Ursula K. Le Guin est une auteure que j'avais envie de lire depuis longtemps. N'ayant encore rien lu d'elle, si ce n'est une nouvelle ou l'autre, j'avais donc envie de découvrir son œuvre que je vois si souvent portée aux nues par mes collègues blogueurs qui semblent lui vouer une certaine admiration. Première réelle lecture de l'auteure et un réel plaisir de découverte avec son style si poétique quand on y prend garde malgré un rythme lent de l'histoire.
++ La quatrième de couverture ++
Cette planète sans nom du système stellaire de Fomalhaut est l'enjeu
d'un conflit entre la Ligue de tous les mondes et un Ennemi inconnu.
Cinq espèces intelligentes se la partagent. Aucune n'a dépassé le niveau
féodal. Certaines communiquent par la pensée. Rocannon, ethnologue, y
est envoyé par la Ligue afin d'observer les peuples qui l'habitent avant
l'arrivée d'une mission technologique qui assurera le développement de
la société la mieux placée.
Mais l'Ennemi surgit de l'espace avant que le plan ne soit accompli.
Avec une poignée de compagnons, Rocannon, devenu Olhor l'Errant, le Seigneur des étoiles, va entreprendre de chasser les envahisseurs.
Mais l'Ennemi surgit de l'espace avant que le plan ne soit accompli.
Avec une poignée de compagnons, Rocannon, devenu Olhor l'Errant, le Seigneur des étoiles, va entreprendre de chasser les envahisseurs.
+++ Mon avis +++
J'avais déjà pu lire au moins une nouvelle de Ursula K. Le Guin ailleurs. J'ai souvenir d'un texte dans le Live d'Or de la Science-Fiction, "Le collier de Semlé", qui lui est consacré. Ce texte est en fait devenu le prologue de ce roman. J'ai donc laissé de côté ce premier livre pour me fournir "Le Monde de Rocannon" que j'ai ensuite proposé comme lecture au Cercle d'Atuan comme lecture estivale.
Ursula K. Le Guin est une auteur bien connue de la science-fiction. Son oeuvre a parcouru tant la SF que le fantastique et la fantasy. De ce dernier genre, la plupart d'entre vous connaissent "Terremer". Ce dernier s'est même vu adapté en dessin animé par Miyazaki. Pour ma part, je n'ai jamais lu ce texte et je dois bien avouer que c'est l'immonde et horriblement dégueulasse couverture dessinée par Paternoster qui m'en a toujours empêché. Quand la couverture est si antagoniste au livre et si moche, moi cela m'empêche de bien rentrer dedans. C'est surement très con, mais voilà, je suis un peu comme ça...
Pour revenir au "Monde de Rocannon", ce livre fut publié en 1966 aux USA et en 1972 pour sa version française. Et si je ne me trompe pas, il s'agit également de son premier roman. Celui-ci ouvre le "cycle de Hain" qui compte pas mal de livres et présente un grand cycle de space opera qui a marqué plus d'un lecteur depuis sa sortie jusqu'à aujourd'hui.
Rocannon est un ethnologue de la Ligue de Tous les Mondes et c'est au travers de sa rencontre avec Semlé qu'il décidera de stopper l'import de la technologie dans la deuxième planète du système de Fomalhaut. Occupé à étudier le peuple de ce monde, Rocannon échappe de peu à l'explosion de son vaisseau qui entraine la mort de toute son équipe. Il semblerait que ce soit des rebelles à la Ligue qui ait détruit son équipage. Mais Rocannon est déterminé à contacter la Ligue pour les informer de la présence de dissidents sur la planète. Il tentera pour y arriver de prendre contact avec les Argiliens qui lui refuseront leur aide, mais il en viendra à rencontrer les autres peuples de ce monde, sera confronté à la télépathie et traversera un continent afin de pouvoir accéder à un transmetteur aux mains des ennemis qui lui permettra d'entrer en contact avec La Ligue.
Ce qui me plaît dans le style de Ursula K. Le Guin c'est ce côté poétique des descriptions. Elles ont un pouvoir évocateur qui me plaît beaucoup.
"Comment discerner la légende de la réalité en des mondes dont tant d'années nous séparent? - planètes sans nom que leurs habitants appellent le Monde, planètes sans histoire dont les mythes se nourrissent du passé, à telle enseigne qu'un explorateur revenant après quelques années d'absence s'aperçoit que ses actions antérieures sont devenues celles d'un dieu. La déraison assombrit cette brèche creusée dans le temps et annihilée par nos vaisseaux photiques, et dans les ténèbres l'incertitude et la démesure poussent comme des herbes folles."
Mais mis à part ces envolées lyriques, Ursula K. Le Guin peut devenir plus difficile à suivre par ses descritpions ethnologiques. C'est également ce qui semble avoir fait sa marque de fabrique qu'on en est venu à qualifié son écriture de SF ethnologique. Evidemment cela remplit le texte de descriptions qui peuvent paraître tristement lourdes mais qui offrent autrement un contexte riche à l'histoire. Cela a le mérite de donner les détails qui cernent bien qui est qui.
Un autre gros avantage de ce roman est qu'il vient d'une période où l'on ne tirait pas à la ligne pour faire des textes de 600-800 pages. On entre dedans et rapidement on est pris par l'histoire qui oscille continuellement entre SF et fantasy, tout comme ses autres comparses Marion Zimmer Bradley et Anne McCaffrey, madame Le Guin prend possession du terrain de la science-fantasy et y applique son filtre ethnologique afin d'y donner sa touche personnelle. Celle offre tout autre chose que la SF militaire de certains autres auteurs et permet de nous montrer que le space opera ne doit pas forcément être purement guerrier.
Pour les habitués de Le Guin, il semblerait que ce texte n'est pas ce qu'elle a produit de meilleur. Il s'agirait même de son premier roman. Ce sera plus tard avec "La main gauche de la nuit" (1969), issu du même cycle, que l'auteure deviendra célèbre par son Prix Hugo et Prix Nebula. Alors je ne peux que me réjouir de savoir que le meilleur reste à venir, que mes découvertes ne vont aller que vers le meilleur. Le seul regret que j'ai c'est de seulement découvrir l'auteure aujourd'ui, mais heureusement pour moi, j'ai quantité de livre à pouvoir lire de Ursula K. Le Guin !
+++ Mais
encore +++
Lecture effectuée dans le cadre du Cercle d'Atuan : Le Hit Parade du Cercle d'Atuan
N'hésitez pas à aller lire les avis de mes camarades de lecture.
"Le monde de Rocannon" - Ursula K. Le Guin
Reviewed by Julien le Naufragé
on
samedi, septembre 14, 2013
Rating:
Il faut que tu lises Terremer, je pense que ça te plairait beaucoup (au pire tu colles un autocollant sur l'immonde couverture :P).
RépondreSupprimerSinon La main gauche de la nuit est effectivement un must.
C'est une idée oui, lui coller un bel autocollant "j'aime pas la cover" ;-)
RépondreSupprimerSinon, j'ai de l'emballage comme pour les livres d'école de mes gamins. Et pour "la main gauche" de la nuit, cela suivra. Faut que je pense à commander tout cela malgré ma bibliothèque à lire qui déborde de son obésité livresque...