroque et décadent.
Je dois bien avouer que j'ai un peu l'impression d'être passé à côté de ce livre. Mais je pense que cela vient essentiellement de moi, d'une lecture faites dans un état de fatigue trop importante que pour suivre une course haletante. Pourtant le livre a de multiples qualités. Il y a l'originalité du décor, de cette descente aux enfers vers un nouvel Eden. La relation de Saxe, cet homme artiste, avec l'automate Dresde, puissante et purement rationnelle, est vraiment intéressante. Il se créé quelque chose de particulier entre deux êtres totalement différents et qui néanmoins se rapprochent malgré le gouffre qui les sépare. Par ailleurs, le livre distille une atmosphère sombre, triste, noire et presque sans espoir qui m'a fait rattacher ce roman plus à du post-apo qu'à du steampunk.
Bref, Justine Niogret livre avec "Coeur de rouille" un ouvrage qui peut se classer dans différentes catégories tout comme il peut convenir à différents publics (et pas seulement young adult). Un roman à mettre dans toutes les mains prêtent à lire un roman sombre, haletant mais non dénué de quelques dialogues bien ficelés.
"Coeur de rouille" - Justine Niogret
Reviewed by Julien le Naufragé
on
vendredi, octobre 11, 2013
Rating:
"un tueur mécanique écorche les vivants pour voler leur peau".
RépondreSupprimerBerk ! Ca a l'air bien !
Plus le temps passe, plus je me dis qu'il me faut vraiment ce livre. Pas certaine de résister avant le mois prochain. Grmbl !
RépondreSupprimerJe suis passée aussi à côté. Je croyais que c'était juste moi. Par contre, c'était mon premier livre de l'auteur.
RépondreSupprimer"le phrasé court, haché qui renforce l'état de course permanente et la répartie juste entre nos protagonistes." c'est très bien dit :) La course permanente est parfois un peu frustrante car on aimerait vraiment visiter les "niveaux", je trouve. Mais la plume rend notre lecture haletante, et ça c'est chouette.
RépondreSupprimer@ Escogriffe : Vas-y teste le livre.
RépondreSupprimer@ Doris : A voir si tu veux tester ce livre si tu as été déçue par "Chien du heaume"
@ Cachou : A voir donc, pour ma part je lirai prochainement "Mordred" que ma copine termine. Elle en pense beaucoup de bien et m'a déjà lu de beaux passages. Je pense que je préfèrerai "Mordred" au niveau des ambiances. Mais celui-ci n'est pas mal non plus, juste pas le bon livre au bon moment. Cela arrive.
@ AcrO : Merci pour les louanges ;-)
La course est parfois frustrante mais elle crée une atmosphère particulière en plus. Cependant, cet état de course constante m'a un peu frustré personnellement.
Il m'intéresse pas mal ce roman, malgré tout.
RépondreSupprimerMais je me dis que je vais peut-être faire passer "Mordred", du même auteur, avant, tellement les critiques ont l'air positives...
@ Lorhkan : Tentes le, il est pas mal tout de même.
RépondreSupprimerAie, tu dis que tu es passé à côté, vu que c'est ce qui m'est arrivé avec Gueule de Truie, j'ai quelques craintes... Mais je sais qu'il finira entre mes mains, vu que j'ai adoré Chien du Heaume et Mordre le Bouclier !
RépondreSupprimer@ Raven : Pour ma part, après je tente "Mordred" Mon amoureuse m'a lu quelques beaux passages.
RépondreSupprimerJ'ai commencé dans un grand état de fatigue aussi mais il a fini par m'accrocher, je suis tout à fait d'accord avec toi pour les échanges verbaux percutants (très réussis oui effectivement). J'aime beaucoup la façon d'écrire de cette auteure et j'ai énormément apprécié la relation entre Saxe et Dresde. C'est un roman vraiment angoissant.
RépondreSupprimer@ Endea: Assez d'accord avec toi ;-)
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